Plusieurs institutions universitaires ont décidé d’y recourir, histoire de prendre à revers le Covid-19.
«J’aime les cours en ligne». Audrey qui s’exprime ainsi est étudiante du niveau III en journalisme à l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (ESSTIC). Il est 22h10 ce vendredi 27 mars et avec ses camarades, elle vient d’achever un télé-enseignement avec le Dr Baba Wamé. «Le cours de data journalisme était relaxe. Pendant deux heures, chacun pouvait poser des questions et obtenir des réponses. Et l’enseignant souvent sévère était inhabituellement décontracté», se satisfait l’étudiante. Comme elle, plusieurs autres ont apprécié la première séance de cours en ligne et ont d’autant plus été satisfaits qu’ils commençaient déjà à craindre une année blanche.
Mode opératoire
«Le Covid-19 nous oblige à être imaginatifs, ouverts et disponibles. En tant qu’enseignant, il est de mon devoir d’être numériquement proche de mes étudiants pour leur éviter un semestre blanc». C’est par ce tweet en date du 24 mars dernier que le Dr Baba Wamé a officiellement confirmé le début des cours en ligne à l’ESSTIC. Enseignant du département des TIC, il entend travailler ainsi grâce au télé-enseignement avec ses étudiants en journalisme. Mais conscient des inquiétudes que peut susciter ce qui somme toute est une nouveauté pour ceux-ci, l’enseignant s’est tout de suite voulu rassurant.
En effet après avoir fait créer un groupe WhatsApp distinct dans lequel tous les étudiants du niveau concerné ont été intégrés, le Dr Baba Wamé a immédiatement décliné le modus operandi. «Tous les trois jours, je vous enverrai un chapitre. Et on s’entendra ensemble plus tard sur le jour où toutes les questions concernant ce chapitre seront posées. Mais dans le même temps, il serait bon que les questions soient posées suivant un protocole. Vous devez commencer par un en-tête indiquant le chapitre sur lequel porte votre question, ensuite, vous poser vos questions que vous numérotez et enfin, vous signer de votre nom».
Problème des non-voyants
C’est en tout cas conformément au canevas prescrit que la première séance de cours en ligne s’est tenue vendredi dernier. La veille cependant, un étudiant non-voyant a fait part d’une inquiétude à l’enseignant. Elle concernait son incapacité à pouvoir «visualiser les photos et infographies», si jamais les cours devaient en avoir. La réponse du Dr Baba Wamé n’a malheureusement pas été satisfaisante de ce point de vue. «Je n’ai évidemment pas de réponse», s’est désolé l’enseignant.
Comme quoi, certaines conditions doivent encore être remplies pour que les cours en ligne puissent être considérés comme de véritables palliatifs à l’absence de cours en présentiel. En plus de la connexion Internet, les apprenants doivent s’être au préalable déjà familiarisés avec les Technologies de l’information et de la communication (TIC). Rien d’étonnant alors que sur ce terrain, les structures ayant une plus grande proximité avec ces technologies soient à l’avant-garde. C’est notamment aussi le cas de l’Institut africain d’informatique (IAI).
Mais le système éducatif camerounais dans son ensemble est appelé à relever le défi de l’adaptation et de la numérisation des enseignements. C’est le 17 mars dernier à la faveur des 13 mesures édictées par le premier ministre chef du gouvernement, Joseph Dion Nguté, que l’année académique 2019-2020 a pris cette nouvelle trajectoire au Cameroun. Entre autres mesures prescrites par les pouvoirs publics pour lutter contre la propagation du Covid-19, il y avait la fermeture des établissements scolaires et des amphithéâtres.
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)