Ticad 7 : La diplomatie silencieuse japonaise en action au Cameroun

À l’issue de la récente Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), le pays peut encore compter sur son partenaire asiatique pour conduire ses projets de développement.

Formellement, le montant n’est pas connu. L’information, quant à elle, émane de la cellule de communication du ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat). Selon cette institution, à la faveur de la septième édition de la Ticad, organisée du 28 au 30 août 2019 à Yokohama, le Pays du Soleil levant s’est offert un tête-à-tête exclusif avec le Cameroun. Conformément au thème choisi cette année, «Faire progresser le développement de l’Afrique à travers les hommes, la technologie et l’innovation», Tokyo a décidé de consolider sa présence et développer ses affaires avec Yaoundé. Au Minepat, l’on souligne que divers secteurs sont ciblés.

Il s’agit de la santé, la construction et l’équipement des infrastructures (notamment la création d’une Cité des sciences); l’agriculture avec la mise à disposition du matériel agricole et le développement de la riziculture; la pêche à travers la modernisation de l’activité piscicole; la communication, grâce à l’amélioration de la qualité du réseau de diffusion de la Crtv; la sécurité via le soutien à la formation des soldats camerounais engagés dans les opérations de maintien de la paix; l’octroi des dons divers pour la construction des infrastructures routières et portuaires (3e pont sur le Wouri); l’appui aux victimes des différentes crises humanitaires; le développement du capital humain.

Démarche
Pour y parvenir, le Japon a sa propre stratégie: «la diplomatie silencieuse». Les autorités nippones comptent désormais l’appliquer au secteur privé. «Le développement des ressources humaines, la formation professionnelle et la croissance des petites et moyennes entreprises (PME) feront partie des axes prioritaires», confie la cellule de communication du Minepat. Ici, l’on parle également de l’arrivée imminente des opérateurs économiques nippons au Cameroun.

Acquis
Depuis toujours, Tokyo et Yaoundé entretiennent une coopération diversifiée. Les principaux instruments de celle-ci vont des prêts concessionnels à l’assistance technique, en passant par la coopération financière remboursable en matière de dons. Les premiers contacts entre le Japon et le Cameroun sont antérieurs à la deuxième Guerre mondiale, puisque la présence nippone est signalée parmi les partenaires commerciaux du Cameroun en 1938. Les nominations des premiers ambassadeurs, avec ouverture d’ambassades à Tokyo et à Yaoundé, sont intervenues respectivement en 1987 pour le Cameroun, et 1991 pour l’Empire du Soleil levant. Les deux pays sont respectueux du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États, et se soutiennent mutuellement au sein des institutions internationales.

En juin 2003 déjà, le Cameroun a eu à abriter l’une des trois réunions préparatoires de la Ticad III. Une véritable entreprise diplomatique qui a renforcé l’axe Tokyo-Yaoundé. Le 27 octobre 2006, la coopération entre les deux capitales a marqué un grand pas en avant avec l’inauguration officielle du bureau de la JICA à Yaoundé. La même année, Yaoundé a obtenu le soutien du Japon lors de l’examen du dossier d’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE.

Bobo Ousmanou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *