Aucune nouvelle poussée de fièvre n’est enregistrée depuis mercredi dernier dans les relations entre le Cameroun et le Tchad.
La situation semble bien au contraire se normaliser depuis l’audience accordée par le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno à l’envoyé spécial du président camerounais Paul Biya. Le ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun, était porteur à son intention d’un pli fermé. «Je puis vous assurer que tous les sujets ont été abordés. Nous avons pu constater que certaines incompréhensions ont à cette occasion été dissipées et qu’il n’y a vraiment aucun nuage dans la relation entre le Cameroun et le Tchad», a notamment déclaré Ferdinand Ngoh Ngoh à l’issue des deux heures d’échanges.
Rien ne laisse pourtant présager cette baissée de boucliers en début de semaine. Un Conseil d’administration sous haute tension de la Cameroun oil transportation Company (Cotco SA) est en effet prévu ce 25 avril 2023. Il donne lieu à un échange épistolaire froid entre le président dudit Conseil et les autorités tchadiennes. Celles-ci sollicitent un report de la session. Le temps de voir clair dans la récente cession par Savannah Energy de 10% du capital social de Cotco à la Société nationale des Hydrocarbures du Cameroun (SNH).
En réaction au refus d’accéder à cette requête, un Conseil de ministres extraordinaire se tient à Ndjamena ce 24 avril 2023. À la clé, la création de Tchad Petroleum Comptant (TPC). «La société anonyme aura une autonomie de gestion, entre autres, en droite ligne de la nationalisation des actifs et de tous les droits d’Esso Tchad», précise le ministre tchadien compétent. La preuve que la brouille diplomatique gagnait en intensité depuis le rappel pour consultation de l’ambassadeur Tchadien à Yaoundé. Jusqu’à l’intervention ce 26 avril 2023 de Paul Biya.
Théodore Ayissi Ayissi