L’ambassadeur de France au Cameroun a signé le 23 janvier 2018 à Douala, avec la Communauté urbaine de Douala, une convention de partenariat pour la mise en œuvre du projet WEECAM dont l’objectif est de faire de Douala au bout de cinq ans, une ville pilote en matière de protection de l’environnement. Le budget prévisionnel du projet est de 6.000.000 € (3,9 milliards FCFA). Sa durée est de 5 ans divisée en deux phases, et son principal financeur est le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) qui contribue à hauteur de 1.700.000 € (1,113 milliards FCFA).
Selon les termes de la convention, le projet aura pour but entre autres l’installation d’un système de collecte et pré-collecte à grande échelle en zone urbaine, la mise en place d’une unité semi-industrielle de traitement durable des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E), le renforcement du cadre institutionnel existant. « C’est un projet ambitieux, important et nécessaire (…) une coopération exceptionnelle qui bénéficie aux citoyens (…) Les Camerounais et les gens de Douala, appuyés sur le pôle technologique de Buea, ont parfaitement pris le virage numérique et ça engendre des déchets importants. Il est de notre devoir de les traiter. Notre défi est de rendre ces déchets moins dangereux d’une part et d’autre part de leur donner une nouvelle vie», a dit S.E. Gilles Thibault.
En poste depuis le 17 septembre 2016, l’ambassadeur de France a Yaoundé, est connecté au Cameroun profond. Il se rapproche chaque jour de la population et des partenaires de la France au Cameroun. Depuis son arrivée en « Afrique en miniature », le diplomate a déjà visité toutes les dix régions du pays. Ses multiples périples lui ont permis de réduire considérablement le sentiment anti-français qui gagnait du terrain au pays. Lundi de la semaine dernière, il s’est rendu dans une partie de la zone anglophone, actuellement en crise, pour toucher du doigt les réalités du terrain. Le diplomate ne se contente donc pas que des informations rapportées par les medias locaux. Il a profité de son séjour dans la contrée pour faire un crochet à Bimbia, dans le Sud-ouest, question de contempler les souvenirs de la traite négrière. Soulignons que c’est sur ce site que s’est déroulé le plus grand commerce des esclaves noirs sur le continent. Plus d’un millions d’africains ont été vendus comme esclaves ici. Ce trafic d’êtres humains a duré plus de 400 ans. Elle a été abolie, non sans laisser des blessures qui peinent encore à se cicatriser. Contrairement à l’Ile de Gorée au Sénégal qui « a été fabriqué », Gilles Thibault pense que le site de Bimbia regorge encore des séquelles naturelles de la barbarie des Occidentaux sur le peuple africain. Le diplomate Français invite d’ailleurs tout africain, à s’y rendre pour renouer avec l’histoire.
Un diplomate androïd
D’autre part, l’ambassadeur de France au Cameroun est un féru des réseaux sociaux. Il a présenté son compte Twitter aux blogueurs camerounais le 30 mars 2017, au cours d’une rencontre intitulée « Je suis ambassadeur et je blogue » à l’Institut Français du Cameroun, antenne de Douala. Son compte Twitter, très suivi, lui permet de communiquer sur ses activités administratives. Le diplomate français a aussi rendu visite aux médias de la ville de Douala le mercredi 11 octobre 2017. Interrogé sur la crise anglophone au journal de 20h sur la télévision Equinoxe, Gilles Thibault a préconisé l’arrêt des violences et le dialogue avec les populations victimes de cette crise. « Il n’y a pas d’autre solution qu’effectivement entendre ce qu’estime les populations sur place, d’aller voir comment améliorer leur quotidien… il faut entendre toutes les parties et proposer des solutions pertinentes aux problèmes posés. Il faut tenir compte de ce que disent les populations, la majorité silencieuse. Et là-bas, la majorité silencieuse, ce qu’elle souhaite, c’est d’abord vivre normalement… », indiquait l’invité du journal de la télévision privée. Ce dernier, accompagné du sénateur Richard Yung représentant des Français à l’étranger, était encore de passage dans la métropole économique la semaine dernière, où il a pris part à un cocktail de presse offert par Joël Renou, consul général de France à Douala, mardi 23 janvier 2018, à sa résidence sise à la rue des Cocotiers, au quartier Bonanjo.
Didier Ndengue