La Banque mondiale s’est invitée de manière inattendue au débat sur le retour dans les plus brefs délais de la Commission de la Cemac à son siège à Bangui.
Son vice-président pour l’Afrique de l’ouest et du centre a eu l’occasion de faire connaître sa position au président de l’institution communautaire lors de sa dernière tournée en Afrique centrale. «Nonobstant les difficultés pratiques liées au retour du siège de la Commission à Bangui, cela constituerait un signal fort face aux investisseurs», a insisté Ousmane Diagana auprès de Baltasar Engonga Edjo’o. En mentionnant au passage «l’importance pour la République Centrafricaine de soutenir financièrement la Commission de la Cemac pour ce retour, à l’exemple de la Côte d’Ivoire lors du retour de la Banque africaine de Développement (BAD) à son siège à Abidjan (Côte d’Ivoire)».
Le nouveau coup de pression venu de l’institution de Bretton Woods fait immédiatement apparaître l’achèvement du chantier et la réintégration des bâtiments par les dirigeants et fonctionnaires communautaires, comme un indicateur majeur, vu de l’extérieur, de la crédibilité de la Cemac et de ses institutions. Une dimension bien perçue par le président de la Commission, bien décidé à donner des gages à son hôte de marque. Baltasar Engonga Edjo’o a ainsi «informé le vice-président de la Banque mondiale de la mise en place d’un comité dont est membre la Centrafrique». Sur la foi des déclarations du dirigeant communautaire, «ce comité est chargé des modalités pratiques de ce retour. En outre, la Commission de la Cemac, reste en attente de la mise à disposition de l’ancien bâtiment de la Beac, de la part de l’État centrafricain».
Des difficultés somme toute surmontables. Au vu de la volonté plusieurs fois affirmée et manifestée par le président centrafricain, président en exercice de la Cemac, de voir également ce retour au bercail définitivement s’opérer. L’onction de la Conférence des chefs d’État étant par ailleurs acquise. «Une visite du siège de la Commission par le Représentant de la Banque mondiale à Bangui sera d’ailleurs programmée dans les jours à venir», apprend-on. La Banque mondiale est en effet un partenaire de premier ordre de la sous-région et son avis compte. Le président de la Commission a d’ores et déjà «exprimé la satisfaction de la Cemac, pour les profondes relations qui s’opèrent avec le Groupe et a salué les différentes opérations en faveur des États membres, à travers notamment les financements des projets intégrateurs, du Programme statistique communautaire et l’assistance technique multiforme».
Diane Kenfack