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Une vision africaine des migrations en construction

Union Africaine

Généralement pointée du doigt pour les mouvements de migrations irrégulières de ses ressortissants, l’Afrique précise sa position commune sur le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » afin de parler d’une seule voix.

Jusqu’en janvier 2017, on estimait à 31 millions le nombre d’Africains ayant migré vers les différentes régions du monde y compris de nombreux pays africains. « La crise migratoire européenne, hautement médiatisée, a construit un débat négatif sur la migration contribuant surtout à faire considérer l’africain comme le plus envahissant » affirme Takyiwaa Manuh, Directrice de la Division des politiques du développement social à la Commission économique pour l’Afrique (CEA). La migration clandestine de l’Afrique vers l’Europe reçoit une grande attention, mais en réalité, la migration intra-africaine domine le phénomène. Mme Manuh dit que 80% de ce flux migratoire s’effectue au sein du continent, et seulement 15% à 20%, vers l’Europe.

Dans ce contexte africain et mondial, le management des problématiques liées aux migrations a fait l’objet de plusieurs critiques. L’Afrique, pour sa part, a tenu une retraite régionale à Skhirat au Maroc du 30 octobre au 1er novembre 2017. Pour entamer les concertations en vue de l’élaboration d’un projet d’Agenda africain pour la migration. Ladite retraite devrait se décliner cet agenda en une feuille de route.

L’année 2018 connaîtra, pour sa part, beaucoup d’échéances internationales et multilatérales où la question migratoire sera au cœur des débats. Il s’agit du Sommet euro-africain (novembre 2018) et du Dialogue de haut-niveau sur la migration, organisé par les Nations unies en 2018. Il y aura aussi le Forum global sur la Migration et le développement qui tiendra sa prochaine conférence au Maroc (2018). Ces assises internationales devraient déboucher sur l’édification d’un Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, dans le droit fil du Sommet de New York sur les réfugiés et les migrants tenu le 19 septembre 2016. Pour Nacer Bourita, «l’Afrique doit se préparer à ces échéances, en parlant d’une seule voix et en développant sa propre vision». L’Afrique décomplexée est une Afrique qui s’assume, remplit ses obligations envers ses citoyens et ses partenaires, pèse sur les débats et ne se contente plus d’être l’objet de conférences internationales, mais d’en être un véritable acteur.

A la demande du président en exercice de l’UA et de la Guinée, Alpha Condé, le Roi Mohammed VI avait accepté de coordonner l’action de l’UA sur la thématique « structurante, transversale et très importante de la migration ». La retraite, qui rassemble les Etats africains, permettra de structurer le dialogue avec les Etats et les structures concernées afin de préparer cet agenda. Pour rappel, lors du dernier sommet de l’Union africaine, au mois de juillet dernier à Addis-Abeba, le prince Moulay Rachid a remis une note préliminaire sur la migration intitulée : “Vision pour un Agenda africain pour la Migration”. Ce document insiste notamment sur le fait que la migration « ne doit pas être un instrument de pression« . Il se décline en quatre axes : les politiques nationales et la responsabilité régalienne de chaque pays dans la gestion de la migration illégale, la nécessité d’une coordination sous régionale sans laquelle les politiques nationales de migration seront vaines. Les deux derniers axes mentionnent la coopération à l’échelle continentale et internationale.

Selon le ministère marocain des Affaires étrangères, président de la retraite de Skhirat, la question de la migration requiert, en effet, « un haut degré de coordination ainsi qu’une réponse globale, intégrée et inclusive». En d’autres termes, la conférence de Skhirat va tenter d’encadrer «une nouvelle gouvernance des migrations en Afrique»

ZRM

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