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Étiquette : COP
Politique climatique : comprendre la Cop
La Cop, ou conférence des parties, dérive de l’acronyme anglais (conference of the parties). Elles sont nées en 1992, au cours de la rencontre de 178 pays, lors du sommet de la terre de Rio De Janeiro au Brésil.
Elle est encore appelée Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNCC), ayant pour objectif de reconnaitre que c’est l’homme qui est à l’origine de ce changement climatique. On établit alors, les droits et les devoirs de chaque pays en matière d’environnement lors de cette conférence. Mais il est dit que les pays développés doivent prendre la responsabilité de trouver une issue à ce problème, car ces pays sont les plus grands pollueurs de la planète. Ainsi, cette conférence s’est tenue pour la première fois à Berlin, dans la capitale allemande, en 1995. On y a fixé les objectifs chiffrés en matière d’émission des gaz à effet de serre pour chaque pays ou régions. Rendus à ce jour, nous sommes à la 24e Cop qui se tient actuellement à Katowice en Pologne.
De manière générale, l’objectif primordial de cette organisation onusienne est de réduire les émissions de gaz à effet de serre (ce sont des composants gazeux qui bloquent le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre et contribuent à l’augmentation de leurs concentrations dans l’atmosphère terrestre). Ces changements climatiques sont provoqués par l’utilisation des énergies fossiles (pétrole), les gaz naturels, la déforestation, l’élevage et l’agriculture intensive. Pour ce faire, les phénomènes naturels entrainent l’implication des actions humaines, qui conduisent au réchauffement climatique. Par conséquent, cela provoque des effets néfastes sur l’environnement, à savoir : le dérèglement des saisons, l’augmentation du niveau de la mer et l’avancée du désert, l’augmentation des températures. Tous ces dérèglements impactent sur les activités humaines à l’instar de l’Agriculture.
La Conférence des parties est une rencontre qui se tient une fois par an dans une ville choisie, sous l’égide des Nations unies. Son rôle est double: – permettre aux États de faire le point et de statuer sur la lutte contre le réchauffement climatique ; – maintenir les efforts internationaux au cours des ans, afin de faire face aux changements climatiques.
Pour y parvenir, la Cop évalue les résultats des mesures écologiques prises par chaque pays, ainsi que l’avancée globale vers les objectifs fixés. C’est pendant la tenue d’un sommet que le lieu et la date de la prochaine conférence sont choisis, avec un agenda bien déterminé.
Parmi les acteurs impliqués dans la Cop, on retrouve tous les pays du monde, les collectivités territoriales, les organisations non gouvernementales et une communauté scientifique (le GIEC) qui est un groupe international d’experts sur l’évolution du climat. Ces derniers jouent un rôle important dans l’implémentation des résolutions de ces problèmes dans le monde ou dans des régions géographiques spécifiques telles que les îles, les montagnes, les écosystèmes marins.
André Balla
Climat: le coup de poker de Macron
Pour Bastien Alex, Chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), responsable du programme climat, énergie et sécurité, «le président (français) entend prendre la place laissée vacante par Obama et, sur le plan climatique, redorer le blason de l’UE qui a été un peu en retrait ces dernières années, notamment après la Cop21. Il conforte certes sa posture de pilier du multilatéralisme mais pour celle de leader climatique, c’est plus complexe».
Désormais, un conflit de compétences pointe à l’horizon. A l’origine, l’initiative du président Macron postulait la célébration des deux ans de la signature de l’Accord de Paris. On apprend qu’il s’agira désormais d’un rendez-vous pérenne. Le risque de marginalisation de la Cop inquiète, car les deux évènements poursuivent, jusqu’à preuve du contraire, des objectifs similaires. Certaines attitudes renforcent encore plus ce sentiment. Certains chefs d’Etat absents à la Cop23 ont fait le déplacement de Paris ; qui plus est, du point de vue protocolaire, le président Français a tenu à s’exprimer en premier avant Antonio Guterres (Secrétaire Général de l’Onu).
Cohérence ?
Le partenariat public/privé comme mode de gouvernance dans la lutte pour la préservation du climat a été mis à l’honneur, avec la présence de représentants de groupes financiers et des bailleurs internationaux, ainsi que des promesses chiffrées de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Ces engagements vont-ils dans le bon sens ? Ne s’agit-il pas avant tout de dynamiser la reprise économique mondiale par un label « green growth » ? Autant de questions dont il est légitime de se poser.
Le sommet ne s’éloigne donc pas des fondements du modèle de développement et de croissance capitalistes. «Il faut le prendre pour ce qu’il est : un regroupement d’acteurs économiques désireux de faire un pas dans la transition, aussi bien écologique qu’énergétique mais avec le souci de soutenir des activités porteuses de rentabilité. Le secteur privé est prêt à s’engager sur cette voie car elle est la seule lui garantissant sa survie à terme» analyse le chercheur de l’Iris. C’est dans ce sillage que s’est située l’initiative French Business Climate Pledge déployée à Paris. Cette dynamique regroupe près d’une centaine d’entreprises françaises affichant leur volonté d’investir pour la transformation des sociétés et un modèle moins carboné.
Le sommet climat de Macron, en réalité, n’aborde pas des questions profondes telles que le mode occidental de vie et de consommation ou encore la confusion entre croissance et développement. Les montants annoncés par le secteur privé sont toutefois importants. Il est tout de même étonnant de constater que Bill Gates via sa fondation prévoit d’investir plus de 300 millions de dollars entre 2018 et 2020 dans la recherche agronomique et l’agriculture, quand la France ne met que 8 millions d’euros et l’Europe 50 millions dans le financement de la Force conjointe du G5 Sahel, sujet qui faisait l’objet d’un sommet au lendemain du One Planet Summit.
Sensation
Dans sa décision de cesser le financement de l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz après 2019, la Banque mondiale vient de jeter un pavé dans la mare de l’industrie des énergies fossiles. Pour Bastien Alex «elle a pris position contre le soutien aux entreprises et/ou projets des secteurs amont, soit l’exploration-production des hydrocarbures. Les secteurs du transport et de la transformation et de la commercialisation ne sont pas concernés». L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a été laconique et péremptoire dans sa réaction: «les énergies fossiles ont encore de beaux jours devant eux». De quoi rassurer les pays africains.
Zacharie Roger Mbarga