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Journal Intégration

Étiquette : Fugec Gabon

  • Développement du capital humain : L’option de la mise en réseau des systèmes éducatifs

    Développement du capital humain : L’option de la mise en réseau des systèmes éducatifs

    Construire une communauté économique c’est aussi donner une profondeur à l’interconnexion du système éducatif. L’infrastructure éducative, dans un contexte de renforcement de l’intégration régionale (économique, commerciale, sociale), se veut le socle de l’édification d’une conscience communautaire. Cette dernière constitue la racine nourricière de la dynamisation du processus d’intégration régionale.
    L’Afrique centrale en général, et la Cemac en particulier, est justement dans cette phase de grands travaux, en vue d’optimiser le processus d’intégration dans les communautés. Les récentes et futures assises de haut niveau sur l’intégration en Afrique centrale cachent mal la recherche effrénée de la réalisation de ce dessein. Une stratégie de développement devant leur assurer un brassage plus intense des populations, une croissance plus robuste, une plus grande construction d’infrastructures, une productivité satisfaisante du secteur productif et un meilleur niveau de vie des populations. Dans cette matrice d’ambitions, la rationalisation et l’imbrication des systèmes éducatifs constituent un levier déterminant.
    Dans l’écosystème éducatif sous-régional, l’interopérabilité des systèmes scolaires, universitaires et professionnels est très faible. Cette situation rend les curricula de formation divergents, obérant les chances de continuité des cursus dans la mobilité estudiantine.
    Un coup de pied dans ce bol de spaghetti d’un autre genre. Le Fugec/Fugepac propose de mettre en réseau la formation dans la sous-région. Votre hebdomadaire vous propose de découvrir cette solution d’intégration sociale.

    Créer un marché du savoir faire et le mettre en réseau

     

    L’ambition de la coalition des écoles, universités et instituts professionnels de la Cemac est d’interconnecter les opportunités et expériences de formation.

    La résolution d’une partie du déficit en personnel qualifié dans les entreprises des pays de la Cemac passe par la mise en relation des acteurs et des offres. C’est le pari que fait le Forum des universités et grandes écoles du Cameroun (Fugec). Rendue à sa deuxième édition, l’initiative du Camerounais Armand Claude Abanda a permis aux institutions universitaires du Cameroun et des pays hôtes (Tchad et Gabon) de vulgariser leurs offres de formation.

    À Libreville (Gabon), pour cette deuxième édition qui s’est tenue le 27 novembre, le Cameroun a présenté ses formations en Diplomatie, en Sciences halieutiques, en Sciences médicales, en Industries minières, en Sciences vétérinaires, en Génie biologique et Environnement, en Énergies renouvelables, en Administration publique, en formation professionnelle de pilote de ligne et de personnel hautement qualifié d’aviation, en Hôtellerie et Arts culinaires, en Agro-pastorale, en Ingénierie d’affaires, en Design industriel, en Commerce et Gestion, en Informatique et Télécommunications, en Tourisme, en Culture et Langue. Tout ceci, devant 4 000 élèves, étudiants et professionnels gabonais venus découvrir l’offre camerounaise. Le Gabon s’est illustré avec la participation d’une trentaine de Lycées et collèges, d’une vingtaine d’universités et IPES.
    La première édition, qui s’est tenue à N’Djamena au Tchad, a connu la participation d’une quinzaine d’universités et grandes écoles camerounaises, avec plus de 3000 élèves et étudiants issus de 25 institutions tchadiennes venus découvrir l’offre camerounaise.

    Régionalisation
    Le passage du Fugec eu Fugepac (Forum des universités et grandes écoles professionnelles d’Afrique centrale) participe d’une volonté de rendre accessible toutes les formations disponibles aux élèves et étudiants. Ces derniers pourront ainsi suivre des curricula adaptés aux besoins en compétences des États, des organisations et des entreprises.
    Le Fugepac pourrait également être une solution à l’interopérabilité des institutions de formation. Il s’agit de la possibilité offerte à un apprenant de terminer une année de formation ou un cycle de formation dans un pays autre que celui où il a été entamé. Cela suppose une certaine harmonisation des programmes de formation et la transférabilité des unités d’enseignement.

    Le Fugepac aura des bureaux nationaux dans les pays chargés de donner plus de profondeur au projet à travers l’adhésion des institutions de formations à la plateforme et au forum. C’est un préalable à l’intensification de la coopération universitaire dans la sous-région. Cette coopération est un levier essentiel dans le chantier de la construction d’une communauté économique. La Cemac doit réduire son niveau d’exportation des devises. Les études à l’extérieur y contribuent. Avec davantage de ressortissants en formation dans les pays de la communauté, les transferts d’argent entre les pays vont augmenter, permettant un réinvestissement.

    Somme toute, le Fugec est un projet intégrateur qui, au-delà de la formation des cadres, permettra de réduire la méfiance et éliminer la peur de l’envahissement à travers le brassage.

    Défis
    Toutefois, des défis subsistent, au rang desquels, les conditions de séjour. Dans la Cemac, la libre circulation octroie 90 jours uniquement à un ressortissant de la communauté dans un pays. Passé ce délai, le ressortissant est dans l’obligation de disposer d’un titre de séjour. Il y a donc une nécessité d’évoluer vers le libre établissement.

    Le second chantier, qui est un défi, est l’édification d’un système sous-régional de bourses. Il serait utile dans la facilitation des études pour des ressortissants dans un pays de la communauté.

     

    Résolutions à l’issue de la 2e édition du Forum des universités et grandes écoles du Cameroun (Fugec)

    Le 27 novembre 2019, le comité d’organisation a formulé 5 résolutions afin d’atteindre de manière efficiente et efficace les objectifs originels de la plateforme mise sur pied par le Camerounais Armand Claude Abanda (PCA d’IFTIC-Sup).
    Il s’agit de:

    1- L’intégration des offres de formation de l’ensemble des pays d’Afrique centrale dans le prochain forum (en République du Congo), et à terme, les offres de tous les pays africains;

    2- La création d’un bureau national dans chaque pays d’Afrique centrale en charge entre autres, du suivi et de l’accompagnement des élèves et étudiants candidats aux études dans la sous-région;

    3- La tenue de la 3e édition du Fugec en République du Congo. À cet effet d’ailleurs, Son Excellence Madame l’Ambassadrice du Cameroun au Gabon, Ngaeto Zam Édith Félicie Noëlle épouse Ondoua, a transmis les documents y relatifs à Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur du Congo au Gabon, Pierre Nzila;

    4- Un mandat donné au président exécutif du Fugec, Armand Claude Abanda, de saisir les autorités congolaises compétentes en vue de la tenue de la 3e édition du Fugec en 2020;

    5- Un mandat donné au président exécutif de Fugec de solliciter le très haut patronage du président de la République du Congo, S.E M. Denis Sassou Nguesso, pour la 3e édition du Fugec.

    Et la principale recommandation a été le changement de dénomination du Fugec en Fugepac, à savoir «Forum des universités et grandes écoles professionnelles d’Afrique centrale», dans l’optique d’épouser la vision des chefs d’État d’Afrique centrale, relative à la création des projets intégrateurs.

    Armand Claude Abanda

    Identifier et répertorier auprès des entreprises publiques, parapubliques et privées, les besoins en formation pour accompagner les formations indispensables au développement des compétences des citoyens de l’ensemble des pays de la sous-région

    L’expert, opérateur économique et promoteur de projet éducatif dans le domaine des TIC, est porteur d’une solution d’intégration pour le développement du capital humain dans la sous-région. Il conjugue les mutations, les ambitions et les projections du Forum des universités et grandes écoles du Cameroun dans la sous-région.

     

    Une plateforme numérique de gestion automatisée de l’offre de formation sous-régionale et de mobilité des enseignants et étudiants sera mise en place

    M. Armand Claude Abanda, vous êtes le promoteur du Fugec, entendu Forum des universités et grandes écoles du Cameroun. La deuxième édition vient de se tenir à Libreville au Gabon. Précisément, quels étaient les objectifs et quels en sont les résultats?
    Je vous remercie de l’opportunité que vous me donnez de communiquer sur la 2e édition du Fugec, qui s’est tenue à Libreville le 27 novembre dernier. Les objectifs étaient de faire connaitre à tous les élèves, étudiants, parents, chefs d’établissements scolaires du secondaire et du supérieur du Gabon et de la sous-région, ainsi qu’aux conseillers d’orientation, toutes les offres d’études, de formation et recherche au Cameroun et dans la sous-région, de multiplier les partenariats et les échanges entre les universités et les grandes écoles du Gabon et du Cameroun, et enfin de contribuer au renforcement des compétences des professionnels du Gabon par les formations continues au Cameroun.

    Les résultats ont été au-delà de nos attentes. Nous avons eu la participation de 25 universités et IPES camerounais, la participation d’une trentaine de lycées et collèges, d’une vingtaine d’universités et IPES gabonaises et la participation d’environ 4 000 élèves, étudiants et professionnels gabonais.

    L’offre de formation supérieure du Cameroun est souvent identifiée comme un avantage comparatif et une dimension de son leadership en Afrique centrale. Comment le Fugec s’insère-t-il dans cette dynamique?
    Pour apporter sa pierre à ce bel édifice, le Fugec entend inciter les promoteurs à élargir les gammes d’offres de formation, et par son mécanisme rigoureux de sélection, amener les institutions à correspondre aux standards internationaux. À cet effet, une plateforme numérique sera mise en place pour une gestion automatisée, non seulement de l’offre de formation sous-régionale, mais également la mobilité des enseignants et étudiants.

    L’une des résolutions de cette deuxième édition c’est la mutation du Fugec en Fugepac «Forum des universités et grandes écoles professionnelles d’Afrique centrale». Quelle en est l’ambition?
    Le Comité exécutif a opté pour le changement de dénomination du Fugec en Fugepac dans l’optique d’épouser la vision des chefs d’État d’Afrique centrale relative à la création des projets intégrateurs, lors du dernier sommet des chefs d’État qui s’est tenu à Yaoundé.

    Les pays de l’Afrique centrale font face à des défis structurels, parmi lesquels l’alignement des formations au marché de l’emploi, la disponibilité d’un capital humain capable de fournir l’ingénierie dans des secteurs à forte valeur ajoutée tels que l’industrialisation. Comment le Fugepac entend-il se positionner pour répondre à cette équation?
    Le Fugepac entend identifier et répertorier auprès des entreprises publiques, parapubliques et privées, les besoins en formation pour accompagner les formations indispensables au développement des compétences des citoyens de l’ensemble des pays de la sous-région.

    Les pays de la Cemac ont réussi à mettre sur pied une certaine mobilité estudiantine à travers un règlement communautaire qui institue les mêmes droits universitaires pour tous les ressortissants de la sous-région dans les établissements publics universitaires. Toutefois, la coopération universitaire reste un grand défi. Le Fugepac entend-il apporter une contribution pour optimiser la coopération universitaire?
    Dans l’optique d’optimiser la coopération universitaire, le Fugepac a pour ambition de faciliter la conclusion des accords de partenariat entre les universités et grandes écoles d’Afrique centrale. Le but est d’étoffer le réseau Fugepac et de participer de manière effective au rayonnement de l’intégration sous-régionale; d’encourager, dans la mesure du possible, les offres de bourses au bénéfice d’étudiants à destination des pays membres du réseau Fugepac.

    La troisième édition du Fugec (et la première édition du Fugepac) se déroulera probablement à Brazzaville au Congo. Quels en sont les enjeux et comment vous y préparez-vous?
    La première édition du Fugepac doit effectivement se tenir en 2020 à Brazzaville au Congo. Les enjeux sont non seulement d’avoir un plus grand nombre de participants et de visiteurs que lors des deux premières éditions du Fugec, mais également que les offres de formation soient celles de l’ensemble des pays d’Afrique centrale.

    Pour y arriver, nous nous appuierons sur les bureaux nationaux qui sont en train d’être créés dans chaque pays d’Afrique centrale. Ces derniers seront chargés, non seulement, de susciter et d’encourager la participation des établissements scolaires, universitaires, professionnels et des entreprises publiques et privées de leurs pays respectifs au Fugepac, mais également du suivi et de l’accompagnement des élèves et étudiants candidats aux études dans la sous-région. Dans la mesure du possible, nous allons proposer à S.E. Monsieur Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo, d’en assurer le très haut patronage.

    Au regard des données et indicateurs que vous dégagez du Fugec 2019, comment appréciez-vous la réceptivité du concept par les hôtes?
    Ce fut une véritable réussite. Les autorités gabonaises se sont entièrement approprié le concept. Le gouvernement camerounais, à travers une infrastructure administrative et diplomatique rompue à la tâche, nous a facilité le processus. Je voudrais profiter pour adresser mes sincères remerciements à toutes les personnes qui, de près ou de loin, se sont impliquées pour que le Fugec Gabon soit un véritable succès. Je citerais entre autres le ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur du Cameroun, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et du Transfert des technologies du Gabon, Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur du Gabon au Cameroun, le directeur général de l’Agence nationale des bourses du Gabon, les universités et grandes écoles camerounaises et de la sous-région qui ont accepté de faire le déplacement de Libreville, les chefs d’établissement du Gabon et les milliers d’élèves et étudiants venus découvrir les offres présentées, et les médias.

    Je voudrais tout particulièrement remercier Son Excellence Madame l’Ambassadrice du Cameroun au Gabon, qui s’est particulièrement impliqué dans la préparation du Fugec Gabon. Nous lui devons ce succès pour avoir mobilisé ses équipes afin de garantir le succès de cette activité. Un merci particulier aussi au point focal Fugec au Gabon, Monsieur Christian Gaillard Obame.

    Interview réalisée par
    Zacharie Roger Mbarga

    Fusion Ceeac-Cemac
    Vers une union douanière à 11 États
    La validation des instruments techniques se fait à Yaoundé au cours d’un atelier régional.

     

    L’Afrique centrale devient un territoire douanier unique. La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) auront un tarif extérieur commun et un code des douanes uniques. Ces deux instruments (tarif extérieur commun et code des douanes) seront examinés à Yaoundé du 9 au 13 décembre, lors d’un atelier régional qu’organise le Comité de pilotage de la rationalisation des Communautés économiques régionales d’Afrique centrale (Copil/Cer-Ac).

    Tricotage
    Le comité technique sur les questions économiques et commerciales du Copil/Cer-Ac devra finaliser l’affectation des lignes du tarif dans les différentes bandes du tarif extérieur commun (Tec) pour les 11 chapitres restants. En outre, il formulera des recommandations pour une mise en œuvre bénéfique de cet instrument majeur de l’union douanière. L’Afrique centrale a donc choisi de passer de 4 catégories de taux à 5: intrants agricoles et biens essentiels (0 %), biens de première nécessité, matières premières et biens d’équipement (5 %), produits intermédiaires (10 %), biens de consommation courante et autres produits finis (20 %) et produits sensibles (40 %).

    L’atelier de Yaoundé fait suite aux deux précédentes assises de septembre 2018 et mai 2019. Ils ont organisé la nouvelle nomenclature du tarif extérieur commun de la communauté économique nouvelle à venir. Ils ont notamment validé 86 chapitres du Tec sur les 97.

    Pour ce qui est du code des douanes Ceeac/Cemac, les négociations ont abouti à la validation de sa structure générale. Les pays devront mener des négociations sur différents pans dont entre autres l’identification harmonisée de la valeur en douanes. Cette activité prendra 3 jours sur les 5 prévus. C’est dire l’intérêt que revêt la question. Les négociations seront menées par les 22 experts en provenance des 11 États membres de la Ceeac et de la Cemac, à raison de deux experts par pays. Les deux communautés économiques régionales (Ceeac et Cemac) enverront 2 experts chacune. Partenaire technique du processus de rationalisation, le bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique enverra un expert. La Banque africaine de développement (Bad), en sa qualité de partenaire financier, enverra un expert.

    Leadership
    La rationalisation des Cer d’Afrique centrale connait une étape importante, puisque c’est la seconde phase du processus d’intégration (union douanière) qui est fusionnée. Les deux communautés ont déjà une zone de libre-échange unique, après la fusion des tarifs préférentiels généralisés.

    Le Cameroun, à travers la présidence dédiée à la rationalisation confiée au président Paul Biya par ses pairs, poursuit son œuvre de refondation de l’intégration en Afrique centrale. La dynamique de rationalisation des Communautés économiques régionales de l’Afrique centrale permet désormais d’entrevoir le squelette de la communauté attendue en 2023. Une esquisse de l’armature institutionnelle de la nouvelle communauté, fruit de l’étude du cabinet Carletas, a été présentée aux hauts responsables du cadre de concertation et de coordination du Copil à Yaoundé, le 10 juillet 2018.

    Cette première mouture montre une Cer bâtie sur cinq institutions, à savoir: la Conférence des chefs d’État, le Conseil des ministres (de l’intégration), le Parlement, la Commission et l’organe judiciaire (subdivisé en cour judiciaire et en cour des comptes). Cette ossature offre à la Commission le statut d’organe exécutif. Composée de 11 commissaires, soit un par pays, la commission sera appuyée par plusieurs institutions spécialisées. Ainsi, contrairement au processus en vigueur dans la Cemac, les comités ministériels seront considérés comme des institutions spécialisées, notamment sur les questions économiques, monétaires, sécuritaires, agricoles, numériques…

    Zacharie Roger Mbarga