Les Maliens ont eu une oreille attentive sur le sommet extraordinaire organisé par l’institution communautaire de l’Afrique de l’ouest le 22 septembre 2022 à New York. En marge de l’Assemblée générale de l’Onu.
Le climat est nuageux entre le Mali et la Côte d’Ivoire. La pomme de discorde est la question des 46 soldats ivoiriens détenus depuis le 10 juillet dernier au Mali. Le gouvernement ivoirien a entrepris des démarches et des négociations pour la libération de ses nationaux. Les tentatives se sont soldées par des échecs. Puisque le gouvernement malien qualifie ces soldats de «mercenaires». Pour décrisper l’atmosphère très délétère entre les deux pays frères, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) s’est saisie du dossier. Sous la houlette du président de la Guinée-Bissau et président en exercice de la Cédéao, Umaro Sissoco Embalo. Il a profité de la 77ème Assemblée générale de l’Onu pour discuter avec ses pairs sur les tensions ivoiro-maliennes. Une initiative louable et appréciée par les ressortissants maliens vivants à Yaoundé. D’ailleurs Touré, responsable des Maliens fait savoir que «nous les Maliens et les Ivoiriens vivent en parfaite harmonie ici au Cameroun. Nous menons toutes les activités ensemble. Les Maliens, Ivoiriens et Burkinabés se sont chargés comme un peuple de la Cédéao», explique-t-il.
L’incident survenu entre l’Etat ivoirien et malien au sujet des soldats ivoiriens est pris comme «une brouille diplomatique». Une brouille dont l’issue favorable repose sur les pourparlers. « Les paires de la Cédéao vont plancher sur ce problème aujourd’hui. Puisqu’il y a deux sujets sur la table. La junte de la Guinée et du Mali. Je croise que les paires de la Communauté vont trouver des solutions à travers des négociations et des tractations pour sortir de l’impasse», espère Traoré du Mali. Et de poursuivre : « Même s’il y aura des désaccords sur certains points, tôt ou tard, les autorités de la Cédéao et les deux protagonistes vont trouver une voie de sortie de cette crise qui dure déjà depuis quelques mois. C’est notre souhait.
Transparence et sincérité
Selon les Maliens, les assises qui se tiennent à New York doivent se tenir dans la transparence et la sincérité. La Cédéao doit faire preuve d’impartialité et d’objectivité dans la gestion de cette crise. « Elle doit tout faire pour éviter toute escalade entre les deux États », souligne un Ouest-Africain. Et d’ajouter : « elle devra penser par elle-même et non par procuration pour contenter les intérêts de certaines puissances étrangères. Elle devra prendre des décisions qui arrangeront les deux partis pour la libération des soldats. Et éviter de se présenter comme une institution communautaire aux ordres, dont le rôle est d’infliger des sanctions ».
Le responsable de la communauté malienne à Yaoundé souligne en outre que « les États africains doivent se battre pour raffermir leurs liens historiques, culturels, géographiques pour être plus forts face aux adversaires communs qui sont les terroristes et certaines puissances étrangères dont le mais est de diviser pour mieux régner ».
Olivier Mbéssité