«C’est inadmissible que les grands projets au Cameroun soient réalisés en termes de main-d’œuvre par les étrangers, il faut adapter la formation aux besoins de notre sous-région».
Voilà le but ultime de l’organisation «pépinière doctorale». Hub de recherche créé en 2019 et basé à Yaoundé au Cameroun. Il met en relation les étudiants, les enseignants et les chercheurs de la sous-région avec les organismes de recherche français. À partir de cette année, l’organisation est reconnue par la Commission de la Cemac. «Le hub de recherche a été labélisé par le conseil scientifique de labélisation en France et le président de la Commission de la Cemac s’est accroché au projet», explique le Pr Bertin Léopold Kouayep, président du comité d’organisation. «Nous sommes dans le Golfe de Guinée, l’une des régions les plus riches en matière de sous-sol… Avant de transformer l’économie de notre sous-région, il faut former les compétences immédiatement opérationnelles», souligne l’universitaire.
Cette année, l’on parle de «pépinière doctorale en Sciences économiques et de gestion». Sur les 49 dossiers enregistrés, 30 sont retenus. Ces derniers passeront un concours les 5 et 6 décembre prochain à Yaoundé en mode phygital (physique et digital). «Les candidats présenteront l’avancement de leurs projets de thèses», décline le Pr B.L. Kouayep. Le jury constitué en comité scientifique compte une centaine de membres et retient les cinq meilleurs candidats. C’est-à-dire ceux répondant aux critères à fort impact sociétal parce qu’«un jeune qui fait une thèse aujourd’hui doit pouvoir résoudre un problème sociétal», évoque le président du comité d’organisation. Les cinq candidats retenus pour l’édition 2023 «bénéficient d’une bourse de mobilité de six mois pour soutenir leurs thèses en France», rassure le Pr Stéphanie Mailles Viard, attachée de coopération scientifique et universitaire au service de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France à Yaoundé.
En termes de statistiques, le Cameroun compte 36 dossiers (soit 78%). Il est suivi de la RDC (5 dossiers, 3 hommes et 2 filles). Le Tchad fait aussi partie des pays postulants (2 candidats). Le reste est marocain. «Le Maroc est associé non pas dans l’esprit de la compétition, mais comme pays ami francophone ayant exprimé le fort besoin de participer à ce colloque question d’en initier une dans l’Union du Maghreb Arabe (UMA)», assure le Dr Élias Perrier Ngueulieu. Le chef du secrétariat technique confie aussi que «dès cette année, l’on entre dans le principe de quota. Cela permet d’avoir les candidats de toute la CEEAC. Le Cameroun a raflé la totalité des bourses l’année dernière, soit 4/4». Cette année, on note toutefois l’absence du Gabon et la RCA.
André Gromyko Balla