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Cameroun : comprendre la rareté des produits pétroliers

La forte demande nationale due à un surcroît de consommation d’Eneo, de la réduction des capacités de la Sonara, de la flambée des prix à l’international et de l’impact de la guerre en Ukraine sont autant de facteurs explicatifs de la pénurie.

Depuis quelques semaines déjà, la disponibilité des produits pétroliers pose problème dans les stations-service. Le diesel communément gazoil est le plus concerné. Les consommateurs pointent un doigt accusateur sur la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP). Le gazoil est en effet le produit le plus consommé dans le monde entier, notamment par les gros porteurs et les engins lourds que les industries sollicitent pour leur développement.

Sur les raisons d’un tel état de choses, une source proche de ladite société explique que la rareté vient de trois facteurs à savoir la flambée des prix à l’international, la guerre en Ukraine et en interne la forte sollicitation du produit par Eneo, l’entreprise en charge de la commercialisation de l’énergie électrique au Cameroun.  

La même source explique qu’une tonne de diesel qui coûtait à l’international 700 dollars coûte aujourd’hui 1200 à 1300 dollars.   La deuxième raison est celle de la guerre en Ukraine. Et notre source fait comprendre que la majorité des tradeurs traitent avec les Russes et lorsqu’on sait que c’est un produit qui vient de la Russie, même les lettres de crédits sont rejetées et il faut chercher ailleurs les produits. Pour ce qui est de la troisième raison relative à la forte demande d’Eneo, l’expert relève que depuis un moment du fait de la chute des eaux dans les barrages hydroélectriques, Eneo fait recours à la source alternative à travers les centrales thermiques. Ainsi la rareté se fait ressentir.  Malgré tout, le gouvernement camerounais travaille d’arrache pieds pour remettre les choses en ordre.

 Schéma logistique

Une fois que les produits parviennent au niveau de Douala, c’est le dépôt principal qui est le dépôt mère, c’est-à-dire celui de Bessengue. Les produits sont acheminés par bateaux accostés au quai du Port et il y a des pailles. Les produits sont pompés dans ces pailles qui quittent le Port jusqu’au dépôt terminal à Bessengue. Une fois le produit stocké, il y a des logistiques, des équipements qui amènent le produit dans les dépôts de l’intérieur. À l’instar des wagons citernes qui contiennent des produits pour les dépôts qui sont desservis par voie ferrée à l’exemple des dépôts de Yaoundé, Ngaounderé et Belabo. Les produits sont aussi acheminés par Garoua et Bafoussam par camion qui normalement sont desservis par le poste de chargement de la Sonara. Même du fait de l’incendie dont elle a été victime, elle continue à importer le produit pour approvisionner le marché national.

Au départ avant l’incendie, la Sonara raffinait le brut camerounais ou étranger qu’elle achetait et mettait à la disposition des consommateurs camerounais le produit fini. Elle jouait pleinement son rôle de raffineur et de mise à la disposition du consommateur. Le 31 mai 2019, l’incident est survenu à la Sonara et du coup, l’entreprise ne produit plus rien, et les consommateurs ne peuvent faire aucun recours aux produits finis. Au vu de cette situation, l’entreprise se trouve dans l’obligation de commander les produits de l’extérieur ce qui entraîne un cout élevé. Lorsque la Sonara produisait, elle avait 80% de marché et les 20% étaient importés. De nos jours, les 80% venant de la Sonara n’existent plus pour la simple raison que tout est importé. Pour la même source, pour faire des bénéfices, l’État a adjugé le marché à des traders et homologué les prix. 

Diane Kenfack

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