On va donc rencontrer des élèves qui sont plus stables, d’autres qui sont fragiles, que ce soit à l’école dans leur orientation à la vie, que ce soit dans leurs adhésions aux idéologies ou même aux mœurs sociales. Tous ces éléments concourent et certifient l’équilibre psychologique ou le déséquilibre psychologique des élèves. Les acteurs sont les parents, les éducateurs, les acteurs sont l’environnement qui parfois détourne les enfants de leur culture pour les exposer à des cultures étrangères dans lesquelles ils sont mal ancrés et ils deviennent fragiles.
Le docteur psychiatre et directeur adjoint au Centre hospitalier et universitaire de Yaoundé (CHU), explique la tendance au suicide des jeunes élèves après les résultats officiels.
Qu’est-ce qui peut pousser un enfant à se donner la mort après l’échec à un examen ?
D’abord, tout échec peut conduire à la mort. Tout dépend de la personnalité de la personne, donc de l’élève. Il y a des élèves qui vont supporter l’échec et d’autres qui ne le pourront pas. Ce qui veut dire que, les élèves qui risquent de conduire des suicides sont des élèves à fragilité psychologique. Maintenant, il y a des gens qui ne supportent pas l’échec. Comme processus, ils n’ont pas les capacités psychologiques d’affronter l’échec. Cela relève parfois de l’immaturité de leur personnalité et sa peut aussi être la rencontre entre l’échec et une période où les événements de vie ne sont pas favorables. Alors la personne fait une dépression, une fragilité alors l’échec vient s’ajouter à cela.
En outre, la personne peut également traverser un désespoir social et l’échec vient amplifier le processus. La personne peut aussi avoir une prédisposition naturelle au suicide et parce qu’il y a des antécédents de suicide dans la famille, l’échec vient précipiter cela. Donc, on a plusieurs facteurs qui font que l’un ou l’autre des élèves pourraient s’exposer à des conduites suicidaires. Il faut dire qu’une grande majorité d’élèves sont formés pour affronter l’échec parce que le processus d’apprentissage et d’école prépare l’enfant à travers les devoirs de classes, à travers l’exercice même de la scolarité, à ce qu’on puisse faire face à la réussite ou à l’échec. Donc, on peut comprendre que ce soit possible quoique statistiquement, ce ne soit quand-même pas la plus grande proportion qui va s’exposer au suicide.
Comment préparer les enfants à accueillir leurs résultats ? Et qui sont ces acteurs ? Comment faire?
Le premier acteur à la préparation c’est la famille, c’est les parents qui éduquent les enfants, qui élèvent les enfants. Le problème de l’échec ne commence pas à l’école. Il y a des échecs dans la vie de tous les jours la frustration doit être quelque chose qui est reconnu dans la vie de tous les jours. Les personnes qui ne tolèrent pas la frustration vont souvent avoir ce genre d’accident ou d’incident dans leur vie. Donc l’éducation d’un enfant doit lui donner des outils psychologiques pour affronter la frustration. Deuxièmement, l’éducation de l’enfant doit le préparer psychologiquement à affronter des événements de vie parmi lesquels : l’échec scolaire, le deuil, la séparation, la déception etc.
Ceci va aussi s’associer à ce que les acquisitions en milieu scolaire, la bonne pédagogie va préparer l’enfant à ce que le «ratio» entre la qualité de son travail et le devoir ne sont pas confrontés qu’il accepte qu’il a échoué et que cet échec soit un facteur qui le booste plutôt à travailler plus. On va se rendre compte que dans le système éducatif, lorsque la moyenne n’est pas atteinte, la pédagogie stimule l’apprenant à travailler un peu plus fort. Il va donc sans dire que ceux des apprenants qui n’ont pas les moyens de travailler plus fort, soit seront en évitement scolaire, soit en échec scolaire, soit tout simplement en déperdition scolaire. Ce groupe doit être pris en compte dans la psychologie de l’éducation et les conseillers d’orientations sont là pour qu’on puisse identifier ceux des élèves qui sont fragiles et qui risquent d’être exposer à des conduites suicidaires.
On est donc dans tout, parent, milieu scolaire et puis l’individu lui-même qui en se développant devient mature. Parce que, que ce soit rencontrer l’échec, que ce soit l’orientation psychologique à la vie, que ce soit l’affrontement des influences extérieurs notamment: les médias et tout. Tous ces éléments participent au renforcement de la personnalité. On va donc rencontrer des élèves qui sont plus stables, d’autres qui sont fragiles que ce soit à l’école dans leur orientation à la vie, que ce soit dans leurs adhésions aux idéologies ou même aux mœurs sociales. Tous ces éléments concourent et certifient l’équilibre psychologique ou le déséquilibre psychologique des élèves. Les acteurs sont les parents, les éducateurs, les acteurs sont l’environnement qui parfois détourne les enfants de leur culture pour les exposer à des cultures étrangères dans lesquelles ils sont mal ancrés et ils deviennent fragiles.
La méthodologie d’enseignement a beaucoup évolué que ce soit dans l’enseignement des mathématiques, du français, que ce soit celui de l’enseignement supérieur ou de plus en plus, il y a des technologies de la communication qui sont employées pour améliorer les performances des élèves.
Comment projeter l’enfant vers l’avenir après l’échec ?
La pédagogie veut qu’après un échec, on travaille plus. C’est pour ça que les systèmes éducatifs ont organisé les rattrapages. Avant il y avait des sessions de rattrapages c’est pour ça qu’il y a un système LMD où on essaye de donner à l’apprenant le maximum de capacités pour qu’il ne s’expose pas à l’échec avec le travail personnel de l’étudiant et avec un système pédagogique beaucoup plus moderne, avec la numérisation qui permet l’acquisition, l’accès à la bibliographie et qui donne un certain nombre d’informations. La méthodologie d’enseignement a beaucoup évolué que ce soit dans l’enseignement des mathématiques, du français, que ce soit celui de l’enseignement supérieur ou de plus en plus, il y a des technologies de la communication qui sont employées pour améliorer les performances des élèves. Mais il n’y a pas de vie sans échec. Il faut plutôt se dire qu’en situation d’échec, il faut travailler plus pour ne plus échouer.
Propos rassemblés par
Ariel Onana Otou (Stagiaire)