Surendettement : cinq pays de la sous-région accablés par le CNUCED

Y aurait-il une crise de surendettement au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC)? Tout porte à le croire, selon le récent rapport de la Conférence des Nations unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED).

 

La sous-région a bien un représentant dans le cercle fermé des huit pays du continent déjà en situation de surendettement. En l’occurrence la République du Congo. Elle fait partie depuis la survenue de la pandémie de Covid-19, des pays les plus durement affectés par la chute des cours du pétrole brut sur le marché mondial.

Sa dépendance au pétrole et la conjoncture internationale se sont traduites par une explosion depuis 2020 de son niveau d’endettement. Le CNUCED et d’autres institutions sous-régionales, à l’instar de la Beac, le situent bien au-delà du seuil des critères de convergence de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Lequel est fixé à 70% du Produit intérieur brut (PIB). De quoi inquiéter les créanciers et partenaires au développement. En témoigne la durée des négociations pour la signature de nouveaux programmes avec le Fonds monétaire international (FMI). Surtout qu’on parle également d’une «croissance économique en Afrique en baisse avec une prévision de 2,5% en 2023», souligne le CNUCED.

Les perspectives sont même encore plus sombres pour l’Afrique centrale. Car, à en croire l’institution onusienne, «treize autres pays, en plus des huit déjà cités, présentent un risque élevé de surendettement». Et on retrouve parmi ces derniers quatre pays de la CEEAC. À savoir le Tchad, la République Centrafricaine (RCA), le Burundi et le Cameroun. La dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, les affres de la pandémie de Covid-19, les changements climatiques, mais également les tensions politiques et sécuritaires peuvent expliquer la délicatesse de la situation de la RCA, du Tchad et du Burundi. Celle du Cameroun, réputé être l’économie la plus diversifiée de la sous-région, peut en plus s’expliquer par les difficultés à livrer les chantiers de la Coupe d’Afrique des nations 2021. Les lourds financements notamment obtenus dans le secteur de l’électricité tardent aussi à donner des résultats. La grande surprise du rapport de la CNUCED est néanmoins l’absence de la Guinée Équatoriale. Plusieurs indicateurs concernant ce pays suscitent souvent l’inquiétude de la Banque centrale.

Théodore Ayissi Ayissi

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