USA-UA : Premier contact entre Joe Biden et l’UA

Au cours d’un échange téléphonique, le président sud-africain, président en exercice de l’UA, Cyril Ramaphosa et le président élu américain Joe Biden ont convenu de renforcer les relations entre les États-Unis et le continent africain.

Le futur locataire de la Maison Blanche, Joe Biden, prépare son déploiement diplomatique. Il a finalisé la construction de son équipe diplomatique avec la désignation (proposition) des diplomates. Notamment à l’ONU où il a proposé Linda Thomas-Greenfield, une diplomate afro-américaine chevronnée de 68 ans, ancienne secrétaire d’État adjointe pour l’Afrique. Il entend faire de John Kerry, ancien secrétaire d’État de Barack Obama, son émissaire spécial sur le climat.

C’est dans cette dynamique, marquée par un farouche besoin de rupture avec son prédécesseur, qu’il entame le réenchantement des relations avec les autres entités du monde. Il a eu un échange téléphonique avec Cyril Ramaphosa, président en exercice de la conférence des chefs d’État de l’Union africaine.

Au cours de cet échange, le mardi 17 novembre, les deux hommes «ont discuté des moyens de renforcer les relations USA-Afrique», a déclaré le cabinet du président Ramaphosa dans un communiqué. Cyril Ramaphosa «espère un solide partenariat entre les États-Unis et le continent africain pour promouvoir la paix et la stabilité dans les relations internationales et faire avancer le multilatéralisme», ajoute le communiqué.

Parmi les informations intéressantes de cet échange, la présidence sud-africaine révèle que «Biden et la vice-présidente élue Kamala Harris ont identifié l’Afrique comme un acteur majeur des relations internationales et de la progression du multilatéralisme».

Rupture

L’une des statistiques navrantes de la présidence Trump vis-à-vis de l’Afrique c’est qu’il est le premier président américain à avoir achevé son premier mandat sans se rendre en Afrique, depuis Ronald Reagan (1981–1989). Il y a aussi ses frasques.

Moins d’un an après sa prise de fonction, il avait évoqué le système de soins de la «Nambie», au lieu de prononcer «Namibie», lors d’un discours aux Nations unies. Des mois plus tard, il avait, lors d’une réunion à huis clos à la Maison Blanche, qualifié Haïti et des pays africains de «pays de merde», provoquant un tollé mondial.

Les premières propositions de nomination de Joe Biden font état de ce qu’Antony Blinken sera le prochain secrétaire d’État. Il était le numéro deux du département d’État sous le président Barack Obama et l’un des principaux conseillers en diplomatie de Joe Biden. Fervent partisan du multilatéralisme, l’homme de 58 ans devrait s’attaquer en priorité au dossier du nucléaire iranien et au retour des États-Unis dans l’Accord de Paris sur le climat. S’il est confirmé par le Sénat, il succèdera à Mike Pompeo, chef de la diplomatie de Donald Trump.

Bobo Ousmanou

 

Pierre Buyoya démissionne de l’UA

L’ancien président burundais a démissionné de son poste de haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel. C’était le mardi 24 novembre dernier. Pour lui, c’est une «décision personnelle», prise en son «âme et conscience». Il veut laver son «honneur terni», dit-il dans un entretien accordé à Iwacu.

Le 20 octobre dernier, Pierre Buyoya a été condamné à la prison à perpétuité dans son pays pour l’assassinat, en 1993, de son prédécesseur, Melchior Ndadaye. La justice burundaise l’a trouvé coupable, avec une vingtaine de proches, «d’attentat contre le chef de l’État, attentat contre l’État et attentat tendant à porter le massacre et la dévastation».

Même si ce verdict est qualifié de «parodie de justice», il assure ne pas vouloir «être une source d’embarras» pour l’Union africaine. Hors de question de «gêner ceux qui lui ont fait confiance» pour ce poste prestigieux au sein de l’UA. «Cest un poste qui demande de l’énergie, de la concentration». Il estime qu’avec le combat pour son «honneur» qu’il veut mener, il ne serait plus suffisamment concentré sur son travail.

Ligne de défense

«Le tribunal a dressé tout un tas dobstacles pour nous empêcher de faire valoir nos moyens de défense: refus de visa à nos avocats étrangers, refus à nos avocats burundais d’accéder au dossier, refus du greffe de réceptionner nos dossiers d’appel, bref tout a été orchestré pour nous condamner à huis clos», regrette l’ancien président. Pour lui, c’est un procès qui a enfreint «les droits élémentaires de la défense tels que prescrits par les lois burundaises et internationales».

 «Très serein» de son point de vue, il rappelle que c’est la troisième fois qu’il prend lui-même «la décision de quitter de hautes fonctions». L’ancien président confie qu’«un homme politique doit pouvoir faire face à toutes les situations; il ne doit pas avoir peur d’une traversée du désert s’il le faut».

Bobo Ousmanou

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