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Sécurité routière 2019, année de grâce sur le macadam

L’an dernier, les routes du pays ont un peu moins tué. Explications.

En 2019, le nombre de morts sur les routes du Cameroun a baissé. À la cellule de communication du ministère des Transports (Mintransports) où l’on affiche bonne mine en l’affirmant, les données chiffrées ne sont pas disponibles. «Mais elles sont moins préoccupantes que celles de 2018», assure-t-on. Au sein de l’institution gouvernementale, cela relève d’un «triomphe». En effet, en mai 2019, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) s’alarmait autour d’un triste bilan à l’échelle nationale: 16 583 accidents de la route en 10 ans. Soit 1 500 décès enregistrés en moyenne chaque année et un risque de mortalité routière estimé à 26,7 personnes pour 100 000 habitants.

Moyens
Au Secrétariat d’État à la Défense en charge de la Gendarmerie nationale, le chef d’escadron Junior Nna Nkoto (point focal de la sécurité routière à la Gendarmerie nationale) relève un autre point de satisfaction. «Le gouvernement, dit-il, s’est doté de moyens conséquents pour atteindre ce résultat». Selon le pandore, cela permet de saisir les effets des politiques de sécurité routière, notamment de la «Road Safety Performance Review». Ce programme national, au contenu bienveillant, a été mis en scène par les Nations unies et les forces de sécurité courant 2019. Il a permis d’identifier les gisements de solutions dans «une conduite apaisée et civilisée, et/ou dans une conduite contrôlée et sanctionnée», selon la formule de Junior Nna Nkoto. Et grâce à un outillage statistique encore non officiel, le haut gradé de la Gendarmerie nationale explique: «l’an dernier est la traduction enchantée de la politique de sécurité routière visant la promotion d’une conduite conciliant le respect de la vie avec les valeurs de plaisir, de liberté et de commodité».

Révolution
Pour les syndicats de transporteurs, la réduction du nombre d’accidents sur les routes camerounaises en 2019 est un événement déclic. «L’adoption de moyens de contrôle efficaces (radars automatisés) et de sanctions automatiques a rapidement contribué à faire chuter la mortalité et le nombre de blessés», se réjouit Hilaire Zipang du Syndicat national des transporteurs routiers (SNTR). Il y voit même les prémisses de la révolution opérée au début des années 2000. À l’en croire, cette dernière apparait sous la forme d’un élargissement de la chaîne de contrôle et de sanction formulée dans les milieux de la recherche en sécurité routière.

Sur la même ligne, l’on retrouve Ferdinand Fongang, le président national du Groupement des associations et syndicats des conducteurs de mototaxis (Grasmota). Pour lui, en 2019, l’amélioration des performances des composantes techniques et des compétences des opérateurs a pu engendrer des compensations comportementales au point de réduire considérablement la mort et le sang sur les routes du pays.

Diane Yemele, la coordonnatrice de l’ONG Centre d’études et d’expertise sur la mobilité et l’aménagement au Cameroun (Ceemac) est du même avis. Elle associe la réduction du nombre d’accidents à une chaîne de contrôle et de sanction adaptée aux évolutions démographiques et urbaines. «Les aménagements routiers réalisés depuis 2018, pour répondre à la croissance du trafic et à l’extension urbaine, ont facilité la permanence d’une telle vision; malgré la croissance des flux, le contrôle s’est amélioré en termes de dispositif humain et logistique», souligne-t-elle.

Ongoung Zong Bella

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