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Tsinga Élobi : des casses de carreaux comme paravent à la pègre

La présence et la visibilité des casses des carreaux n’est qu’un prétexte dans le coin. Immersion dans ce monde complexe.

Tsinga Elobi: face visible de l’iceberg

Le long de l’axe Tsinga Élobi-Montée marché Mokolo, l’on aperçoit des sacs de carreaux cassés. Ils sont destinés à la vente. En réalité, c’est l’arbre qui cache la forêt. C’est la face visible de l’iceberg d’une mafia tentaculaire qui masque le vrai business du carreau dans ce marché. Et pour cause, «les antigangs ne sont pas loin et bon nombre parmi nous se retrouvent souvent à la police ou la gendarmerie pour recel. Cela concerne principalement les carreaux. Les gens dépenses beaucoup d’argent, même pour les casses de carreaux», assure l’un des vendeurs de carreaux. Il faut alors montrer patte blanche pour voir le vrai marché des carreaux. Une fois approché, le vendeur détermine votre sincérité, dans le jargon on parle de «vrai client», et les choses changent. On vous conduit dans des endroits insalubres appelé «labos». C’est ici qu’on retrouve les carreaux de grande qualité; le marbre et le granite notamment. Mais ne demandez surtout pas la provenance de ceux-ci. On voit également ceux en réparation. Celle-ci consiste à mettre le plâtre et poser les morceaux de carreaux donnant non seulement une autre forme, mais aussi une autre luminosité grâce au mélange de couleur.

Vente
Jean, carreleur, passe la commande de 30 cartons de carreaux italiens, c’est-à-dire de très bonne qualité. Un carton compte 6 carreaux dont 10 cm de large et 30 cm de long. Il souhaite prendre le carton à 3000 FCFA, pour un coût total de 90000 FCFA. Mais son démarcheur veut 4000 FCFA. «C’est l’original, pas le chinois, ma personne. Tu vas dépenser minimum 15000 FCFA pour avoir un seul carton, si le boss est là. Fais un effort tout, le monde gagne», insiste le démarcheur. Ici, le propriétaire n’est jamais visible. Il faut toujours brouiller les pistes, on ne sait jamais. Pour ne pas perdre du temps, le technicien finit par céder. Les carreaux sont rapidement emballés dans de vieux habits, afin de ne pas éveiller les soupçons, car les forces de l’ordre en civil rôdent par-là. Pour avoir les carreaux collés au plâtre et à une colle spéciale dont le nom n’est pas divulgué (secret défense), ici, il faut passer la commande. Et le prix se négocie avec les gars à l’usine. Ici, toute prise de vue est strictement interdite. Mais alors, «celui qui s’aventure dans l’achat des carreaux collés doit avoir les moyens, parce que c’est de l’art. Il lui faut au moins 15000 FCFA, le mètre linéaires», murmure un guide du coin.

S’agissant des carreaux cassés, la provenance est connue. Les ravitailleurs sont les grandes quincailleries du 2e arrondissement de Yaoundé. Soit les vendeurs en achètent, soit ils en prennent à crédit auprès de leurs fournisseurs. Pour un sac de 50 kg, Amadou taxe à 10000 FCFA. Le prix est discutable, Jean Calvin, vendeur de tôles de seconde main, explique «qu’Amadou peut te vendre un sac de casses de carreaux à 2000 FCFA lorsqu’il veut acheter la drogue. Il t’agresse même à la limite».

André Gromyko Balla

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