Renforcement de l’industrie semencière en Afrique : l’OAPI et l’Irad formalisent leur coopération

Une convention a été signée au cours de l’atelier organisé les 15 et 16 septembre 2022 à Douala, sur la production, protection et commercialisation des obtentions végétales pour le développement de ce secteur par les États d’Afrique centrale et des Comores.

Le ministre Gabriel Dodo Ndoké acteur et témoin privilégié de l’évolution
de la coopération OAPI-Irad

Dans une constante collaboration depuis une décennie avec l’Institut de recherche agricole pour le développement, l’OAPI a toujours sollicité l’Irad pour des examens techniques des variétés candidates à la protection végétale. La signature d’une convention ce 15 septembre 2022 est donc «une reconnaissance. L’Irad signe ce contrat au nom de la sous-région Afrique centrale. Cette reconnaissance permet aujourd’hui à l’Institut de devenir un centre d’examen de l’OAPI.

Au sens large, dans l’examen de validation des nouvelles variétés créées par les chercheurs afin de les protéger pour que la filière semencière en gagne plus», explique Noé Woin, directeur de l’Institut. Tant que les variétés ne sont pas protégées, elles peuvent être perverties et même récupérées à d’autres fins. «Aujourd’hui ce contrat nous place en pole position afin d’encourager les chercheurs sélectionneurs d’aller de l’avant dans leurs travaux de création variétale. Des variétés de haut rendement telles qu’à travers le mécanisme de protection de l’OAPI, elles servent à nos populations et nos États», souhaite le directeur de l’Irad.

L’objectif est d’atteindre la sécurité alimentaire. Pour y arriver, il faudrait avoir de meilleurs intrants. Et donc des semences de bonnes qualités produites par les chercheurs pour les mettre à la disposition des populations. «La rencontre vise donc à valider un document de politique qui a été élaboré pour les États membre de l’OAPI, notamment les États de la sous-région Afrique centrale et qui doit être adopté pour que les nouvelles variétés créés par nos chercheurs puissent être protégées et être mieux valorisées sur le plan commercial», d’après les explications de Yacouba Diallo, expert en développement des intrants agricoles.

Autres institutions
L’atelier des 15 et 16 septembre derniers a réuni autour de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), les hauts responsables des ministères en charge de l’agriculture, du commerce et de la recherche des 17 États membres de l’organisation panafricaine. Le contexte mondial est en perpétuelle mutation du fait du changement climatique, de la croissance démographique et d’une recomposition géopolitique du monde. La croissance agricole est un instrument de réduction de la pauvreté.

Le secteur agricole fournit 65% des emplois et contribue à hauteur de 35% du produit intérieur brut. Au-dessus de ceci, le contexte mondial vient encore montrer la vulnérabilité du continent Africain sur le plan alimentaire. Satisfaire les besoins de la population et dans le contexte de la sécurité alimentaire, c’est l’objectif de ces rencontres de deux jours dans la capitale économique du Cameroun.

Il est question d’exhorter les décideurs politiques à adopter des politiques semencières de production et de valorisation des variétés végétales de qualité, afin de renforcer la productivité agricole et la compétitivité des pays concernés. Il devient dès lors impératif pour les pays africains de développer de nouvelles initiatives tendant à réduire l’impact de ces mutations sur leurs populations. «Avoir une filière semencière structurée va de soi.

L’actualité récente avec l’attention sur l’extérieur montre l’impérieuse nécessité d’avoir les semences qui permettent aux agriculteurs d’avoir un rendement élevé pour satisfaire les besoins de la population. Sur le plan économique, une bonne politique semencière permet à l’Etat d’épargner des devises que l’Etat utilise pour importer des productions agricoles d’ailleurs. Production agricole qui aurait pu être réalisée sur place. Donc une politique semencière est vraiment essentiel au développement», a plaidé Denis L. Bohoussou, directeur de l’OAPI.

Pour contribuer au secteur du développement agricole en Afrique et particulièrement dans ses États membres. L’OAPI met en œuvre depuis quatre années le projet de renforcement et de promotion du système de protection des obtentions végétales dans ses États membres. C’est dans ce cadre que s’inscrit le projet de renforcement et de promotion du système de protection végétale (PPOV) mené avec le soutien financier et technique de la Commission européenne, de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) et d’autres institutions internationales compétentes en matière d’obtentions végétales.

Diane Kenfack

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *