Après avoir vacillé entre l’attentisme des bailleurs de fonds et les dénonciations des tiers, le Consupe a décidé d’accélérer les choses.
Pour un communiqué qui a le don de susciter la panique, celui paru dans le quotidien Cameroon Tribune du 13 mars dernier et signé Mme Mbah Acha Fomumdam (ministre délégué à la présidence de la République, chargé du Contrôle supérieur de l’État) est à classer dans cette rubrique. À la suite de plusieurs enquêtes, le membre du gouvernement a décidé de convoquer 39 personnes au bureau du courrier départ des services du Consupe, sis en face du TCS (Tribunal criminel spécial) à Yaoundé.
Il s’agit de 26 employés, ex-employés et avocats de Electricity Development Cameroon (EDC); de 2 journalistes (dont l’un actuellement en service à la CRTV); de 10 cadres et ex-agents du ministère des Finances (Minfi) et d’un représentant du cabinet Cameroun audit conseil. Sur le motif de leur «invitation», nos sources accréditent l’hypothèse de «gaspilleurs et profiteurs de deniers publics, des incompétences, malhonnêtetés et insincérités relativement au projet de construction du barrage hydroélectrique de Lom Pangar».
«Printemps pangarois»
Significativement, ces 39 personnes morales et physiques pourraient répondre de ces faits dans les prochains jours. Ironiquement, nos sources parlent de «printemps pangarois», (par analogie au printemps arabe). Après avoir vacillé entre l’attentisme des bailleurs de fonds et les dénonciations des tiers, le Consupe a décidé d’accélérer les choses. Dans les rangs des inspecteurs d’État proches de «l’affaire», il reste encore admis que «la certitude de la culpabilité des personnes convoquées n’a rien d’absolu».
Entre temps, des indices servent de points d’appui ferme à leur démarche. Entre temps aussi, apprend-on, à EDC et au Minfi, l’on est entré dans une saison moins gaie. L’angoisse dévore les comportements et beaucoup dont les noms sont cités dans le communiqué du Consupe s’imposent un exercice d’expectative ou construisent déjà des lignes de défense… En attendant.
Bobo Ousmanou