Dans un article paru le 22 juin 2022 sur son site internet, Gabon Review met en scène le dirigeant communautaire attirant l’attention sur une «vraie libre circulation» dans la sous-région
Vus côté langue, ces propos du président de la Commission de la Cemac se rangent dans un ensemble textuel implicitement dominé par le mot «aujourd’hui». Vus côté discours, ils formalisent explicitement un paradoxe : il est facile de faire des affaires mais, il est moins facile de les faire en Afrique centrale. C’est ce que dit en réalité Pr Daniel Ona Ondo. Selon le média gabonais, il l’a récemment fait savoir à l’issue de la visite de Ahmed bin Abdul-Aziz Kattan (Conseiller à la Cour royale saoudienne) à Malabo, au siège provisoire de de la Commission de la Cemac. Relayé par Gabon Review, le constat de terrain du dirigeant communautaire fourmille d’enseignements. «La semaine dernière, raconte Pr Ona Ondo, j’ai fait Douala-Yaoundé-Libreville, à peu près 1000 kilomètres. C’est pour pouvoir dire que pour être commerçant en Afrique centrale, il faut du cœur. Parce que si on a un camion de bananes qu’on a envie de porter de Douala à Libreville, avec toutes les tracasseries qu’il y autour, c’est peu probable ! Il y a trop de barrages».
«J’ai demandé à un ministre : quel est l’animal que vous voulez attraper avec ces barrages», a-t-il ajouté avec un humour pudique. La suite se décline en regrets et propositions : «C’est une honte que le commerce intra-africain soit de 4% dans la zone Cemac ; il faudra qu’on lève ces barrages, qui bloquent le commerce ; la formation, l’éducation ! Les ministres nous demandent de former les policiers aux techniques de contrôle ; pour passer d’une frontière à l’autre, il faut des postes sécurisés. On a des plans qui sont faits et nous avons des financements en cours. Nous avons essayé de faire avec les États», rapporte Gabon Review.
Jean-René Meva’a Amougou