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Archives des Hygiène et salubrité - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : Hygiène et salubrité

  • Hygiène et salubrité : L’ACADER enclenche la propreté à Essos

    Hygiène et salubrité : L’ACADER enclenche la propreté à Essos

    À sa manière, ce groupe composé de jeunes pallie les insuffisances des services publics à la collecte des ordures ménagères dans ce quartier de l’arrondissement de Yaoundé V.

    ACADER, «commitment in action»

    À Essos, dans le 5e arrondissement de Yaoundé, un anglicisme régente l’action de l’Association camerounaise pour le développement et le réarmement (ACADER). Au sein de ce groupe composé d’une dizaine de membres, «commitment in action» revient en boucle. «Juste pour traduire un rouage enclenché contre l’insalubrité dans notre quartier, on en a fait un slogan», justifie Marien Ngosso Melono, le président fondateur. À la vérité, l’ACADER a tout compris de l’urgence : redonner à Essos le visage d’une carte postale. Au trébuchet d’une grande insalubrité assombrie par des résultats médiocres obtenus jusqu’ici par la municipalité, l’association dit trouver des arguments concrets qui répondent à une déplorable situation. «Le ramassage de toutes les ordures, voilà qui propulse et motive le groupe depuis sa création», explique Marien Ngosso Melono ce 7 novembre 2018. Dans le fond, il s’agit d’un pacte citoyen orienté vers un domaine où résonnent déjà les feulements des pouvoirs publics.

    Volonté
    Au mépris de classe et d’arrogance juvénile, ces jeunes gens entreprennent chaque jour d’additionner leurs forces pour redonner à la vie d’ici une atmosphère olfactive plus agréable. Après un petit temps de réflexion individuelle, les membres du groupe se sont attelés à définir les mots clés suivants: «convaincre + ménages + participation+ filière globale» afin, de faciliter une compréhension partagée du sujet et poser ainsi les bases pour un travail collaboratif. Sur ce plan, les procès-verbaux des réunions de l’association laissent apparaître que leurs membres réfléchissent fréquemment aux projets de sensibilisation, d’animation ou d’actions concrètes à initier dans le quartier.

    Sur le terrain, leur travail vise essentiellement à enlever les ordures ménagères dans les espaces publics (rues, places publiques, marchés, etc.) «Cela intègre trois étapes : la précollecte, la collecte et le transport, la mise en décharge», énumère le président fondateur de l’ACADER. En clair, il s’agit d’une construction de la réponse à l’amoncellement des ordures. Sur la base d’un descriptif âpre, Marien Ngosso Melono inscrit cette action dans une logique d’implication conjointe des riverains et de son groupe. Dopée par la perspective de la Coupe d’Afrique des Nations Total 2019, l’action brille par l’accroissement de la responsabilité des jeunes.

    «Ici à Essos, nous sommes conscients que notre quartier a l’un des agendas les plus jalousés de la capitale : la CAN», affiche fièrement Jean Claude Amougou, le chef de quartier. De l’aveu de ce dignitaire traditionnel, cette perspective rime avec la redistribution entre les jeunes, des activités génératrices de bien-être collectif, généralement perçues comme un moyen de leur «intégration et de leur adaptation à la vie citoyenne». Pour Jean Claude Amougou, ce ne sont pas de vains mots, «car, dit-il, à travers l’ACADER, des jeunes décident de leur sortie de l’enfance, en repensant leur relation avec leur environnement immédiat, et en structurant une défense devenue impérative pour échapper à la tenaille de l’insalubrité ici à Essos».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Hygiène et salubrité : Elig-Edzoa prend un coup de balai avant la CAN 2019

    Hygiène et salubrité : Elig-Edzoa prend un coup de balai avant la CAN 2019

    La plus grande fête sportive du continent africain se déroulera dans la propreté dans ce quartier de Yaoundé. Des jeunes bénévoles s’y attèlent depuis la semaine dernière.

    Curage des caniveaux à Elig-Edzoa.

    Elig-Edzoa étouffe. Les déchets qui s’accumulent dans les décharges, avec leurs odeurs incommodantes et leurs rejets toxiques, insupportent les habitants de ce quartier du 5e arrondissement de Yaoundé. Au lieu-dit « Fin Goudron » ce 2 novembre 2018, les poubelles sont pleines à ras bord. Des montagnes de détritus dégorgent sur les trottoirs en face des nombreux restaurants et bars. «Elig-Edzoa semble réaliser la prédiction selon laquelle l’humanité mourra en étouffant sous ses propres déchets», ironise Thérèse Bella. De l’avis de cette ingénieure, spécialiste de la gestion des ordures ménagères au ministère du Développement urbain et de l’Habitat (Minduh), le volume des déchets augmente de 0,4 % tous les six mois ici, avec la probabilité d’atteindre un pic de 30 % d’ici 15 ans, si rien n’est fait.

    «La trop grande population conjuguée à une configuration géophysique compliquée et à l’incivisme exige l’application d’autres schémas de collecte d’ordures dans cette zone», explique le Pr Kengne Fodouop. Comme pour attester de la pertinence du constat du géographe-urbaniste, plusieurs témoignages décrivent un tableau insalubre. Sur la dorsale centrale du quartier, «le caniveau est bouché depuis le début de la saison pluvieuse», affirme Olivier Ndjondo. Sur la foi des déclarations de ce riverain, il est clair que la hauteur des conteneurs dans lesquels on déversait les ordures était inadaptée à la taille des utilisateurs, les enfants et les filles de ménages notamment. À cela, il faut ajouter l’inexistence d’une cartographie précise des dépôts d’ordures, qui fait naître des déversoirs spontanés dans la rue. Sa Majesté Edzoa Mbede, chef du quartier, signale l’éloignement des bacs à ordures d’une part, et d’autre part, les limites des services chargés de la précollecte, «ce qui fait qu’on assiste à une accumulation des ordures dans les poubelles individuelles», se plaint-il.

    Engouement
    Pour redonner un visage salubre au quartier, des jeunes sont enrôlés dans le projet «Hygiène et salubrité dans les quartiers de Yaoundé». Ils croient à l’impact de cette initiative portée par l’Ong Dynamique mondiale des jeunes (DMJ), et soutenue par la Fondation Friedrich Ebert Stiftung. Poussés à saisir l’opportunité qui s’offre à eux, ils empruntent les chemins d’une action sociale positive qui, tout en achevant de construire leur statut et leur identité, détermine leur pouvoir.«Car, nous ne sommes pas des étrangers dans notre propre zone d’habitation. Nous sommes un maillon essentiel dans cette approche citoyenne», situe Franklin Yimga, 21 ans, porte-parole de l’Association des jeunes de Elig-Edzoa. Avant même que le matériel ne leur soit officiellement remis, le groupe, composé de 15 volontaires, a entrepris de curer les caniveaux.

    L’engouement des uns et des autres témoigne de leur volonté de transformer leur quartier avant la Coupe d’Afrique des nations Total 2019. À la clé, la mise en place d’un programme de sensibilisation de proximité, organisée à l’échelle de chaque maison du quartier. «Il est probable que des délégations étrangères passent par ici pour se rendre au stade lors de cette compétition. Si l’évolution des pratiques et des mentalités s’inscrit dans le long terme, les mesures de sensibilisation sont déjà mises en place, et commencent à donner des résultats à court terme», évalue Franklin Yimga. Le but: «faire d’Elig-Edzoa l’une des plates-formes de gestion des déchets ménagers les plus pertinentes et efficaces du Cameroun, véritablement capable d’améliorer les conditions de vie des habitants».

    Jean-René Meva’a Amougou