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Rebecca Enonchong : «La taxe sur le mobile money est contre l’innovation»

La fondatrice et directrice générale d’AppsTech, s’exprime sur l’importance de l’économie numérique en prenant appui sur le programme de renforcement organisé pendant trois jours par la communauté Afrilabs.

Quel est l’intérêt de ce programme de renforcement?
Nous nous sommes demandé ce que l’on peut faire en tant qu’organisation pour mieux soutenir la communauté Afrilabs, et nous avons donc pensé à ces ateliers qui ont réuni plus d’une trentaine de start-up. Ces ateliers permettent de montrer comment survivre en tant que hub et comment mieux soutenir les start-up pour qu’elles puissent bien lever les fonds et préparer l’investissement. Nous avons aussi montré comment approcher les investisseurs. L’intérêt de ce programme était le soutient aux start-up. Ce qu’Afrilabs fait depuis des années c’est les organismes qui soutiennent les start-up. On les appelle check-up, les centres d’innovation, les incubateurs.

C’est quoi Afrilabs?
Afrilabs a 320 membres dans 51 pays, et ses membres soutiennent une communauté de prespu’un million et demi d’entrepreneurs. C’est une force et on voit son impact avec les financements que la communauté a reçu et avec les start-up qui y sont réussies. En 2021 un chiffre record d’investissement des start-up africaines était à 4 milliards de dollars d’investissement. Déjà en 2022, les chiffres sont extraordinaires. On a aussi nos start-up ici au Cameroun que nous avons soutenues et qui réussissent à lever des fonds de l’ordre du million de dollars. Les premières étapes ont été pour soutenir les start-up, soutenir l’écosystème et donc soutenir les meubles qui soutiennent la start-up.

Est-ce qu’un à un moment donné on a l’impression que le gouvernement ne comprend pas l’impact de cet économie numérique?
En même temps, on a lancé le développement de cette start-up act qui est un ensemble de lois qui va soutenir l’écosystème et les entrepreneurs numériques. En même temps, on lance la taxe contre l’innovation. Parce que la taxe sur le mobile money c’est une taxe contre l’innovation. On ne peut pas faire les deux. Donc, cela veut dire que nos gouvernants n’ont pas encore compris l’importance de cette économie numérique.

Quelle est la plus-value de l’économie numérique?
La création d’emplois, la richesse que l’économie numérique apporte, des millions et des millions d’emplois à travers le continent, une plus-value en termes de croissance économique. Si on a vraiment compris cet impact, on doit traiter l’économie numérique comme une industrie comme toutes les autres. C’est comme des pétroliers, comme des grands agriculteurs, comme tout industriel qui doit être respecté et dont on comprend la problématique. Ce n’est pas parce que c’est des jeunes qui lancent cette entreprise qu’ils ont moins de valeur que ceux qui sont des hommes et des femmes d’affaires connus dans les industries traditionnelles. La start-up c’est quelqu’un qui est là à vouloir que d’autres soient riches. Elle développe le continent pour améliorer la vie des citoyens.

Est-ce qu’en Afrique, l’écosystème technologique a des caractéristiques particulières?
Je pense que oui. Je dis souvent que pour être un entrepreneur, il faut être fou, et pour l’être en Afrique, il faut vraiment être un fou. Tout simplement parce que le point de départ est tellement plus loin des besoins de l’entrepreneur que dans les autres sociétés et sur les autres continents.

Déjà, l’accès à Internet qui est encore très coûteux sur le continent, n’est pas facile. L’Internet, c’est l’oxygène de l’économie numérique et on doit la rendre plus disponible et moins coûteuse. Il y a aussi un problème culturel que nos dirigeants ne comprennent parce que ce n’est pas palpable. Ils ne savent pas ce que c’est de créer une application qui a des téléchargements dans le monde entier et ne comprend pas encore comment on peut gagner nos vies et contribuer à l’économie à travers cette économie.

Et justement notre devoir est de sensibiliser les parents, nos communautés et les autorités. Le prochain pas est celui sur lequel on travaille le plus en ce moment. C’est la collaboration avec les gouvernants pour essayer de les sensibiliser, qu’ils comprennent réellement quel est le problème que vivent cette communauté, cette start-up, ces entrepreneurs et quels sont les meilleurs moyens de les accompagner.

 

Interview menée par Diane Kenfack

 

Ils ont dit

Régine Belinga Eps Ngadjeye
«Nous avons besoin d’un changement»
Ce que nous revendiquons est juste. Depuis 2018, mon dossier d’intégration et de reclassement au Minfopra n’a pas connu d’avancement. Aucune raison ne m’a été donnée pour cette longue attente. Déjà près de 5 ans, les primes de sujétion non payées à cause des 20%. La vie n’est pas facile et ça devient de plus en plus compliqué. On ne sait plus à quel saint se vouer. Le Minedub reste silencieux jusqu’ici. Or, nous avons besoin d’un changement. En tout cas nous croisons juste les doigts pour la prise en compte des propositions de solutions qui ont été formulées. Nous espérons avoir une réponse très vite et surtout en notre faveur.

 

Kisito Leopold Ohandza
«Nous vivons dans la désillusion»
Les instituteurs se plaignent des avancements automatiques qui n’ont pas porté de fruit. C’est un projet qui a échoué car depuis deux ans, aucun instituteur n’a eu son acte de carrière. Les nouveaux recrus vivent dans la précarité, pas de matricule, ni salaires. Ils sont à la merci des parents et vivent comme des mendiants. Les indemnités de non logement ne sont pas automatiques dans les salaires, il faut aller refaire un dossier. Des primes de sujétion et d’allocation familiale sont dans les oubliettes au Minedub. Des arriérés des examens qui ne sont pas payés. L’instituteur ne sait plus à quel saint se vouer. Nous vivons dans une désillusion totale.

 

Anicet Mfomo
«Nous cumulons sept avancements»
La grève qui se passe actuellement au Minedub et dont le mot d’ordre a été déposé depuis le 2 février 2022 vise en général l’amélioration des conditions de travail et de traitement de carrière des enseignants en général et des instituteurs en particulier. Nous demandons des améliorations et on peut noter: les avancements automatiques, prise en charge effective et la notification de ces actes aux intéressés, puisqu’il existe une opacité dans cette gestion. Car depuis pratiquement deux ou trois ans déjà, d’aucuns sinon plusieurs parmi nous cumulons sept avancements. Il y a aussi le rappel des indemnités diverses en cumul depuis des années aujourd’hui. Choses qui stressent les enseignants en poste qui se trouvent souvent victimes des lenteurs administratives qui obligent souvent les enseignants à débourser pour voir leurs dossiers évoluer avec des quotas allant de 10, 15 à 30% aux facilitateurs.

Propos recueillis par DK

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