INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Pression du FMI sur la Cemac : Kristalina Georgieva enfonce le clou

Dans un communiqué rendu public au lendemain du Sommet extraordinaire des chefs d’État, la directrice générale de l’institution de Bretton Woods précise ses intentions et égrène un chapelet de conditions à l’intention des pays de la sous-région.

Qu’importe les réticences pourtant connues de certains pays de la sous-région à recourir une nouvelle fois au Fonds monétaire international (FMI). Kristalina Georgieva reste droite dans ses bottes. La directrice générale de l’institution de Bretton Woods a rendu public au lendemain du Sommet extraordinaire des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), un communiqué servant également de mise au point. Dans sa déclaration faite depuis Washington DC, la dirigeante internationale souffle le chaud et prend à témoin la communauté internationale sur les exigences nombreuses auxquelles devront se conformer les pays de la Cemac

Pour commencer, Kristalina Georgieva indique avoir rappelé aux dirigeants de la sous-région que «la prochaine allocation de DTS devrait être utilisée pour aider à reconstituer les réserves et répondre aux besoins immédiats». Et c’est précisément «pour répondre aux besoins urgents et au redressement des réserves de change», que la directrice générale du FMI a alors exigé que ladite allocation soit «utilisée avec précaution et en toute transparence»», rapporte le communiqué dont nous avons eu copie.

Dans la deuxième salve d’exigences-recommandations, la dirigeante internationale salue certes «l’engagement des chefs d’État de la Cemac en faveur des réformes structurelles profondes pour transformer radicalement et diversifier la région, continuer à soutenir les institutions régionales, et pour réduire sa dépendance vis-à-vis des matières premières». Mais Kristalina Georgieva appuie également là où ça fait mal. Elle se fait par exemple le devoir de préciser qu’«il sera particulièrement important d’améliorer la transparence des finances publiques et du secteur pétrolier et gazier, et de renforcer la mobilisation des recettes». D’où l’urgence et la nécessité rappelées aux chefs d’État le 18 août dernier «de soutenir la bonne gouvernance et de mettre en œuvre des réformes favorables au secteur privé», donne à savoir la déclaration.

Par ailleurs, la dirigeante internationale dit avoir «souligné que des politiques macroéconomiques étroitement coordonnées entre les six pays et les institutions régionales sont nécessaires pour renforcer la stabilité externe et interne de la Cemac à court terme et, dans le futur, à aider la région à sortir renforcée de la crise».

Dans sa déclaration cependant, la directrice générale du FMI attache aussi du prix «à remercier sincèrement le président Paul Biya pour avoir organisé ce Sommet, en sa qualité de président de la Cemac, et tous les chefs d’État de la Cemac pour un dialogue constructif». Elle réaffirme en outre que «le FMI reste le partenaire de la Cemac face aux défis économiques que la région doit affronter, en étroite collaboration avec tous les gouvernements de la région et avec les institutions régionales», présente le communiqué.

Théodore Ayissi Ayissi

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