Vie chère au Cameroun : les revendeuses au four et au grenier

Malgré l’exigence du ministère du Commerce quant à la baisse des prix de certaines denrées alimentaires, le panier de la ménagère s’emplit difficilement à l’approche des fêtes de fin d’année. Les revendeuses camerounaises tentent d’y apporter une solution.

Marie Mballa Biloa, présidente de l’Asby

«Au fur et à mesure que le temps passe, tout augmente sur le marché». Ce refrain est devenu une maxime dans les ménages camerounais. La cause est l’augmentation des prix des denrées alimentaires. La situation est un calvaire pour plusieurs ménagères. «Pour faire un repas avec 5000 FCFA pour toute une famille de 6 personnes, c’est déjà impossible», s’indigne Solange, enseignante et mère de quatre enfants. La situation est d’avantage pénible pour ceux dont le revenu ne permet pas toujours, ou pas du tout de se faire un repas pour le même nombre de personnes et avec peu d’argent. «Cela fait longtemps que nous ne mangeons que du riz. Parce que je pouvais trouver le kilogramme à 500 FCFA. Aujourd’hui mon boutiquier m’a dit que c’est désormais 600 FCFA. Cela ne me fait pas plaisir parce que ce sera encore plus difficile pour moi de nourrir ma famille», confie Aïcha.

Conscient de cette situation, le ministre du Commerce, a pris certaines mesures. Luc Magloire Mbarga Atangana, via une correspondance, a demandé aux syndicats patronaux de baisser les prix du pain, des œufs et du poulet sur les marchés. Mais l’application de cette mesure fait problème. Certains patrons s’attèlent au respect de la note, quoiqu’avec beaucoup d’hésitation, tandis que d’autres disent ne pas trouver les moyens pour «casser» les prix. Et quand bien même ces prix sont revus à la baisse, dans les quartiers, c’est un autre langage qui est tenu aux populations pourtant à l’affut de l’information. Un jeu de ping-pong à la camerounaise, où, le consommateur, unique ramasseur de balles, s’en trouve essoufflé avant la fin d’année.

Festival
Face à cette situation, les revendeuses du Cameroun n’ont pu rester indifférentes. Du 13 au 23 décembre prochain, l’association camerounaise des Bayam Sellam (Asby) offre l’opportunité aux Camerounais d’obtenir des denrées alimentaires de bonne qualité à moindre coût. C’est à l’occasion de la 10e édition du festival d’échange entre Bayam Sellam et les autres acteurs du secteur informel (Febasi). D’après la présidente Marie Mballa Biloa, cet évènement constitue une plateforme forme pour la promotion et l’échange des vivres pour «aider» la ménagère acculée par la hausse des prix sur le marché. Par ailleurs, apprend-on du site febasi.com, cette foire concourt à renforcer le vivre ensemble.

Joseph Julien Ondoua Owona

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *