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Yaoundé-Nsimalen: Paul Biya «en visite» sur l’autoroute

Avant d’embarquer pour l’Europe, le président de la République a pu s’enquérir de l’état de l’ouvrage.

Quelle ne fut pas la surprise des habitants de Meyo (Yaoundé 4e) samedi 14 mai dernier. Il était 13 h16 minutes lorsque le cortège présidentiel traversait le gros échangeur de l’autoroute. «Pour la toute première fois le président de la République passe par ici», constate Emile Yene, patriarche de la localité. Pas très coutumier des itinéraires hors agenda officiel, Paul Biya s’est néanmoins mis en scène sur ce tronçon routier qui relie l’aéroport international de Nsimalen à la capitale politique du Cameroun. Près de 2 heures avant son passage, aucune voiture ou personne ne pouvait emprunter la moindre route au niveau de l’échangeur. Plusieurs éléments de la garde présidentielle veillaient au grain, à côté des habitations et même dans les portiques de forêt. Sur son ordre certainement, sa luxuriante Mercedes roulait à près de 20 mètres entre la suite avant et arrière, à une vitesse très légère.

Première lecture
À l’analyse, ces éléments font apparaître que le choix de cet itinéraire n’est pas anodin. «Tout déplacement présidentiel est toujours un mode d’exercice du pouvoir. C’est une sorte de propagande par la vue qui s’appuie sur une mise en scène mobilisant plusieurs marqueurs», atteste un ancien haut-gradé de l’armée camerounaise. Sur le coup, l’on peut dire que Paul Biya a emprunté l’autoroute Yaoundé-Nsimalen à la fois pour façonner son image présidentielle et pour agir dans le jeu politique. En effet, dans un contexte marqué par des rumeurs de toutes sortes, le chef de l’État a voulu «rassurer» sur sa capacité à gouverner et à s’inscrire dans la durée. Dans ce cas, l’autoroute Yaoundé-Nsimalen a dû lui fournir le meilleur contexte et le plus porteur pour que son image puisse bénéficier des plus grandes retombées médiatiques.

Autre lecture
Paul Biya, souvent rassuré que tout est sous contrôle et maîtrisé, a parcouru plusieurs kilomètres de l’autoroute pour se faire une idée par lui-même de l’état de l’infrastructure ouverte au public depuis le 6 janvier dernier. Ceux qui scrutent ses faits et gestes confient que c’est la raison pour laquelle sa limousine n’a pas roulé à vive allure, comme d’habitude. Cette lecture gagne en plausibilité dès lors que l’on se souvient que le chantier de construction de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen a longtemps défrayé la chronique nationale. Près de 10 ans pour construire une dizaine de kilomètres seulement ! C’est finalement en début janvier dernier que l’ouvrage (érigé en «don du chef de l’État» par Célestine Ketcha Courtes) a été officiellement mis à la disposition du public. D’un coût total de 189,8 milliards FCFA, le projet de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen a démarré le 2 mai 2014 pour une durée de 36 mois. Les travaux auraient dû s’achever depuis mai 2017.

Lire aussi: Aviation : Yaoundé-Nsimalen fait peur aux Américains

André Gromyko Balla

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