INSTITUTIONSINTÉGRATION RÉGIONALE

Processus d’intégration: besoin de remodelage pour la Commission de la Cemac

La conférence internationale sur les enjeux et instruments de l’intégration régionale en Afrique centrale était pour le président de la Commission de la Cemac, l’occasion d’un nouveau départ et de l’impulsion d’une nouvelle dynamique.

« Il est crucial pour l’ensemble des pays de la Cemac, de mettre en place de véritables politiques de transformation structurelle basées sur des modèles économiques plus louables, qui doivent permettre à nos économies d’être plus résilientes aux crises externes ». Cette déclaration résume à elle seule l’essentiel de la position défendue les 28 et 29 avril dernier à Libreville par le président de la Commission de la Cemac. Le Pr Daniel Ona Ondo y a participé à la Conférence internationale sur « Les enjeux et instruments de l’intégration régionale en Afrique centrale ». L’événement organisé par la Commission de la Cemac et la Fondation sur les études et recherches sur le développement international (Ferdi) se déroule dans un contexte particulier. Il est notamment marqué par «la pandémie de la Covid-19 et la crise entre la Russie et l’Ukraine dont les effets ont bouleversé toutes nos certitudes, ébranlé nos assurances et lancé à notre sous-région un immense défi : celui de nous réinventer, et de nous inscrire dans une nouvelle dynamique de solidarité, de résilience et de développement », un énoncé le haut responsable communautaire.

Rationalisation des CERs
Trois dimensions de l’intégration régionale étaient mises en avant au cours de la conférence internationale de Libraville. À savoir l’intégration commerciale, la macroéconomie de l’intégration régionale et l’intégration régionale comme instrument de résilience. Et lorsqu’il parle de ces différentes dimensions et du besoin de se réinventer, le président de la Commission de la Cemac fait allusion au processus de rationalisation des CER d’Afrique centrale. « Les autorités communautaires ambitionnent d’élargir l’intégration régionale en fusionnant la Cemac et la CEEAC, tout en participant à la Zlecaf ». À l’en croire, c’est l’un des moyens les plus efficaces pour changer le visage pas toujours à son avantage de la sous-région. «L’Afrique centrale est en effet l’une des zones les moins intégrées du continent à en juger par le volume de commerce intra Cemac, en moyenne 9 % des échanges depuis quelques années », déplore le dirigeant communautaire.

Autres mécanismes
Les propositions de changement de paradigme ne se limitent pas à cela. Le Pr Daniel Ona Ondo a également mis à contribution les piliers du Plan stratégique régional de la Vision 2030 de la CEEAC. Surtout pour appeler à « l’approfondissement de l’intégration économique et monétaire et à la consolidation des mécanismes d’intégration au marché continental et mondial », souligne-t-il. Le président de la Commission de la Cemac relève qu’«en dépit des nombreuses opportunités qu’offre le grand marché que constitue la CEEAC et des progrès institutionnels réalisés en matière d’intégration régionale au sein de la zone de libre-échange (adoption d’un Tarif Extérieur Commun qui est en cours et perspectives d ‘une monnaie unique), des contraintes persistantes limitant fortement les avantages que les pays membres peuvent tirer de l’intégration régionale pour doper leur compétitivité ».

Le Pr Daniel Ona Ondo se veut par ailleurs le chantre du « développement des infrastructures communautaires (infrastructures énergétiques, de transport, de télécommunication,) et du développement des chaînes de valeur au niveau sous-régional avec l’augmentation de la transformation et la valorisation des produits de la sous-région ».

On l’a également entendu défendre, pendant la conférence de Libreville, l’objectif de « la promotion des échanges intracommunautaires des principaux produits du cru, comme la viande bovine et d’autres produits afin de réduire la pression sur nos réserves de change, et surtout de la promotion du capital humain en accentuant la mise en place des pôles d’excellence en zone Cemac». Cette option devrait se concrétiser via « la formation et l’employabilité des jeunes dans tous les domaines de compétence nécessaires à la transformation de notre sous-région », at-il laissé entendre.

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