Présidentielle en RCA : Le cœur et la raison des Centrafricains de Yaoundé

Rencontrés dans la capitale politique du Cameroun, quelques ressortissants de la Centrafrique disent hésiter entre deux candidats en course lors du scrutin du 27 décembre prochain. 

Centrafricains de l’Omnisports.

Qui plébisciter sur les 17 candidats officiellement retenus pour la course au fauteuil présidentiel le 27 décembre 2020 en RCA ? À quelques jours du scrutin, le choix est encore difficile pour quelques Centrafricains basés à Yaoundé. De manière générale, ils tremblent devant le dos de Faustin-Archange Touadéra et celui de Catherine Samba-Panza. «J’éprouve un degré de méfiance assez grand, y compris à l’égard du président sortant et de l’ancienne présidente de la transition pour lesquels j’ai de la sympathie», s’excuse François Akandji. Approché ce 10 décembre 2020 dans l’enclave centrafricaine du quartier Omnisport, ce «patriarche local» a surtout peur de voter pour l’un au détriment de l’autre candidat et que son choix «soit démenti» par «le comportement ultérieur» de celui-ci…

Catherine ?
Alors, comme lui, certains parmi ses compatriotes tergiversent entre le cœur et la raison. Le cœur, ce serait plutôt Catherine Samba-Panza : «Si je me prononce par affinité idéologique, je dois dire que j’ai de la sympathie pour elle. Elle a réussi son passage à la présidence pendant la transition». Selon Jean Kossou, un autre Centrafricain, le candidat-président «est celui qui est le plus dans la ligne du sillon que je creuse, même si j’ai avec lui des points de désaccord fondamentaux». Et de lister : la sécurité et la démocratie. «Ce sont là les points faibles de son magistère à la tête de la RCA», note-t-il. Toutefois, si François Akandji «n’exclut pas» une victoire de Catherine Samba-Panza , il juge que «ce n’est pas le plus probable».

Faustin-Archange ?
C’est là que le choix de raison intervient. Ce pourrait bien être Faustin-Archange Touadéra «qui a de bonnes chances de l’emporter». «Il a un grand esprit pratique», loue-t-il, même s’il regrette que «son programme est trop dépendant de l’extérieur». Dans la tête de Séraphine, son épouse, trois scénarios restent à arbitrer : «soit je vote pour Panza, soit je vote pour Touadéra ou bien personne parmi les deux». «Je me déciderai au dernier moment… Est-ce que je voterai de manière plus idéologique ou politique? Je ne sais pas encore», lance-t-elle.

En attendant la décision, à moins quelques jours de l’échéance, le temps défile et les Centrafricains installés à Yaoundé (à tout le moins ceux que nous avons rencontrés) s’inquiètent un peu. Que faire pour donner tout son sens au scrutin du 27 décembre prochain ? Ce n’est pas à eux de répondre. Mais ils ne sortent pas de leur rôle de citoyen en signalant que la RCA risque de réussir un vrai tournant ou replonger dans le chaos. D’après Leiba Doubal, les récentes vagues de violence sont autant d’indices pour jauger de la trajectoire que prendrait le scrutin. «On ne peut pas construire aujourd’hui un projet sans comprendre où en est le pays et on ne peut pas faire comprendre où en est le pays à quelques-uns sans la paix», fulmine Simon Eitel Djarobé. Bien entendu, d’une part, le propos s’insère dans un contexte de recrudescence de violences localisées qui a marqué l’année 2020 ; et d’autre part par l’instrumentalisation des tensions préexistantes entre communautés et le recours à la force restés comme un répertoire d’actions privilégiées par de nombreux acteurs politiques pour se mettre en vitrine en RCA.

Jean-René Meva’a Amougou

Arrêt sur image

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