Université d’Ebolowa : délocalisation d’un campus à Monatélé

Le chef-lieu du département de la Lékié abritera à partir de la prochaine année académique, un campus de la faculté des Sciences de l’Université d’Ebolowa. Les filières concernées par cette délocalisation sont : les productions animales, les productions végétales et le machinisme agricole.

 

La nouvelle est effective depuis le lundi 29 mai dernier. Monatélé, le chef-lieu du département de la Lékié, abritera à partir de la prochaine année académique un campus de la faculté des Sciences de l’Université d’Ebolowa. La décision a été prise par le ministre de l’Enseignement supérieur, le professeur Jacques Fame Ndongo. « Un concours unique sur épreuves pour le recrutement de 150 étudiants en 1ère année du cycle de licence dans le département des Sciences biologiques appliquées à l’agriculture de la faculté des Sciences (FS) de l’Université d’Ebolowa campus d’Ebolowa et campus de Monatélé est ouvert le 8 octobre 2023, au titre de l’année académique 2023-2024. Les candidats composeront dans les centres d’Ebolowa, Yaoundé, Monatélé et douala », indique l’article premier de la décision du chancelier des ordres académiques.

Bâtiment devant accueillir cette première cuvée d’étudiants sur le campus de Monatélé.

Les places offertes se répartissent principalement entre les campus d’Ebolowa et de Monatélé. Chacun d’eux devra abriter 150 étudiants. Ce, dans les filières suivantes : productions animales, productions végétales et machinisme agricole. Soit 50 étudiants par filière. Le concours est ouvert aux jeunes Camerounais des deux sexes, titulaires du baccalauréat C, D et TI, etc. Les dossiers doivent être déposés au plus tard le 6 octobre 2023, entre autres, à Ebolowa, Yaoundé et à la mairie de Monatélé. Le concours proprement dit aura lieu le 8 octobre 2023.

Motif d’espoir

L’annonce de la délocalisation de ce campus à Monatélé est un motif de satisfaction pour les populations de la Lékié, en général et pour celles de Monatélé en particulier. En effet, pour les ressortissants de ce département, la Lékié a, par deux fois, accueilli le président Paul Biya en visite de campagne. Mais, malheureusement, le chef-lieu de la Lékié n’a bénéficié d’aucun investissement qui rappelle ces moments fastes de l’histoire politique du département. Ce qui a fait dire au journaliste Gilbert Tsala Ekani, de regrettée mémoire, que : « La Lékié a toujours été considérée comme un ‘’bastion imprenable’’ du Renouveau national. Deux fois déjà, le président national du Rdpc y a lancé sa campagne électorale. D’abord en 1992 au plus fort des ‘‘villes mortes’’ alors que beaucoup de gens disaient le régime de Paul Biya à l’article de la mort. Puis en 2004 quand on venait d’annoncer la mort de Paul Biya.

A ces deux occasions, Paul Biya a multiplié des propos lénifiants à l’égard des populations de la Lékié. Exemple : ‘‘le président de la République se sent bien partout au Cameroun mais ici dans la Lékié, il se sent particulièrement bien’’ (…) En 2004, bis repetita. Le président de la République effectue à Monatélé la seule sortie de la campagne électorale. Il affirme qu’il est l’ami de la Lékié à la grande joie d’un public conquis. En 1192, le président égrène le chapelet des problèmes de la Lékié notamment la route. Il cite nommément la route Zamengoué, Okola, Evodoula, Monatélé. 27 ans après, on attend toujours. Il y a eu certes quelques petites plages de ‘‘goudron politique’’ mais rien de particulièrement remarquable. Monatélé est restée une petite bourgade en dépit des efforts réels du maire André Tsala Messi qui a redessiné la ville. Deux visites du président n’ont pas pu transformer le visage du chef-lieu de la Lékié.»

Pour les populations de Monatélé cette décision donne à espérer dans la mesure où la plupart des villes qui abritent des universités au Cameroun ont toujours commencé par abrité des campus ou des grandes écoles d’autres universités. Ce fut le cas de Bertoua qui a abrité l’Ecole normale supérieure de l’Université de Ngaoundéré, d’Ebolowa qui a abrité l’Enset de l’Université de Yaoundé 1, etc. Espérons que les fruits tiendront, à terme, la promesse des fleurs autant que les populations, les notabilités traditionnelles, les élites et les forces de ce département.

Par Julien NGA EBEDE

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