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Ralentissement de la croissance économique : la bourse sous-régionale pour sortir de l’impasse

Éducation financière

La semaine internationale de l’investisseur Cemac (Siic) est un cadre de collaboration et de benchmarking entre les différents régulateurs dans le domaine de l’éducation et de la protection de l’investisseur. La Siic participe ainsi de l’engagement et de l’éducation financière des populations de la sous-région. Pour la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), il est en effet question de renforcer cette éducation financière chez les uns et les autres. Ce qui implique «d’aller vers le grand public pour lui expliquer les instruments que nous mettons sur le marché. Le marché financier est en éclosion, en construction. Il faut porter haut cette dimension de la culture de l’éducation pour sensibiliser le plus grand nombre. Au travers des nouveaux textes que la Cosumaf a fait adopter par les autorités de la Cemac, il y a un saut qualitatif en termes de produits. La base de notre métier c’est de protéger l’épargne publique», explique Jacqueline Adiaba-Nkembe, présidente de la Cosumaf.

La thématique de cette 3ème édition épouse les contours des enjeux de la protection de l’investisseur. Le libellé parle précisément de «résilience des investisseurs, des risques associés aux crypto actifs et de finance durable».
Des thématiques abordées du 3 au 7 octobre 2023 à Douala par le gendarme du marché financier sous-régional. «La résilience des investisseurs revêt une importante capitale dans un monde où les finances digitales et durables revendiquent une place grandissante. Nous devons saisir les opportunités offertes par la technologie tout en demeurant vigilants quant aux risques qui en découlent. Nous nous engageons à favoriser un environnement robuste, transparent et durable, qui soutient la croissance économique et préserve les intérêts des investisseurs», ajoute la présidente de la Cosumaf.

L’édition 2023 a de fait servi de plateforme de réflexion sur les défis de développement auxquels le marché financier est confronté. Tout au long de ces échanges, les régulateurs ont collaboré étroitement avec les acteurs du marché afin d’élaborer des cadres règlementaires équilibrés qui encouragent l’innovation tout en préservant la confiance des investisseurs. La semaine internationale de l’investisseur Cemac est une déclinaison régionale de la semaine internationale de l’investisseur organisée chaque année au mois d’octobre depuis six ans dans l’ensemble des juridictions participantes de l’Organisation internationale des commissions des valeurs (OICV).

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Diane Kenfack

 

Contre l’inflation et la stagflation, les experts proposent les produits du marché financier.

Photo de famille à l’ouverture de la Semaine internationale de l’investisseur Cemac

Parler de ralentissement de la croissance économique fait sans doute penser à la crise économique. Pour Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), le ralentissement économique est synonyme des créateurs de richesse qui ne sont plus à même de pouvoir produire des stratégies d’investissements, ni de pouvoir tirer leurs activités vers le haut et en définitive, cela joue sur la capacité de cette classe d’investisseurs à pouvoir mobiliser des revenus qui leur permettent d’investir.

Pour résoudre ce problème, le DG de la BVMAC conseille d’apprendre à épargner. Car selon lui, dans un environnement morose, la propension à épargner permet d’adopter des stratégies de nature à pouvoir s’en sortir sur les marchés financiers. Ces stratégies sont au nombre de cinq. «Le trading général a beaucoup de temps pour observer comment le marché fonctionne; le trading sélectif; il y a aussi la stratégie momentum investment. Vous avez la conviction que les valeurs qui performent sur une plateforme vont toujours performer. C’est de la spéculation mais c’est une manière pour un investisseur de se comporter. Avec la stratégie buy low sell high, il s’agit d’acheter les produits financiers ou immobiliers quand leurs prix sont au plus bas. Le long pull c’est une stratégie qui repose sur l’intuition de l’investisseur. Car il place son capital dans les produits qu’il pense rentables. Le bagging purchase permet d’investir dans les produits dont le prix est inférieur à la valeur marchande grâce à des techniques d’analyse poussées», est-il indiqué.

Bon ou mauvais timing
Georges James Ndzutue Fotso, directeur général Alios finance, trouve par contre que c’est durant cette période que l’investisseur doit être à l’affût et trouver des stratégies pour le financement. «Il faut que l’investisseur puisse prendre conscience que ce n’est pas parce qu’il est en période de ralentissement économique qu’il va paniquer. Au contraire, c’est des moments où il faut avoir des stratégies d’investissement. Lorsqu’il y a ralentissement économique, les États ont souvent beaucoup d’intégration pour relancer l’économie. Il y a des politiques budgétaires, fiscales qui sont développées pour que le peuple retrouve le pouvoir d’achat pour stopper les effets d’inflation», explique le Dg d’Alios finance.

En période de crise économique l’investisseur lorsqu’il ne panique pas, développe des techniques pour structurer et conserver son capital. «La 1ère est souvent la diversification. Il faut diversifier au maximum sur les actions, sur les obligations, sur le souverain, sur le privé. Il faut en période d’inflation savoir que la perte du pouvoir d’achat induit que si vous conservez votre trésorerie en cash, il est fort probable que cet argent perde de la valeur. En période d’inflation, il est conseillé de détenir sa trésorerie en placement. Il faut tout faire pour ne pas garder de l’argent sur un compte dormant. Prioriser les valeurs refuges, toujours avoir une vision à long terme», ajoute-t-il.

C’est une période qui donne une certaine dynamique au marché. Une forte intervention des États sur les marchés risque d’empêcher le financement de l’économie réelle. Les politiques publiques réussissent à avoir un certain maintien au niveau de l’environnement. L’acteur du secteur propose dès lors quelques pistes de résilience et de rendement pour les investisseurs d’Afrique centrale. «Il doit continuer à chercher valablement; mesurer le risque qui est pris et doit se rassurer d’avoir de la liquidité dans sa stratégie d’investissement; voire à long terme; faire des placements sur le marché mais se rassurer que sa stratégie de placement réussit à voir un volant de liquidité; privilégier la détention des actifs, de cash», ajoute le professionnel.

Diane Kenfack

 

Entrée en bourse des entreprises publiques de la Cemac

Nouveau coup de pression de la Cosumaf aux États

Cet objectif figure parmi les principaux chantiers de l’institution sous-régionale présentés au cours de la 3ème session de la Semaine internationale de l’investisseur Cemac.

Il y a un nouveau règlement. Ce nouveau texte engendre désormais de nouveaux défis, notamment en termes de nouveaux instruments financiers, de nouveaux acteurs, et un dispositif de supervision moderne pour une régulation de qualité. D’autres chantiers d’envergure sont attendus d’ici la fin de cette année ou en début d’année 2024 notamment. Ces chantiers mettent l’accent sur trois plans majeurs à savoir: le plan institutionnel, le plan de la structuration de l’offre, et le plan de la demande des titres.
Le plan institutionnel concerne le renforcement de la structure organisationnelle de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale en l’arrimant aux pratiques et standards internationaux. «L’élaboration du plan de stratégie est assis sur la nouvelle vision de l’institution déclinée sur 4 piliers que sont la modernité de la Cosumaf, la dynamisation du marché financier, le développement de la culture financière et le renforcement de la coopération et de l’action internationale. Pour les organismes centraux, la nécessité de poursuivre la mise en œuvre des business-plans des organismes centraux, de la Bvmac et du dépositaire central unique», énonce Jacqueline Adiaba-Nkembe, présidente de la Cosumaf.
Au plan de la structuration de l’offre, il faut rappeler régulièrement aux États de se conformer à leurs engagements, de continuer à accompagner le processus de cession d’une partie de leurs participations au sein des entreprises publiques ou parapubliques susceptibles d’être introduites en bourse. Aussi sur la liste, l’organisation régulière des évènements financiers de promotion du marché financier, notamment la journée de l’émetteur, la semaine de l’investisseur.
Au plan de la demande des titres, le changement se fera par le développement de la culture boursière via les actions de sensibilisation et de dissémination de la culture boursière destinées à diverses catégories d’investisseurs et surtout au grand public.

DK

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