Textile africain : le business à l’épreuve de la vie chère

Ils sont Maliens, Sénégalais et Nigériens et excellent dans la vente de pagnes africains. Le contexte économique très tendu a contribué au ralentissement de leurs activités.

Les tenanciers des boutiques de textile africain sont aux abois. Leurs activités tournent au ralenti du fait de la conjoncture économique ambiante. Ils ont de la peine à écouler leurs marchandises. «L’activité tourne en rond depuis la nouvelle année, rien ne marche, c’est vrai que tout a commencé depuis deux ans avec la Covid-19 et ensuite la crise en Ukraine, ce qui a d’énormes répercussions sur nos activités», relate Bouba Adamou du Niger. Il est vendeur à Tsinga (Yaoundé 2). La vie est de plus en plus difficile au Cameroun remarque-t-il. «Les choses vont de mal en pire au Cameroun contrairement aux années précédentes. Par jour, je pouvais vendre divers tissus pagnes, le wax, le bogolan et le Bazin qui sont les plus prisés par les clients pour les cérémonies traditionnelles et de mariage en fin d’années. En revanche depuis la nouvelle année 2023, rien ne marche. C’est à peine si je vends deux tissus par jour», se lamente-t-il.

C’est le même son de cloche pour le Sénégalais Diouf. «Le business n’avance pas. Pour cause, les clients se plaignent, ils n’ont pas d’argent et nous sommes contraints de nous réajuster, c’est-à-dire vendre les pagnes à un prix abordable pour liquider le stock disponible», explique-t-il. Et de poursuivre: «les africains aiment bien le tissu pagne, mais ils ne peuvent pas se le procurer du fait de la vie difficile»

Difficultés
Les tissus pagnes retrouvés sur les étals des commerçants proviennent de l’Afrique de l’Ouest. Précisément du Burkina Faso, Nigeria, Sénégal et Niger. Du coup, faire venir cette marchandise au Cameroun prend du temps. Surtout avec les contrôles routiers. «On peut faire la commande de la marchandise et faire deux ou trois mois pour la réceptionner, ce qui paralyse l’activité. Puisque quand les clients demandent tel tissu ou tel pagne, il n’est pas disponible. Nous leur demandons de repasser dans les prochains jours», s’indigne Boubacar de nationalité nigérienne. À cela, il faut préciser que «nous importons certains pagnes de pays européens comme la Hollande, du fait de la crise en Ukraine». Or, déplore-t-il également «les bateaux sont bloqués et arrivent deux ou un mois après avoir passé la commande». «Mais on s’adapte au contexte. L’essentiel c’est de vendre quelque chose pour subvenir aux besoins existentiels de nos familles: santé, école et d’autres problèmes. À la vérité, la vie n’est pas facile», conclut le Nigériena.

Olivier Mbessité

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