La vente de cet accessoire de véhicule permet aux jeunes de tirer leur épingle du jeu et de régler leurs problèmes existentiels.
Les petits métiers pullulent dans les artères de la ville de Yaoundé (Cameroun), avec désormais une place de choix pour la vente des essuie-glaces. Au carrefour warda, devant le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), et à la montée du ministère de l’Éducation de base, les jeunes et adultes dans un esprit existentialiste, bravent la pluie et le soleil. Ernest Fopa, commerçant, a fait de la vente des essuies-glasses sa source de revenu. «Le chômage galopant nous amène à nous battre, et à pouvoir gagner sa vie en toute honnêteté sans nuire à autrui. Je suis dans le métier de vente des accessoires des véhicules depuis neuf ans dans la ville de Yaoundé. C’est avec cet argent que j’essaie de survivre et nourrir la famille», confie-t-il. Selon Hamadou, mécanicien de formation, «il est dans l’espoir depuis quatre ans de trouver mieux ailleurs», lâche-t-il. Le revenu quotidien n’est pas stable, l’essuie-glace coûte 1000 FCFA pour les taxis simples. Pour les Mercedes, ils coûtent 10 000 FCFA. «Il y a des jours où je peux avoir 5000 FCFA, 3000 FCFA, 6000 FCFA et des jours où l’on ne vend absolument pas, du fait de la concurrence, et aussi des taximen qui ne veulent pas contribuer à l’entretien du véhicule parce qu’il ne leur appartient pas. Il pointe sa journée, tout ce qui relève de l’entretien du véhicule pour sa propre sécurité, ils font savoir que les propriétaires vont le faire», explique-t-il. En outre, l’on note une forte concurrence dans le secteur. «Nous sommes nombreux et ce n’est pas toujours facile. Comme je l’ai mentionné, cela dénote le niveau de chômage au pays, et chacun se bat comme il peut», renchérit-il.
Embellie
En saison pluvieuse, l’on note certes une embellie puisque certains chauffeurs de taxis et personnels souhaitent rouler en toute sécurité, et avoir une bonne visibilité pendant les grandes pluies. «L’activité est florissante. C’est la période des bonnes affaires, chacun pointe quelque chose par jour. Contrairement à la saison sèche où l’activité est au ralenti», précise, Hamadou. Et de poursuivre: «malgré les temps durs de la saison sèche, on résiste en toute résilience dans le métier, on alterne avec le protège-volant, le tapis, et l’habillement des chaises des véhicules. L’unité revient à 25 000 FCFA et il n’est pas facile de le vendre. Je peux le vendre une fois par mois ou pas. Le business ne prospère pas au rythme voulu». Lors des moments difficiles, «on s’adapte, on essaie de puiser dans les économies faites pour la survie, l’on ne peut pas dire qu’on vit», fulmine-t-il. Et aussi, il faut souligner que certains chauffeurs personnels n’aiment pas changer leurs essuie-glaces dans la rue, ils préfèrent à Cami Toyota, ou à Total directement pour un bon service. «Cela trouve son fondement dans le fait que nombreux de nos collègues vendent le faux et certains ne se rendent pas à la boutique acheter, ils enlèvent sur d’autres véhicules et ils les lavent pour les revendre. Cela écorne l’image de notre activité, et du coup la confiance prend de sérieux coups», regrette Ernest Fopa, commerçant.
Olivier Mbessité