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Tête-à-tête Biya-Touadéra : le coup d’État au Gabon forcément à l’ordre du jour

Le président en exercice de la Cemac en partance pour New York aux États-Unis et en escale à Yaoundé, a échangé avec son homologue camerounais dans la nuit du 12 septembre dernier sur des sujets d’intérêt bilatéral et communautaire. Et même si rien n’a filtré de leurs discussions, tout porte à croire que le coup d’État au Gabon et le compte rendu de la mission récemment effectuée par le facilitateur de la CEEAC ont figuré au menu des échanges. Quelques indicateurs sur l’évolution de la transition militaire au Gabon présentés à Paul Biya et résumés lors d’un point de presse par le Pr Faustin Archange Touadéra à l’issue de sa visite de deux jours à Libreville.

 

Je voudrais très sincèrement remercier le président de la transition, le Comité de la transition et de la restauration des institutions (CTRI) et le peuple gabonais pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé et toutes les dispositions qui ont été prises pour notre mission ici à Libreville. Et comme vous le savez, le Gabon est membre de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et depuis le 30 août, il y a eu interruption du processus électoral. Suivant nos textes, les chefs d’État ont très rapidement par solidarité et pour comprendre ce qui s’est passé ici, convoqué deux Sommets extraordinaires pour étudier les conséquences de ces actions. Et comme vous le savez, il y a nos textes, des textes qui régissent la Communauté CEEAC. Les chefs d’État ont pris un certain nombre de mesures. C’est l’ensemble de ces mesures que je suis donc venu porter au président de la transition et au CTRI.

La Conférence des chefs d’État a décidé compte tenu de nos textes, et surtout de la décision de l’Union africaine, de suspendre le Gabon des activités de la CEEAC, ceci conformément à nos textes. Et de cette suspension, découlent un certain nombre d’actions, puisqu’avant le 30 août 2023, c’est le Gabon qui assurait la présidence de notre organisation. Avec cette suspension, la Conférence a donc désigné le président Obiang Nguema Mbasogo comme le président en exercice de notre Communauté. Le Gabon abrite aussi le siège de la CEEAC. Et compte tenu de la suspension conformément à nos textes, le siège est transféré provisoirement à Malabo, en attendant donc le retour à l’ordre constitutionnel.

La Conférence m’a également fait l’honneur de me désigner, et de désigner la République Centrafricaine comme Facilitateur pour accompagner le Gabon par solidarité, parce que c’est l’un des objectifs de notre Communauté. Et en tant que facilitateurs,  nous avons donc la mission avec le président de la Commission de la CEEAC de pouvoir établir et d’élaborer de commun accord avec le pouvoir de la transition et le CTRI, une feuille de route permettant un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Je suis donc arrivé pour porter ces informations au CTRI et cela m’a permis de rencontrer le président à mon arrivé. Et avec tous les membres du Comité, nous avons échangé.

Nous avons également sur autorisation du président, eu l’opportunité de rencontrer le président Ali Bongo Ondimba avec qui nous avons échangé sur sa situation et sur l’ensemble de la situation. Je crois que ces échanges étaient très fructueux. Ce matin, j’ai rencontré dans le cadre de cette facilitation les confessions religieuses et nous avons partagé leurs points de vue sur la situation qui prévaut en ce moment. Cela  a été une rencontre très intéressante et nous avons eu beaucoup d’éléments d’information. Nous avons également rencontré le corps diplomatique, pour les informer de notre mission et des mesures qui  ont été prises. Nous avons rencontré la classe politique et les partis politiques. Des échanges très fructueux ont eu lieu. Et enfin, nous avons rencontré la société civile qui nous a donné également son point de vue.

À l’unanimité, je pense que la population a apprécié l’action posée par le Comité qui a préservé la paix et a évité le bain de sang. Mais nous devons continuer à travailler dans le cadre de cette facilitation avec le Comité de transition pour la restauration des institutions pour élaborer une feuille de route permettant donc un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Nous venons donc de faire une petite restitution avec le Comité. Nous remercions le président pour l’esprit d’ouverture et l’attention qu’il porte à cette facilitation. Ce n’est qu’un début de processus qui va nous conduire jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel. Voilà en un mot, l’objet de cette mission à Libreville.

Propos retranscrits par Théodore Ayissi Ayissi

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