Taux d’exécution du Bip : Près de 41% à mi-parcours

La performance a constitué la principale annonce du Comité de suivi de l’investissement public au Cameroun à l’issue de sa première session le 20 aout dernier à Yaoundé.

Photo de famille à l’issue de l’évaluation du Bip 2020

«Globalement, le Budget d’investissement public (Bip) présent à cette période, et pour les six premiers mois de l’année, un taux d’exécution de l’ordre de 40,6%». C’est la quintessence de la déclaration faite le 20 aout dernier par la présidente du Comité de suivi de l’exécution physico-financière de l’investissement public au Cameroun. C’était à l’issue de la première session dudit comité tenue à Yaoundé. Poursuivant dans sa lancée, l’honorable Rosette Moutymbo Ayayi a précisé que «c’est un taux de réalisation qui présente une légère amélioration par rapport au taux d’exécution à la même période en 2019». Ainsi, malgré le contexte difficile lié à la crise sanitaire et aux tensions sécuritaires à l’Extrême-Nord, au Nord-Ouest, au Sud-Ouest et à l’Est, le Cameroun a réalisé des progrès sur le terrain de la consommation des crédits d’investissement public.

Bons chiffres et écueils
Les progrès observés l’ont été grâce notamment à l’intervention du président de la République. Le 3 juin dernier, le chef de l’État, Paul Biya, a pris la mesure de la gravité du contexte et a dû, à travers l’ordonnance n°2020/001, modifier la loi de finances de l’exercice 2020. Cette décision a eu pour conséquence de ramener la dotation initiale du Bip de 1496,3 milliards FCFA à 1254,3 milliards FCFA, soit une diminution de 242 milliards FCFA. Mais la présidente du Comité met également volontiers cette performance sur le compte du gouvernement camerounais. «Depuis 2016, le gouvernement a mis en œuvre une stratégie visant l’optimisation de l’exécution du budget d’investissement public adossé sur plusieurs axes», a fait prévaloir l’honorable Rosette Moutymbo Ayayi.

Des explications obtenues de la présidente de la Commission des finances à l’Assemblée nationale, on retient aussi que les axes de la stratégie gouvernementale reposent pour l’essentiel sur la contraction des délais de démarrage de l’exécution du budget, sur l’appropriation optimale des procédures par tous les acteurs et sur le renforcement de l’accompagnement de toutes les parties prenantes à l’exécution du budget d’investissement public.

Cela dit, plusieurs difficultés ont été recensées. Le Comité a par exemple fait le constat que les écueils plusieurs fois relevés au cours des précédentes sessions, s’agissant des précédents exercices, sont restés d’actualité. Ils se résument aux difficultés de contractualisation des projets, à celles concernant l’exécution physico-financière desdits projets et à celles, enfin, ayant trait au mécanisme de suivi de leur exécution. Du propre constat du Comité, les régions n’ont pas été épargnées. Pour ce qu’il est précisément du taux d’exécution physique dans le Centre, l’une des régions les plus impactées par la Covid-19, il se situe à mi-parcours à 7,77%. À la même période l’année dernière, il était pourtant de 19,62%. Toutefois, selon Christophe Akoa, délégué régional du Minepat pour le Centre, «le taux de lancement des appels d’offres est de 95%, tandis que celui de la signature des contrats, lui, s’élève à 79%».

Exercice 2019
La première session du Comité de suivi de l’investissement public du 20 aout dernier a également permis de faire le point sur la situation globale de l’exécution du Bip au 31 décembre 2019. En raison de la survenue de la pandémie et des mesures barrières qui en ont découlé, seul le sous-comité technique a pu siéger et consolider les données d’exécution du Bip le 5 juin dernier. Il ressort alors de la présentation faite par l’honorable Rosette Moutymbo Ayayi que, pour le compte de l’exercice 2019, «le taux d’engagement se situe à 97,08%, pour un taux de liquidation s’élevant à 96,18%. Le taux d’exécution physique des projets culmine quant à lui à 88,75%», s’est satisfaite la présidente du Comité de suivi de l’exécution du Bip.

Théodore Ayissi Ayissi et Ariel Otou (stagiaires)

 

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