RCA: le déséquilibre de la répartition ethnique du pouvoir inquiète le G5

Pour un retour à la quiétude sociale au travers d’une coexistence pacifique entre les ethnies, le président Touadéra a misé sur la répartition ethnique et culturelle (chrétiens et musulmans) du pouvoir politique.

Faustin Archange Touadera et Karim Meckassoua

Cet équilibre régional, porteur d’une gouvernance apaisée, demeure le dénominateur commun du retour de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire centrafricain. Ainsi donc, Faustin-Archange Touadéra, d’origine chrétienne, assumant la magistrature suprême, le choix du musulman Abdou Karim Meckassoua à la tête de l’Assemblée nationale, participait de cette logique. Selon une certaine opinion, ce mécanisme avait jusqu’ici contribué à apaiser des tensions.

Le logiciel semble soudainement avoir connu une mise à jour. Et ceci sans consultation de la base. La destitution du président de l’Assemblée nationale Abdou Karim Meckassoua et son remplacement par le chrétien Laurent Gon Baba le 31 octobre divisent la classe politique et l’opinion publique centrafricaines. Cette situation fait craindre un bouillonnement de la classe politique, une radicalisation de certaines factions tribales et le réveil des velléités séparatistes jusqu’à présent endormies.

Manifestations
Dans la capitale Bangui, l’ambiance n’est pas des plus sereines. Le 26 octobre dernier, jour de la destitution de Meckassoua, des tirs intenses ont été entendus. Le 30 octobre, une manifestation de soutien à M. Meckassoua a eu lieu dans la capitale. Sur les banderoles et pancartes, on pouvait lire entre autres «au nom de la cohésion sociale».

Le G5 (groupe d’États membres et d’institutions partenaires de la République centrafricaine, constitué de l’Union européenne, de l’Union africaine, de la CEEAC, de la France, et des États-Unis) s’inquiète de la résurgence des affrontements ethniques.

Zacharie Roger Mbarga

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