Depuis le 5 septembre 2019, Alain Claude Bilie By Nze et Ahmad Allam-Mi sillonnent les pays de cet espace communautaire. Objectif : présenter les instruments consacrant la mue de cette institution régionale.
Deux gros bonnets de la CEEAC (Communauté économique des États de l’Afrique centrale) sont en mission commandée auprès des chefs d’État membres de cette communauté sous-régionale. En effet, depuis début septembre courant, le président du Comité de pilotage de la réforme institutionnelle de la CEEAC et l’ambassadeur, secrétaire général de l’institution ont eu des entretiens avec les dirigeants du Cameroun, d’Angola, de Guinée Équatoriale, du Rwanda et du Tchad. Selon une note d’informations publiée le 7 septembre 2019 par l’instance communautaire, Alain Claude Bilie By Nze et Ahmad Allam-Mi sont en tournée en prélude au prochain sommet extraordinaire des Chefs d’État et de gouvernement prévu avant la fin de l’année en cours.
Le même document souligne le viatique de ce périple. Celui-ci, apprend-on, participe d’un désir. Celui d’Ali Bongo Ondimba, président en exercice de la CEEAC, de mettre à la disposition de ses pairs, l’ensemble des documents relatifs aux nouvelles réformes de l’institution dont il tient les rênes.
Durant leur tournée, les deux émissaires du président de la République gabonaise, ont la charge de transmettre à leurs homologues, le rapport de la deuxième réunion des ministres du Comité de pilotage de la réforme institutionnelle de la CEEAC. Tenue du 25 au 26 juillet 2019 à Libreville, les travaux de ladite réunion se sont soldés par l’adoption de quelques projets majeurs. Notamment : le Projet de protocole du COPAX (Conseil de paix et de sécurité d’Afrique centrale), le Projet du règlement financier, le Projet de cadre organique, et le Projet du statut du personnel révisé de la communauté.
Rappelons que les orientations des plus hautes autorités de la Communauté concernant cette Réforme consistaient à transformer le Secrétariat Général actuel en une Commission. Objectif, doter l’organe exécutif de plus de prérogatives et de marge de manœuvre, pour conduire le processus d’intégration. Il s’agissait également d’insérer le Conseil de paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale(COPAX) dans l’architecture institutionnelle de la Communauté.
Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire
Crise des devises
La solution qui vient de l’utilisation des intrants agricoles locaux
Le gouvernement camerounais exhorte les entreprises du secteur agroalimentaire du pays à consommer camerounais.
Selon le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), les chaînes de valeur agricole peuvent devenir très importantes pour la détermination de la compétitivité commerciale du Cameroun à cette heure de rareté des devises. Parce que l’agro-industrie est l’une des épines dorsales de son économie, le pays peut non seulement renforcer la compétitivité de ses exportations, mais aussi, pour développer des systèmes agricoles durables, lutter contre la pauvreté et promouvoir l’inclusion financière. C’est tout le sens de la réunion de concertation tenue le 5 septembre 2019 à Yaoundé, entre les promoteurs de structures agro-industrielles et l’administration citée supra.
Selon Isaac Tamba, le directeur général de l’Économie et de la Programmation des investissements publics (DGPIP) au Minepat, la crise des devises appelle à un changement de paradigme dans tous les secteurs en général et celui de l’agro-industrie en particulier. «Dans le cadre de la transformation structurelle de l’économie locale, l’utilisation des intrants agricoles locaux par ce secteur peut permettre de lutter contre la crise des devises qui s’abat sur le pays depuis quelques mois», suggère le DGPIP. Ce dernier est d’autant plus conforté que, «depuis février dernier, il y a une nouvelle règlementation de change au niveau de la zone Beac qui impose des plafonds dans le cadre de l’importation de certaines denrées».
Proposition
Ainsi, le Minepat, bras séculier du gouvernement, transcende la simple promotion et promet de tout mettre en œuvre pour satisfaire la demande des firmes agro-industrielles en intrants. «Ce qui nous reste au niveau du Minepat est d’assurer que l’offre soit conséquente», a déclaré Isaac Tamba, soucieux de faire savoir que, désormais, la banque centrale fixe des conditions moins favorables aux entreprises désireuses d’importer une certaine quantité de produits.
Du côté des entreprises, la mesure ravive plus d’un. Raymond Diffo, promoteur de la société Soproicam (Soyabeans Processing Industry of Cameroon) estime que l’utilisation des intrants locaux est un bon moyen de réduire les pertes en devises dues aux importations. Cet entrepreneur entrevoit déjà les gains induits. «C’est dire que dans dix ans, en augmentant les capacités de production, nous pourrons éradiquer complètement les importations de soja, qui sont évaluées à près de 14 milliards de francs CFA chaque année», s’empresse de déclarer l’homme d’affaires. Il se montre d’ailleurs très optimiste. «Nous utilisons 35 000 tonnes de grains de soja pour obtenir 27 000 grains de tourteau, et le besoin national est évalué à 50 000. Le gap de 50 000 c’est faisable».
Pour Stève Oyono Elemva, chargé des relations publics de la société Guiness Cameroun, l’offre du gouvernement camerounais est une opportunité d’enrichir l’économie locale. «Nous voulons avoir l’appui du gouvernement parce qu’importer des intrants nécessite des implications», a-t-il déclaré.
Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire