Home ACTUALITÉ PALUDISME : la maladie n’a pas dit son dernier mot

PALUDISME : la maladie n’a pas dit son dernier mot

69
0

A côté de la menace de sus- pension de fonds américains, le fléau est dans une phase de résurgencesignificativeà travers le Cameroun.

Les chiffres compilés et pu- bliés par le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) font froid dans le dos. De 1 756 en 2023, les nombres de décès liés au paludisme au Cameroun est passé à 2 016 en 2024. « La résurgence significa- tive de cette maladie, observée au cours des douze derniers mois, semble s’amorcer dans certaines localités du pays où l’ensemble des indicateurs pro- gresse. Ce rebond met fin à une tendance à la baisse entamée en 2019, année au cours de laquelle 4 500 décès avaient été enregis- trés. La situation sera à suivre avec vigilance au cours des pro- chaines mois », a résumé le PNLP le 25 avril 2025, lors de la 18e Journée mondiale de lutte contre le paludisme (JMLP). 

Le point 

responsable de la péremption de produits de santé d’une valeur de 6,1 milliards FCFA. Toujours contre lui, le bailleur américain fait peser d’autres charges, no- tamment la mauvaise gestion des fonds, l’absence de pièces justificatives pour certaines dé- penses, l’achat de 239 congéla- teurs de laboratoire d’occasion, des cas de double décaissement pour le transport des mousti- quaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA), des vols de médicaments subven- tionnés et l’absence de méca- nismes pour prévenir et gérer les risques de fraude. 

Pour toutes ces raisons, « le Fonds mondial a exigé des si- gnaux forts témoignant de la ferme volonté de l’État de sécu- riser la gestion axée sur les ré- sultats (GAS) des intrants anti- paludiques », confie une source proche du dossier au PNLP. Ces signaux forts consistaient, selon la même source, « à remplacer tous les responsables impliqués de près ou de loin dans ce scan- dale, y compris le ministre de la Santé publique », confirme-t-on à l’Instance de coordination na- tionale. 

Sursis 

Depuis 2020, les États-Unis injectent chaque année entre 20 et 22 millions de dollars (10 à 12 milliards FCFA) dans la lutte contre le paludisme au Came- roun. Cet appui est destiné en priorité aux régions du Nord et de l’Extrême-Nord, particulière- ment touchées par la maladie. Cependant, ce soutien est au- jourd’hui en sursis. L’institution internationale exige le verse- ment de 6,382 millions d’euros (4,186 milliards FCFA) pour cou- vrir les fonds de contrepartie de 

l’année 2024, sur les 11,283 mil- lions d’euros (7,4 milliards FCFA) que l’État camerounais s’était engagé à fournir. À ce jour, ce paiement n’a toujours pas été effectué. À la demande du ministre de la Santé publique, les respon- sables du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) ont été instruits d’« ana- lyser en profondeur les priorités, hiérarchiser les actions et élabo- rer un plan d’atténuation des risques ». En parallèle, un plan de plaidoyer a été élaboré et transmis aux autorités compé- tentes pour mobiliser des res- sources alternatives au sein de l’État, du secteur privé, des col- lectivités territoriales et d’autres départements ministériels. « Toutefois, la menace reste réelle », prévient un cadre du ministère. 

Rémy Biniou

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here