L’abbé Felix Désiré Amougou a été atteint à la poitrine au cours d’une opération de braquage vendredi 16 novembre dans la capitale.
Pas d’émotion particulière ce dimanche 18 novembre 2018 à la paroisse Sainte Trinité de Nsam. Les offices se succèdent et les fidèles échangent entre deux messes. Certaines conversations tournent autour d’un braquage qui a failli coûter la vie au père curé Felix Désiré Amougou, le patron des lieux ; et l’on peut déceler par moment des visages atterrés de femmes entre deux exclamations attristées. Au presbytère, l’abbé Venant reçoit des fidèles pour diverses sollicitations. «Nous ne pouvons rien dire pour le moment, se désole-t-il, la hiérarchie nous a instruit de ne rien dire».
C’est au cours de la «messe de 11h» ce dimanche 18 novembre 2018, visiblement dédiée aux enfants, en priorité, que nous en apprendrons davantage. Mais il faudra attendre la fin de l’office, car au cours de la célébration, l’abbé Joseph va se contenter durant son homélie centrée sur la «fin des temps», de rappeler que l’hôpital est un lieu de souffrance qui nous invite à méditer sur notre fin. Hôpital d’où il revient après avoir servi de garde malade au père curé Felix Désiré Amougou. Avant la bénédiction finale, et dans le but de solliciter le soutien des fidèles pour faire face aux ordonnances qui s’amoncèlent, l’officiant raconte les évènements de vendredi 16 novembre 2018.
Le père Felix Désiré Amougou rend visite à sa cousine qui habite avec sa famille au quartier Odza. Il est 20h lorsque le religieux constate que la porte est ouverte. Le prêtre décide d’aller la fermer. C’est à ce moment qu’un groupe de visiteurs indésirables fait irruption. Le groupe de malfrats tient toute la maisonnée en respect. Les occupants sont sommés de s’allonger d’abord sur le sol du salon, puis ordonnés de s’enfermer dans une chambre. Sur ces entrefaites, et alors que le père – curé ferme la marche, l’un des malfrats va lui tirer dans le dos.
Le fusil, visiblement dirigé sur la tête de l’homme de Dieu, manque sa cible et va s’écraser dans le mur devant lui. Le prêtre va néanmoins recevoir plusieurs éclats des balles dans la poitrine. Heureusement, le cœur n’est pas touché. Transporté au Centre des urgences de Yaoundé, il a subi une première intervention chirurgicale samedi dernier. Selon des informations crédibles, les jours du père – curé ne seraient plus en danger. Il doit cependant subir une nouvelle opération chirurgicale pour éviter une coagulation du sang dans la poitrine. Selon l’abbé Joseph, le père Felix Désiré Amougou a fondu en larmes au cours d’une visite, disant ne pas comprendre comment et pourquoi on a attenté à sa vie.
Rémy Biniou