Prix du carburant à la pompe: la hausse actée par le gouvernement
Les Camerounais devront désormais payer plus cher ce précieux liquide. L’augmentation vient clôturer plusieurs jours de pénurie dans les stations-service de Douala. Les automobilistes craignaient le pire et pensaient déjà à garer leurs véhicules.
C’est officiel depuis hier 31 janvier 2023. À compter de ce 1er février 2023 , les prix du carburant à la pompe vont connaître une hausse au Cameroun. Le super coûte désormais 730 FCFA, le gasoil 720 FCFA et le pétrole lampant 410 FCFA pour les ménages et 560 FCFA pour les entreprises. Ainsi en a décidé le gouvernement camerounais à l’issue de nombreuses consultations, avec le FMI notamment. Une décision à fort impact sur la vie des populations prise en même temps qu’un ensemble de mesures d’accompagnement. À l’exemple du gel du prix de gaz à son niveau actuel ; la revalorisation de 5,2% du salaire des agents publics et la revue à la hausse du Smig.Celui-ci passe désormais à 41 875 FCFA, selon le communiqué du ministre secrétaire général des services du Premier ministre, Magloire Séraphin Fouda.
Ces décisions ont résulté d’une série de pénuries résultées de la dernière semaine dans les stations-service de la ville de Douala. En effet, ce jeudi 26 janvier 2023 dans une station-service de la capitale économique, Valdès, un mototaxi, est dégoulinant de sueur. La vingtaine à peine, le jeune papa ne sait plus à quel saint se vouer. « Ma femme a accouché il y a quatre jours, elle est encore à l’hôpital avec l’enfant à cause des factures qui ne sont pas encore à jour. Et plus, elle passe encore le temps là-bas, plus la facture continue de grimper » , souffle-t-il à son collègue rencontré dans la même station. Et puis, « ça fait déjà près d’une heure de temps que je patiente ici », se plaint-il .« Les pompistes ne font que signaler depuis que tout le monde ne pourra pas être servi. Mais je croise les doigts que ça arrive au moins chez moi et que je peux carburer au moins pour 1000 FCFA. Car, cela me permettra de travailler aujourd’hui. Dans le cas contraire, je vais seulement pousser ma moto et rentrer à la maison, vu que je suis à sec » .
Au vu de cette situation, certains se préparent déjà à une pénurie généralisée. Cela fait en effet deux jours que le carburant fait courir les automobilistes de la ville de Douala. Si la pénurie persiste d’aucuns disent déjà n’avoir pas d’autre choix. « On va seulement garer. Et si on gare, comment nous allons faire pour nourrir la famille » ? Garer, la solution radicale pour une activité pour laquelle la ration dépend du gain journalier. Pour d’autres, il y a encore des pistes à explorer. « S’il n’y a pas le carburant dans les stations-service, il y a le zoazoa », lance un mototaxi. Le « zoazoa » est le nom local attribué au carburant frelaté. Sans ce précieux liquide, les activités ont tendance à ralentir.D’où pour maintenir un bon niveau, « Il faut que les Camerounais soient parés pour la marche à pied » , affirme un automobiliste. La marche à pied est cependant une solution à laquelle tous n’adhèrent pas. « Je suis incapable de pratiquer la marche à pied, car j’ai mal aux pieds et donc je suis en incapacité d’effectuer de longues distances » , affirme Marcel, un riverain.
Accusations
Certains mototaxis, a contrario, accusaient déjà les stations-service de retenir le carburant. « Les gens de la station sont en train de nous faire croire que les pompes sont vides, qu’il n’y a pas de carburant. Mais puisqu’ils savent que d’ici quelques temps le prix du carburant va augmenter, la station-service préfère stocker ce qui est déjà en leur possession, et une fois que le prix du liquide va augmenter, ils vont faire reculer ça» , se plaignait déjà un conducteur.
Diane Kenfack