Réduction de la fracture numérique : Les TCP pour soutenir l’enjeu
Le gouvernement camerounais vient d’élaborer une nouvelle approche stratégique visant à redonner vie à ces infrastructures disséminées à travers le pays.
Pour réduire la fracture numérique, source d’exclusions et de graves inégalités, le gouvernement camerounais mise sur la nécessité d’une plus grande inclusion numérique des citoyens. Via le Projet des télécentres communautaires polyvalents (TCP) mis sur pied en 2002, 231 TCP et Points d’Accès Numériques (PAN) ont été construits. Dans toutes les régions du Cameroun, ces infrastructures ont été équipées et mises en service. Objectif, selon le ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel): « permettre aux zones rurales de s’approprier ces nouvelles technologies pour réduire la fracture numérique entre les zones urbaines et rurales et, d’appuyer le développement des zones rurales, par l’accès aux services de télécommunications, informatiques, audiovisuels et Internet à moindre coût ».
« Dysfonctionnements »
Des années après, le bilan des TCP et PAN est mitigé. Des experts du Minpostel ont relevé des « dysfonctionnements liés essentiellement aux difficultés de fourniture d’accès à Internet et aux problèmes liés aux délestages récurrents » d’une part, et « les services de communications électroniques ont été offerts, dans la gamme de services des opérateurs de téléphonie mobile, dont les réseaux couvrent la majeure partie des localités abritant les TCP, remettant ainsi en cause la pertinence de cette infrastructure », d’autre part. A l’heure où la réduction de la fracture numérique constitue une priorité gouvernementale, le Minpostel a décidé de les repenser autrement, avec une question centrale : comment rendre ces infrastructures plus opérationnelles ?
« Vision »
À Yaoundé, le 27 octobre 2021, Mme Minette Libom Li Likeng a ouvert un atelier sur « la nouvelle vision des TCP au Cameroun ». Une nouvelle approche stratégique a ainsi pu être définie, se basant sur le rapprochement de l’administration des populations, à travers la fourniture des services administratifs préalablement numérisés, la transformation des télécentres en centres de développement des affaires, et enfin, une rentabilisation durable des télécentres sur le plan financier et technique.
« Ainsi, à la lumière de l’ensemble de cette analyse, la vision formulée pour la dynamisation des Télécentres est de : « Rendre accessibles de manière équitable à tous les citoyens dans leur localité, par le biais des Télécentres, tous les services des secteurs public, privé et social, en assurer l’efficacité, la transparence et la fiabilité à des coûts abordables, pour répondre aux besoins fondamentaux des populations rurales, afin de réduire la fracture numérique ». Comme vous pouvez le constater, avec cette nouvelle vision, les télécentres « nouvelle génération » pourront fournir tous les types de services requis par les utilisateurs en un seul endroit », a affirmé la Minpostel.
Jean-René Meva’a Amougou