«Les reformes de l’UA visent à être plus proche des populations»

Le respect de la représentativité du genre est un principe fondamental au sein de l’UA. Il est important de préciser que la région qui a un poste de président ou de vice-présidente ne peut plus prétendre à un poste de commissaire. On estime que la position de la présidence ou de la vice-présidente est tellement forte et vous n’avez plus besoin d’avoir aussi un commissaire.

Le ministre plénipotentiaire, sous-directeur de l’Union africaine au Minrex, évalue l’avenir du continent à l’aune de la politique de réforme institutionnelle
au sein de l’Union africaine.

Simon Pierre OMGBA MBIDA

Le 6 février dernier l’Union africaine (UA) était en conclave par visioconférence. Le fait majeur de ces assises était la réélection du président de la Commission Moussa Faki Mahamat. Qu’est ce qui a bien pesé pour sa réélection ?
Beaucoup de choses ont milité en faveur de la réélection du président Moussa Faki Mahamat. J’ai eu l’opportunité de conduire la réforme, de parachever le processus de lancement de la Zone de libre-échange continentale qui a été faite le 1er janvier dernier. Le processus de parachèvement de ce vaste marché a été fait sous sa conduite. Il y a aussi les opérations de paix et de sécurité qui ont été conduites avec succès sous le mandat du président Moussa Faki Mahamat. Le lancement du marché aérien unique également. Donc tous ces éléments cumulés ont joué fortement à sa faveur permettant une brillante réélection avec 51 voix dès le premier tour. Sur les 54 États membres présents, 51 ont voté pour lui. Son mandat est renouvelé sans doute pour qu’il poursuivre son action, pour qu’il parachève le processus de réforme institutionnelle de l’UA entamé sous son égide.

Quels sont les autres postes qui ont été pourvus au cours de cette élection ?
Vous savez que la réforme de l’UA qui a été adoptée en 2018 a réduit la taille du nombre des Commissions. Avant, on avait les deux présidents et huit commissaires. Donc c’était une équipe de dix personnes. Mais maintenant on a plutôt un président, un vice-président et six commissaires. Sur les six commissaires, quatre ont déjà été élus. Parmi ces commissaires figurent un Nigerian élu aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité avec 55 voix/55 dès le premier tour. C’était vraiment extraordinaire. Il y a eu une réélection aussi du commissaire sortant au Commerce et à l’Industrie, le Zambien Monsieur Albert Muchanga. Je crois que là aussi c’est une plus-value parce que c’est lui qui suivait le dossier de la Zone de libre-échange. Il a été réélu à ce poste avec 44 voix dès le premier tour.

Le processus de parachèvement de ce vaste marché a été fait sous sa conduite. Il y a aussi les opérations de paix et de sécurité qui ont été conduites avec succès sous le mandat du président Moussa Faki Mahamat. Le lancement du marché aérien unique également. Donc tous ces éléments cumulés ont joué fortement à sa faveur permettant une brillante réélection avec 51 voix dès le premier tour.

Nous avons également une dame qui a été réélue avec 50 voix au poste de commissaire aux infrastructures et énergies. Je parle ici de Madame Abou-Zeid de l’Égypte. La commissaire à l’Agriculture, à l’Économie rurale et à l’Environnement durable, Madame Correa Sacko de l’Angola, a été réélue au troisième tour du scrutin avec 51 voix/55. Nous avons actuellement une Dame qui est vice-présidente de la Commission. Le Dr Monique Nsanzabaganwa du Rwanda est élue avec 42/55 voix au troisième tour du scrutin. Deux autres postes restent à pouvoir : commissaire à l’Éducation, la Science, la Technologie et à l’Innovation. Puis commissaire à la Santé, aux Affaires humanitaires et au Développement social. Chaque poste sera pourvu soit à un homme soit par une femme.

Quelle est la politique en vigueur au sein de l’Union africaine en matière de l’élection. C’est celui de la rotation ou celui de la représentativité ?
C’est surtout celui de la représentativité. Nous avons cinq régions en Afrique et chacune des régions pour les postes de commissaire doit avoir deux représentants. Le respect de la représentativité du genre est un principe fondamental au sein de l’UA. Il est important de préciser que la région qui a un poste de président ou de vice-présidente ne peut plus prétendre à un poste de commissaire. On estime que la position de la présidence ou de la vice-présidente est tellement forte et vous n’avez plus besoin d’avoir aussi un commissaire. Donc le reste des postes de commissaires vont se partager dans les régions qui non pas eu de commissaire ni de président. C’est une répartition géographique qui permet un équilibre certain pour contenter tout le monde. Parlant de la rotation, c’est quelque chose qu’on essaye d’encadrer. L’Afrique centrale, par exemple, a eu le poste de président. Je crois que dans un avenir proche, on ne va pas revoir un président de l’Afrique centrale.

N’oubliez pas qu’il y a Monsieur Jean Ping qui fut un certain temps président de la Commission et qui venait d’Afrique centrale aussi. L’intervalle s’est effectué avec Madame Zuma. Donc peut être la prochaine élection, d’autres régions vont prétendre et voudront absolument que le poste leur revienne. La rotation n’est pas encore ancrée dans le marbre mais on avance pour que d’autres régions puissent espérer la présidence. Mais pour le moment c’est la représentativité qui est organisée pour que toutes les régions soient représentées dans tous les postes importants de la commission.

Qu’est-ce qu’on peut dire de la réforme de l’Union africaine à ce jour ?
C’est une vaste réforme institutionnelle. Elle a décidé en 2016 et c’est à partir de 2017 qu’on a commencé à l’organiser sous la conduite du président Kagame. Et c’est un compatriote, le ministre Pierre Moukolo Mbonjo, qui est le chef de l’Unité de la réforme auprès du président de la Commission qui conduit ce vaste dossier.

L’autre aspect aussi c’est d’œuvrer pour le rapatriement des objets culturels qui ont été pillés au temps de la colonisation. C’est-à-dire qu’on encourage les États africains à se battre avec nos partenaires internationaux sur la base de certains textes pour faire revenir le patrimoine culturel africain pris il y a 100 ans ou 50 ans, au bénéfice de nos musées et que la jeunesse africaine sache ce que l’Afrique a apporté au monde. Et le nouveau président de l’Union africaine Félix Tshisékédi exhorte chaque État a engagé des actions au niveau national pour que ce thème de l’année axé sur la culture puisse être vraiment mis en valeur.

Alors quand on dit réforme institutionnelle il faut savoir que c’est pour rendre les actions de l’Union plus efficaces et qu’elle soit plus proche des populations. Rendre l’appareil de l’Union africaine moins lourd et efficace. Il y a aussi eu une réforme au niveau de certains organes tels que : la Commission des droits de l’homme et des peuples, la Cour africaine et le Parlement africain. À cela s’ajoutent les réformes au niveau des instances de financement. Je parle ici des contributions des États parce que le barème des contributions a été revu afin qu’il soit un peu plus équilibré. Citons aussi le régime des sanctions qui est devenu plus sévère parce qu’il y avait des États qui ne contribuaient pas beaucoup ou alors le faisaient avec beaucoup de retard. Le régime de sanction fait en sorte que les États sont obligés de contribuer à temps. Les autres réformes seront parachevées d’ici un ou deux ans.

Quid des grands moments attendus de l’UA au cours de cette mandature…
Cette année, on a lancé un thème sur l’art, la culture et le patrimoine. Ils sont considérés comme des leviers pour reconstruire l’Afrique que nous voulons. Les États vont travailler sur ce vaste chantier parce que l’Afrique a un patrimoine culturel énorme qu’il faut valoriser au-delà du continent. Nous ne devons pas être juste des consommateurs de l’extérieur. L’Afrique a des choses à dire, l’Afrique a des choses à vendre. L’autre aspect aussi c’est d’œuvrer pour le rapatriement des objets culturels qui ont été pillés au temps de la colonisation. C’est-à-dire qu’on encourage les États africains à se battre avec nos partenaires internationaux sur la base de certains textes pour faire revenir le patrimoine culturel africain pris il y a 100 ans ou 50 ans, au bénéfice de nos musées et que la jeunesse africaine sache ce que l’Afrique a apporté au monde. Et le nouveau président de l’Union africaine Félix Tshisékédi exhorte chaque État a engagé des actions au niveau national pour que ce thème de l’année axé sur la culture puisse être vraiment mis en valeur.

Source: CRTV

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *