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Archives des séparatistes - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : séparatistes

  • Crise anglophone : Les Bororos dans le viseur des séparatistes

    Crise anglophone : Les Bororos dans le viseur des séparatistes

    Kidnappings, exigences de rançons et assassinats sont le tragique lot quotidien de cette minorité dans la région du Nord-ouest du Cameroun.

     

    7 NOVEMBRE – 7 NOVEMBRE
    2010 2018

    Huit ans déjà que le Seigneur a rappelé à lui
    Sévère AMOUGOU.
    En ce triste souvenir, sa veuve AMOUGOU Cécile et ses enfants prient tous ceux qui l’ont connu ou aimé d’avoir une pensée pieuse pour le repos éternel de son âme.

    La silhouette de Alhadji Ardo Nuhu et celle de son petit-fils Issa Nuhu ne sont plus visibles à Rom. Les deux Bororos ont été froidement assassinés le 20 octobre, dans un buisson, dans cette localité située près de Nwa (Donga-Matung). Sans diligence, Adamu, un proche des infortunés, attribue l’ignoble acte à l’Ambazonia Defense Forces (ADF). «Il y a quelques jours, cette milice séparatiste soupçonne la famille d’être des indics à la solde des forces de défense et de sécurité. Ils les ont d’abord enlevés, puis ont exigé et obtenu 2 millions de francs et des bœufs», témoigne Adamu.

    Selon des données compilées par plusieurs sources sécuritaires locales, le phénomène est devenu récurrent. Le 15 septembre dernier, un Bororo avait été enlevé à Jakiri dans le département du Bui. Pour sa libération, ses ravisseurs exigeaient la somme d’un million en échange. Dans la nuit 8 au 9 septembre, sur son chemin de retour à Bambili, Dairu Djago avait été assassiné par des miliciens armés. À Njinikom, le 6 septembre, des Bororos qui retournaient du Hadj ont été attaqués par des « Ambazoniens ». Les séparatistes les avaient délestés de leurs téléphones, argent et autres biens de valeur. Le 28 août 2018, le domicile de Ahmadu Kadiri à Tugi (Momo) avait été réduit en cendres par la milice séparatiste, sous le prétexte que la minorité Bororo est à la solde du pouvoir en place.

    Résistance
    Dans cet environnement sanglant, la communauté Bororo ne baisse pas les bras. Début septembre 2018 à Tugi, après un affrontement armé, ils ont capturé deux présumés combattants séparatistes. Deux bœufs appartenant aux Bororos ont été tués. Deux membres de cette communauté s’en sont tirés avec des blessures légères à l’issue de ces combats.

    Le 26 septembre dernier, à l’attention de Aminatou Ahidjo, Jaji Manu, secrétaire général au ministère de l’Élevage, des Pêches et Industries animales, soulignait ces exactions dont est victime la minorité Bororo dans le Nord-ouest. Alors en mission de paix et de campagne pour le candidat président Paul Biya dans le Nord-ouest, Aminatou Ahidjo avait rencontré les Bororos, déplacés internes à Bamenda. Jaji Manu avait laissé entendre au Pca du Palais des congrès que sa résidence dans le département de la Momo avait été incendiée par les séparatistes. C’est pourquoi, pendant tout son séjour de campagne pour la présidentielle du 7 octobre dernier, il avait pris refuge dans un hôtel de la cité capitale du Nord-ouest.

    À sa suite, Alhaji Banu, premier adjoint au maire de la commune de Njikwa (département de la Momo), suppliait la fille du feu président Ahidjo, d’œuvrer auprès du président Biya pour que la paix revienne dans la région, afin que ses frères, sœurs et lui-même, devenus déplacés internes à Bamenda, regagnent leur Njikwa natal. Aminatou Ahidjo leur avait donné toute l’assurance qu’une solution définitive sera trouvée à cette crise, car disait-elle «le président Biya en a fait une de ses préoccupations».

    Zép hirin Fotso Kamga

  • Crise anglophone: Les séparatistes versent dans la contrebande

    Crise anglophone: Les séparatistes versent dans la contrebande

    Batibo, érigé en Far West.

    Pour financer leurs opérations, les groupes armés d’inspiration sécessionnistes se tournent vers la vente des produits contrefaits dans leurs zones d’influence.

     

    Trafic de cigarettes, de médicaments, de parfums, de vêtements et même de pièces détachées automobiles. Pour les groupes armés opposés aux forces de défense et de sécurité dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest du pays, tout est bon quand il s’agit de financer leur déploiement sur le terrain. Selon des sources sécuritaires, les scènes des récents assassinats des gendarmes le démontrent. «Des échantillons et des emballages de produits contrefaits ont été prélevés sur place», affirme un cadre en service à la légion de gendarmerie du Sud-ouest. A en croire ce haut-gradé, il s’agit notamment de quelques boîtes d’une version falsifiée de «Augmentin comprimé» des laboratoires britanniques GlaxoSmithKline plc (GSK). Ailleurs, dans le Nord-ouest, d’autres sources indiquent que les cigarettes de marque «Aspen» sont devenues le marqueur des attaques dans cette région. Une récente enquête en flagrance a permis de faire tomber, dans le département de la Momo, un réseau de vente d’«Aspen menthol». «Les résultats de cette prise ont permis d’établir que la cheville ouvrière du trafic est basée au Nigéria», apprend-on. «Là-bas, un homme en lien avec les «Ambazonia defense forces» (un groupe armé dirigé par un certain Lucas Cho, NDLR), revendait ces cigarettes en quantités industrielles, générant un profit d’au moins 05 millions par jour. La notoriété de son commerce lui avait valu le surnom édifiant de «Mister Aspen»», informe une autre source.

     

    Indices

    Plus récemment, à Idenau (Sud-ouest), des cartons de parfums ont été saisis. «L’un des suspects, placé en détention par les services compétents dans cette localité, a reconnu appartenir à une chaîne logistique tapie dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et dont la vocation est de diversifier ou muter les sources de financement d’un groupe armé», indique une source à Interpol Cameroun. Une tentative de chiffrage opérée par cette institution internationale souligne qu’«environ 20% des sources de financement des organisations criminelles telles que celles qui se déploie dans les régions anglophones du pays proviennent de l’écoulement de fausses marques de cigarettes et de médicaments notamment». Le 09 mars dernier, le ministre de la Santé publique (Misanté) a publié des communiqués de presse. Dans ces documents, André Mama Fouda informe le public de la circulation de faux «Augmentin» et de faux «Cipzole forte» à travers le pays. Si l’alerte du Minsanté n’établit pas systématiquement le lien entre la contrebande des faux médicaments et la crise anglophone, elle ouvre au moins une grille d’analyse sur les faits et leur timing. «Remarquons ensemble la coïncidence des noms des marques de médicaments et la fréquence des assassinats de gendarmes qui veulent détruire les réseaux», indique Françoise Mouyenga, expert en questions de sécurité au Centre de recherche et d’études politiques et stratégiques de l’Université de Yaoundé II (Creps). Sous un prisme plus élaboré, cette universitaire parle de «terrorisme local», «celui de petits groupes armés sur la partie anglophone du pays, vivant de petits trafics, de commercialisation de contrefaçons, et plus actifs quand leur business fonctionne de façon optimale».

     

    Jean-René Meva’a Amougou