Recyclage des déchets : L’ARN investit la scène du plastique

Depuis près d’une décennie, l’ONG a conçu et développé un processus inédit de récupération des emballages ménagers.

Recycler les déchets plastiques afin de fabriquer des pots de phares pour véhicules et des flacons pour les industries agroalimentaires, tel est le challenge de Thierry Takenne, promoteur de l’ONG «Action pour la restauration de la nature» (ARN). «Dans la lutte contre l’utilisation des déchets plastiques dans le pays, nous avons constaté que les populations éprouvent du mal à s’arrimer. D’où l’idée du recyclage des déchets plastiques en pavés et autres objets pour assainir l’environnement et améliorer les conditions de vie des populations. Nous avons lancé ce projet non seulement pour lutter contre la pollution, mais aussi pour créer des emplois en milieu jeune», explique-t-il.

Initiative
En partenariat avec la Société Name Recycling (une autre ONG impliquée dans la récupération des déchets ménagers), l’ARN collecte et trie les bouteilles plastiques. Elle choisit les plus propres qu’elle met à la disposition de Name Recycling à moitié prix. À terme, Thierry Takenne et son équipe ambitionnent de sensibiliser davantage les populations sur la nécessité de préserver l’environnement sain en jetant les déchets plastiques dans les bacs prévus à cet effet. Il compte également former les jeunes à la collecte et au tri desdits déchets, ainsi qu’à leur recyclage. L’esprit est au diapason du projet gouvernemental: «élaborer une stratégie de gestion des déchets plastiques qui consiste à retirer 40% des déchets plastiques de la circulation, et recycler 30%».

Pour rester dans sa logique, l’ARN a lancé une campagne de sensibilisation étalée entre juillet et octobre 2020. Aux avant-postes de l’opération, des jeunes scolarisés, sélectionnés et formés en matière de collecte et tri des plastiques. «Ils sont opérationnels depuis juillet. En période de classe, nous travaillons avec des jeunes désœuvrés», explique Takenne Thierry. Ces pionniers ont déjà amassé des tonnes de déchets, qui seront nettoyés et broyés, avant d’être transformés. «Ce projet va m’aider à payer mes frais de scolarité», assure, plein d’espoir, un des jeunes du projet, Cédric Tchomno, élève en classe de Première.

Du grain à moudre
Selon des estimations du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, un Camerounais vivant dans les villes de Yaoundé et de Douala produit chaque jour environ 0,8 kg de déchets. Les déchets issus de l’utilisation du plastique sont estimés à environ 10% par an. Pour une bonne gestion des déchets plastiques, la règle des trois «R» est appliquée par les entreprises: réduire, recycler, et réutiliser. Le but est la création des richesses à travers la valorisation des déchets en produits réutilisables. Sur le plan environnemental, on parle de l’amélioration de la qualité de l’air et la baisse de la pollution. Sur le plan sociosanitaire, il y aura entre autres une réduction des maladies hydriques.

Mélanie Bilo’o (Stagiaire)

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