Votre panier est actuellement vide !
Étiquette : budget 2022
Commission de la Cemac: le projet de budget 2023 en préparation
L’heure n’est pas à la démobilisation à la Commission de la Cemac. Sous l’impulsion de son président en fin de mandat, l’institution communautaire continue de fonctionner normalement, et même, voit au-delà du mandat du Pr Daniel Ona Ondo. La preuve avec la réunion de Cabinet tenue le 25 mai dernier au siège provisoire de la Commission de la Cemac à Malabo et en visioconférence. L’un des temps forts portait justement sur l’élaboration du projet de budget 2023 de la Communauté. «La continuité de l’administration nous pousse à préparer le budget et le prochain gouvernement aura les mains libres pour son exécution et, le cas échéant, il pourra y apporter des correctifs. Mais il n’est pas question que nous laissions la maison en désordre», a fait prévaloir le Pr Daniel Ondo. «Il faut éviter le syndrome de fin de mandat qui pourrait pousser certains au relâchement, or l’administration ne s’arrête pas», a encore martelé avec emphase le responsable sous-régional. Rien n’a cependant filtré au sujet du niveau de préparation ou des projections dans un contexte marqué par la persistance de la crise sanitaire liée à la Covid-19 et par la survenue de la guerre en Ukraine.
Toujours au nom de la continuité de service, la réunion de cabinet présidée par le président de la Commission de la Cemac était aussi l’occasion de faire le point sur plusieurs autres dossiers d’importance. La préparation du prochain Collège des commissaires a ainsi été abordée. En même temps que l’élaboration du Code minier, la mise en place du Comité en charge de l’élaboration du Journal officiel. Une place de choix était également réservée aux Partenariats public-privé, aux sources alternatives de financement, à la passation des marchés de la Commission de la Cemac ou encore à la stratégie d’industrialisation de la filière bois.
Théodore Ayissi Ayissi
Budget de l’Etat: Révision à pas forcés
L’épurement de la dette due aux enseignants a fini par imposer un nouveau paradigme financier à l’exécutif.
Apurer, à compter du mois de mars 2022 des rappels relatifs à l’indemnité de non-logement et au complément salarial dû aux enseignants; paiement échelonné, à compter du mois de juin 2022, des rappels relatifs aux avancements et reclassements des enseignants; paiement, à partir du mois de mars 2022, du complément salarial mensuel à verser aux enseignants (titulaires ou non du décret d’intégration) qui ne perçoivent actuellement que les 2/3 de leur salaire et de l’indemnité de non-logement due aux enseignants qui n’en perçoivent pas. C’est du lourd, avec une facture qui avoisine pas moins de 180 milliards FCFA. C’est surtout dépenses qui n’ont tout simplement… pas été inscrites dans le budget 2022. Et à cause de cela, l’exécutif est contraint de procéder à un «réajustement du cadrage budgétaire de l’exercice en cours», selon la formule contenue dans note du 21 mars 2022 et signé Ferdinand Ngoh Ngoh (secrétaire général de la présidence de la République).
Pour aider à bien comprendre, Professeur Emmanuel Ongo explique: «Il est clair que le gouvernement a décidé de prioriser certaines lignes de dépenses. En incluant celle liée au paiement de la dette due aux enseignants, il est face au gonflement de la masse salariale fixée dans la loi de finances 2022 à 1 138,49 milliards FCFA, soit plus de 1/5 du budget global du pays arrêté à 5 599,7 milliards FCFA». «Cette situation contrarie bien évidemment tous ses plans et c’est la raison pour laquelle l’État est obligé de réviser son budget», éclaire encore l’agrégé d’économie.
Parmi ses homologues, il y en a qui estiment que l’exécutif est rattrapé par son indolence et frappé par son insincérité, «celle consistant à esquiver une dette longtemps accumulée». «L’art de la dissimulation. Je veux parler ici des engagements hors bilan, que l’on peut définir comme les obligations de financement public à l’égard de tiers dont l’existence ne sera confirmée que par la survenance d’événements incertains et hors du contrôle de l’État comme l’actuelle grève des enseignants. Et là, il n’y a malheureusement pas d’autre choix que de repasser au parlement pour réviser le budget», croit savoir Jean-Marc Bikoko.