Prix du masque : La Cicam se taille une ligne de défense

L’entreprise justifie le coût exorbitant du gadget de protection contre le coronavirus.

«Not guilty». En plaidant non coupable, la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) a fait le choix, mardi 12 mai 2020, d’affronter la presse à Douala, et de remettre son sort entre les mains d’un jury populaire. Edouard Ebah Abada, le directeur général de l’entreprise publique, s’est longuement étendu sur le coût d’un masque facial produit dans les ateliers de la Cicam, fixé à 1300FCFA.

Face aux journalistes, l’administrateur civil principal a tenu à dire la bonne foi de la structure qu’il dirige. «Je vous dirais que pour arriver aux masques, j’achète du coton fibre à la Sodecoton; j’achète les drogues et colorants; j’achète les matières de préparation, je paie les salaires, je paie l’électricité à plus d’un milliard par an; je paie le gaz industriel à plus d’un milliard par an, je paie les pièces de rechange, je paie le fil 1500, je paie l’eau, je paie les emballages, je paie les frais de distribution. C’est ce qui justifie le prix de 1300FCFA», a-t-il expliqué chez Équinoxe Télévision.

Sur la base de cette déclaration, Edouard Ebah Abada se taille une ligne de défense au milieu d’un rouage médiatique qui, selon lui, l’a récemment malmené. Et pour mieux situer les uns et les autres sur les enjeux, et montrer qu’il n’y a aucune dérive sur les marges, le DG de la Cicam se lance dans un exercice de comparaisons.

«Quand vous prenez les masques fabriqués par les unités industrielles à l’étranger et qui sont vendus dans nos pharmacies, un masque c’est pour trois heures et il coûte 1000F. La CICAM a opté pour la production des masques en tissu lavables 15 fois. Ça signifie que si vous voulez couvrir le mois, vous avez 1300F x 2, ça vous fait 30 jours et pour 2600 F. Si vous voulez comparer, au lieu de 4000F/jour pour quatre masques en trois heures à la pharmacie, le prix de la Cicam c’est un masque pour 86F/jour», a-t-il dit.

Après avoir reçu des pouvoirs publics l’autorisation de confectionner des masques faciaux, la Cicam avait annoncé, le 8 avril 2020, une production de 15 millions de pièces par mois. Prévus sur le marché à partir du 15 avril 2020, les premiers masques ont manqué ce rendez-vous. Explication fournie en ces temps-là: l’acquisition tardive du tissu normalisé prescrit par le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Gabriel Dodo Ndoke.

Ongoung Zong Bella

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