Vœux du corps diplomatique au chef de l’État :Géométrie invariable au palais de l’Unité

Face à Paul Biya, le 9 janvier 2020 à Yaoundé, les analystes n’ont détecté ni grand tournant ni véritable changement de cap dans le discours des ambassadeurs et assimilés accrédités au Cameroun.

Le doyen du Corps diplomatique s’adressant au président de la République le 10 janvier 2020

«En diplomatie, tout commence par des mots». En longeant le couloir qui mène à la salle des banquets du palais de l’Unité le 9 janvier dernier, le Corps diplomatique venu présenter ses vœux de Nouvel An au président Paul Biya avait cette maxime chevillée à l’esprit. À dire vrai, S.E. Paul Patrick Biffot, chargé de parler au nom de ses homologues, le savait. L’ambassadeur du Gabon au Cameroun le savait encore beaucoup plus, lui qui, cette année prestait comme doyen du Corps diplomatique pour la quatrième fois.

Parmi les tâches du décanat diplomatique au Cameroun, il y a celle qui consiste à mettre délibérément l’accent sur la politique «active, cohérente et réaliste» du gouvernement. Normal que S.E. Paul Patrick Biffot ne se soit pas interdit de tisser des lauriers pour Paul Biya. «Vous êtes certainement aujourd’hui en phase d’accomplir une des plus fécondes et réelles réussites de votre histoire, celle de donner forme à un Cameroun nouveau qui regardera l’avenir avec sérénité dans la paix et l’unité retrouvées», a-t-il déclamé.

Selon des observateurs, le vieux réflexe langagier a dominé à maints égards. À Yaoundé, le 10 janvier 2019, le même orateur, lors d’une occasion similaire, avait prononcé des mots aux sens très voisins. «En effet M. le Président, le 7 octobre 2018 le peuple camerounais vous a renouvelé sa confiance pour un nouveau mandat à la présidence de la République du Cameroun. La force de votre expérience a donné raison d’elle-même», abondait l’actuel doyen du Corps diplomatique.

Sécurité
Le 9 janvier 2020, ce dernier s’alarmait des tensions sécuritaires au Cameroun. «Nous saluons l’engagement du Cameroun sur les différents fronts qui interpellent l’ensemble de la sous-région, du lac Tchad au golfe de Guinée, sans oublier la République centrafricaine. Il est évident que la lutte contre le terrorisme reste un impératif catégorique tant cette gangrène affecte les efforts des États en faveur de la démocratie et du développement. Soyez assuré, M. le Président, du soutien du corps diplomatique et partant des partenaires internationaux qui ont toujours œuvré aux côtés du Cameroun», a-t-il laissé entendre.
Et la tournure du 4 janvier 2018: «Nous ne doutons pas que malgré les tentatives de déstabilisation et les quelques foyers de tension qui existent ici et là, grâce à votre sagesse et votre invitation au dialogue et à la consolidation des acquis, le Cameroun demeurera un pays où il fait bon vivre. Nous voulons ainsi saluer toutes vos initiatives pour soutenir “l’esprit camerounais” grâce auquel le peuple fait face avec courage, tempérament et détermination aux assauts récurrents du terrorisme et autres ennemis de la paix».

Ongoung Zong Bella

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