Tunisie, Maroc, Égypte et Algérie : Hérauts maghrébins de la coopération Sud-Sud au Cameroun

Par leurs capacités de promotion de la solidarité africaine, ces pays font de cette variable un élément structurel de leur déploiement au pays de Paul Biya.

Jalel Snoussi, l’ambassadeur de Tunisie au Cameroun, veut tirer le meilleur pour l’année 2020. Dans l’interview que le diplomate a accordée au mensuel d’informations panafricaines Continental Infos le 11 janvier dernier, il ressort une ligne essentielle. Selon le Tunisien, la chancellerie aux destinées de laquelle il préside a planché et conçu un programme suffisamment riche, inscrit dans le même canevas que les années précédentes et articulé autour des principaux leviers notamment politique, économique et culturel. «Le projet est déjà communiqué à mon ministère. Une fois validé, il sera aussitôt mis en œuvre» décline S.E. Jalel Snoussi dans les colonnes de Continental Infos.

Le 31 janvier 2020, S.E. Medhat Kamal El-Meligy, l’ambassadeur d’Égypte, a annoncé la fourniture de l’électricité à plus de 50 villages dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. À en croire le plénipotentiaire égyptien, le projet est mené par une entreprise basée dans en Égypte et spécialisée dans le domaine.

L’on se souvient en qu’en décembre 2019, S.E. Merzak Bedjaoui, ambassadeur d’Algérie au Cameroun, avait annoncé la mise en place à Douala d’un comptoir commercial de la compagnie aérienne nationale de son pays. Et de son côté, le représentant du Royaume du Maroc à Yaoundé, Mostafa Bouh, avait vanté l’implication des entreprises chérifiennes dans plusieurs activités économiques du Cameroun.

Regards
«Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces trois pays d’Afrique du Nord sont très présents et actifs au Cameroun depuis bientôt une dizaine d’années» situe Daniel Nkomba. De son point de vue, le sens à donner à ce déploiement suggère leur volonté de servir un modèle abouti de la coopération Sud-Sud. «Le message est clair: ces pays se veulent pragmatiques et réalistes» appuie l’internationaliste. Et comprendre cette toile de fond, c’est saisir le substrat de leur mobilisation aux côtés des autorités camerounaises, sur le front de la circulation des ressources et des savoir-faire. «Le tout souligne des synergies possibles», insiste Arnault Ngangue, un autre internationaliste. Dans ce contexte, dit-il, ces pays apportent un appui financier (don, prêt ou autre), accompagné d’un volet technique dont la modalité la plus fréquente est la mise à disposition d’expertise.

Jean-René Meva’a Amougou

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