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Processus Electoral : le jeu reste verrouillé

Un panel internationalement constitué fait des propositions pour améliorer le code électoral au Cameroun.

Il faut plus de jeunes dans le processus électoral au Cameroun. C’est la principale recommandation d’un atelier sur le processus électoral au Cameroun, organisé du 6 au 7 décembre à Yaoundé par le Centre africain d’études internationales, diplomatiques, économiques et stratégiques (CEIDES) et la Kofi Annan Foundation (KAF). Avec pour thème «Dialogue participatif sur élections au Cameroun : restitution du document de référence», la rencontre s’inscrit dans la perspective des élections générales prévues au Cameroun en 2018. C’est que, à ce jour, la participation électorale des jeunes (environ 65% de la population en âge de voter) reste faible.

Mais ce n’est pas le seul grief formulé. Les participants à l’atelier indiquent aussi l’urgence de revoir le découpage électoral du pays. La structure actuelle de ce découpage est jugée peu compatible avec les principes de l’égalité de suffrage et de représentation. Le scrutin majoritaire à un tour à l’élection présidentielle est critiqué de donner une «prime» exorbitante aux groupes politiques majoritaires. L’inégalité des forces entre les partis politiques, en raison d’une disproportion des moyens, est favorisée par les déficiences du système de financement public des partis politiques et des campagnes. L’accès à l’éligibilité est problématique, à cause de l’exigence de cautions électorales dont les montants sont vus comme relativement rédhibitoires.

Pour améliorer le processus, le groupe de travail fait des recommandations, à la fois aux partis politiques, à la société civile, à Elecam (l’organe en charge de l’organisation des élections), aux médias et aux pouvoirs publics. A la lecture, Elecam et les pouvoirs publics ont beaucoup de réformes à entreprendre. Le rapport final des travaux demande à Elecam, de s’inspirer du Guide de bonnes pratiques pour améliorer la participation électorale des jeunes et de mettre en œuvre une stratégie spécifique orientée vers l’accroissement de la participation politiques des jeunes de moins de 25 ans, principale composante du corps électoral au Cameroun.

Réformes

Aux pouvoirs publics, les travaux recommandent d’engager un chantier de relecture du code électoral en vue d’en réorganiser la structure et d’en apprécier et compléter le dispositif, selon une approche participative impliquant la société civile et l’ensemble des partis politiques, conformément aux standards internationaux en matière de procédure démocratique. Précisément, il s’agit de l’élaboration d’un cadre juridique des élections tel qu’il résulte notamment des lignes directrices établies par le National Democratic Institute (NDI) dans son guide «Promouvoir des cadres juridiques pour les élections démocratiques».

Membre du panel, Pietro Lazzeri, l’ambassadeur de Suisse au Cameroun, fait savoir qu’«il fallait avoir cette réunion avant les élections. Pour que les choses aillent dans la bonne direction, il faut une plus grande participation, une indépendance d’Elecam et très important aussi, avec plus d’inclusion de certaines catégories comme les femmes, les jeunes et les handicapés. Ces recommandations vont aboutir à une année électorale transparente.  Je pense à l’inclusion des jeunes dans un pays où 50% de la population sont en deçà de 30 ans, il est important que les jeunes participent au processus électoral».

Augustin Tacham (Stagiaire)

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