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Suspension du Cameroun de l’ITIE : le jour de vérité

Ce 31 mars 2021 marque la date butoir de présentation par les autorités camerounaises du rapport 2018 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives.

Le Cameroun a jusqu’à ce jour pour publier son rapport de l’exercice 2018 sur l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). En des termes encore plus clairs, la présidente du Conseil d’administration de l’Organisation internationale avait déjà prévenu les autorités camerounaises de ce que «si le rapport en souffrance n’est pas publié d’ici le 31 mars 2021, le Cameroun sera temporairement suspendu».

Dans le courrier daté du 18 février dernier par lequel elle a saisi le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motaze, ci-devant président du Comité ITIE-Cameroun, Helen Clark marquait certes d’abord l’accord du Conseil d’administration pour «une prorogation de 3 mois de l’échéance de déclaration du Cameroun». C’était «suite à la demande du Groupe multipartite de l’ITIE-Cameroun» et «après avoir examiné les circonstances entourant la demande et considérant l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la mise en œuvre de l’ITIE».

Mais dans le même courrier dont Intégration a pu obtenir copie, la présidente du Conseil d’administration avait également pris le soin d’assortir l’accord de prorogation de sanctions graduées. De telle sorte que dans l’éventualité où le Cameroun devait ne pas honorer l’ultime rendez-vous de ce 31 mars 2021, «la suspension ne sera pas levée tant que le rapport en souffrance ne sera pas publié». Mais il y a pire. Car à en croire Helen Clark qui l’a fait savoir, «si la suspension est en vigueur pendant plus d’un an, le Conseil d’administration procèdera alors à la radiation du Cameroun».

Dans une logique de main tendue, toutefois, la présidente du Conseil d’administration de l’organisation internationale a dit toute sa disponibilité à accompagner les autorités camerounaises dans ce processus. Dans la correspondance avec ampliation au ministre camerounais de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique, et à la secrétaire permanente de l’ITIE-Cameroun, Helen Clark a, en effet, indiqué se tenir à la «disposition du ministre des Finances, ainsi qu’à celle du Groupe multipartite, pour soutenir les efforts en faveur de la transparence». Des indications qui viennent en somme rappeler que le chronomètre tourne, et qu’il ne tourne pas en faveur du Cameroun.

Théodore Ayissi Ayissi

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