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Transport nocturne par moto à Yaoundé : les Tchadiens en première ligne

Ils s’illustrent remarquablement dans les zones difficilement accessibles de l’arrondissement de Yaoundé 4. Leur conduite sans repos suscite de l’admiration auprès de leurs collègues camerounais.

Un moto-taximan tchadien à “Borne 10 Odza”

Au lendemain de la forte pluie qui est tombée dans la nuit de dimanche à lundi, Jean Owana déclare: «Les motos-taximen tchadiens sont des zombies, ils travaillent quasiment 24h/24». Ce discours tenu lors d’une discussion entre conducteurs de motos est loin d’être dénigrant. Au contraire, il est laudateur envers ses collègues tchadiens. En cette nuit du 3 au 4 septembre, les conducteurs tchadiens de moto travaillent sans relâche, alors que leurs homologues camerounais se calfeutrent chez eux. «La pluie a bloqué les gens dans les agences et d’autres sont arrivés tard dans la nuit, ils ont trouvé des motos pour les conduire. Ces chauffeurs étaient des tchadiens», Plus encore, «il y’a pas eu d’agressions», se félicite le président des motos-taximen de borne 10 Odza. Buyiha, la quarantaine sonnée, est le leader de ces derniers. Il reçoit bénédictions et félicitations de la part du patron de leur corporation. Cet homme connu pour sa probité morale réussit à travailler toute la nuit. Il réussit dans le même temps à jouer le surveillant général. Des éléments obtenus au sein de la corporation attestent d’ailleurs de la présence d’une vingtaine de motos-taxis tchadiens dans ce point de motos de borne 10. «Nous avons une association de motos-taximen tchadiens ici à Odza. Nous nous retrouvons tous les mardis matins pour faire le point de la semaine sur la discipline. C’est aussi une occasion de jouer des matchs de football libres chaque mardi (mardi propre à Yaoundé 4e) au stade de la SCDP à Nsam», renseigne Charly, qui fait office de secrétaire général de l’association. En matière d’intégration, les chauffeurs tchadiens bénéficient d’un atout, celui de la langue. Leurs cultures et leur sociologie sont semblables à celles du septentrion camerounais; ces motos-taximen se fondent dans la masse et les usagers ne distinguent pas les chauffeurs tchadiens des camerounais.

À voir le comportement des motos-taximen tchadiens, il est difficile de ne pas voir l’adaptation de ces derniers. Ils se revendiquent même déjà autochtones. Djibril s’efforce même à parler l’Ewondo (langue locale). Il déclare: «les Mvog Belinga (le clan autochtone du coin) m’ont accouché il y’a 11 ans, donc vous payez les taxes du terroir chez moi», ironise le jeune homme d’environ 30 ans.

Bénéfice
Parcourir plus de 1000 km pour chercher une vie meilleure oblige à plus de sérieux. Mieux, nombreux parmi eux sont les piliers de leurs familles. Ndey, originaire de Sarh au Tchad et habitant à la station Total borne 10, travaille 25.000 FCFA entre 18 heures et 6 heures. Mais, il finit par rentrer chez lui à 9 heures. Il se repose pour renouveler ses forces. Olivier, du haut de sa TVS, est propriétaire d’un lopin de terre de 300 M2. Il est fiancé à une fille du coin. Trois enfants (2 filles 1 garçon) sont nés de cet amour.

André Gromyko Balla

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