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Pourquoi la dette du Cameroun est soutenable

Je suis fier de voir un Cameroun qui se transforme à travers les infrastructures dans le domaine de l’énergie, la communication, la santé, aéroportuaire. Qui ne parle pas aujourd’hui du Port autonome de Kribi, qui ne voit pas les infrastructures sportives, le deuxième pont sur le Wouri ainsi qu’un certain nombre de routes qui ont permis de desservir et de raccourcir les délais. Donc le bilan est vraiment éloquent

Invité de l’émission Présidence Actu sur les antennes de la CRTV le 1er mars dernier, le directeur général de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), l’entreprise chargée de la gestion de la dette publique, est revenu sur l’évolution des emprunts publics au Cameroun.

 

Quelles ont été les réalisations de la CAA dans le processus d’endettement du Cameroun au cours de ces dernières années ?
Pendant les périodes de crise notamment les années 1980 et l’initiative pays pauvres très endettés (PPTE), la Caisse autonome d’amortissement a joué un rôle à l’endroit du gouvernement camerounais dans le processus d’allègement de la dette. Je prendrais aussi la période après PPTE caractérisée par le réendettement. Là aussi, la CAA a accompagné le gouvernement dans la recherche de financements. L’entreprise a assuré par la suite le service de la dette et a procédé au financement des différents projets publics. Ces projets publics aujourd’hui, certains sont en voie de réalisation de financements d’autres sont purement fonctionnels. Je suis fier de voir un Cameroun qui se transforme à travers les infrastructures dans le domaine de l’énergie, la communication, la santé, aéroportuaire. Qui ne parle pas aujourd’hui du Port autonome de Kribi, qui ne voit pas les infrastructures sportives, le deuxième pont sur le Wouri ainsi qu’un certain nombre de routes qui ont permis de desservir et de raccourcir les délais. Donc le bilan est vraiment éloquent.

L’une de vos missions consiste en la mobilisation des fonds d’emprunt public de l’État, des organismes publics et parapublics. Quel est l’itinéraire?
Premièrement, il faut chercher ces financements et le rôle de la CAA consiste à jouer un rôle de conseiller du gouvernement en la matière. Il s’agit aussi d’accompagner les ministres chargés de la recherche des financements. En interne, c’est le ministre des Finances (Minfi) et à l’extérieur c’est le ministre de l’Économie de la planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat). Notre rôle c’est de conseiller et de faire des études sur la qualité des financements à rechercher. La CAA siège comme secrétariat permanent du Comité national de la dette publique, instance créée par le président de la République pour sélectionner les financements de sorte que la CAA joue son rôle de secrétariat technique, travaille en relation avec les autres administrations pour l’examen, la sélection, le choix des financements à apporter. La CAA se prononce très souvent sur les conditions financières de financements. Parce qu’il s’agit des recherches de financements à moindre coût et à moindre risque. Il faudrait rechercher des financements qui correspondent aux projets qui ont été arrêtés au niveau gouvernemental. Il ne s’agit pas seulement de rechercher les financements, la CAA joue aussi un rôle de comptable en assurant un service dans les appels de fonds à faire auprès des bailleurs. Appels de fonds mais aussi l’affectation de ces ressources dans les projets. Tout ceci se réduit au paiement de la dette en respectant les échéances. Nous payons à temps pour assurer la crédibilité de notre pays.

La dette du Cameroun est soutenable pour le moment. Soutenable parce que lorsqu’on prend les critères d’appréciation admis par les standards internationaux, nous pouvons affirmer que cette dette est soutenable. Les conclusions des dernières analyses de la stabilité de la dette effectuées par nos services et le FMI montrent que la dette du Cameroun est viable. Mais on soulève un risque de surendettement élevé.

Quelles sont les contraintes auxquelles vous faites face dans la gestion quotidienne de vos différentes missions ?
Les contraintes sont celles de toutes les grandes administrations. Nous avons une pression très forte liée au niveau du travail mais aussi à la complexité des questions financières. La complexité ici se double du fait que le niveau d’exposition est non négligeable. C’est un travail qu’il faut faire avec beaucoup de minutie, beaucoup de responsabilités et je dirais avec beaucoup de patriotisme aussi.

L’autre mission également très importante de la CAA, c’est celle d’accompagner l’État dans l’élaboration de sa politique d’endettement. Comment s’élabore la politique d’endettement du Cameroun ? Quels en sont les déterminants ?
Les déterminants c’est d’abord un certain nombre de paramètres économiques qu’il faut être en mesure d’avoir tant au niveau national qu’au niveau international. C’est un travail aussi qui est quelque chose de collégial. Avec une approche participative sur la base d’un cadrage qui est fait par le MINFI et le Minepat. Il faut rechercher quel est le besoin d’endettement de l’État. Lorsqu’on a déterminé le besoin d’endettement avec un cadrage macroéconomique, on essaye de coller cela avec le projet de budget qui sera soumis à l’Assemblée nationale. La politique d’endettement va donc consister à rédiger le document qui permettra de connaître quels sont les objectifs, les types de financement, la nature et les risques de financement. Les outils, les instruments qu’il faut pouvoir utiliser pour analyser et couvrir ces besoins de financement. C’est un travail qui est réalisé de manière collégiale mais surtout au niveau du Comité national de la dette publique (CNDP) présidé par le MINFI.

Comment vous procédez à la recherche des financements internationaux ?
Première chose, c’est que la mission de financement est une affaire collégiale au sein du CNDP. C’est-à-dire qu’aucun financement ne peut être approuvé sans l’avis motivé du CNDP. Je vous ai dit qu’il est sous la présidence du MINFI, le vice-président c’est le Minepat. Tous les autres ministères sont aussi concernés dans cette prise de décision. Maintenant dès que les équipes se déplacent, il y a d’abord une identification des offres et pendant les négociations nous veillons à ce que les risques soient maîtrisés mais surtout que le travail de négociation reste conforme à la stratégie d’endettement du Cameroun qui est une annexe de la loi de Finances.

Pensez-vous que la dette du Cameroun soit soutenable ?
Déjà il faut définir ce que nous entendons par soutenabilité. La soutenabilité : c’est la capacité de rembourser à court, à moyen et à long terme ses dettes sans compromettre la stabilité de son économie. De manière péremptoire, je peux dire que la dette du Cameroun est soutenable pour le moment. Soutenable parce que lorsqu’on prend les critères d’appréciation admis par les standards internationaux, nous pouvons affirmer que cette dette est soutenable. Les conclusions des dernières analyses de la stabilité de la dette effectuées par nos services et le FMI montrent que la dette du Cameroun est viable. Mais on soulève un risque de surendettement élevé. Je voudrais dire qu’avec un taux de 43% qui est en deçà de la barre communautaire (70%), nous avons encore des marges d’endettement. Des mesures de solution doivent être prises par les différents acteurs pour pouvoir trouver des solutions à la question de la liquidité. Nous devons aller dans le sens d’une meilleure mobilisation des recettes internes à travers l’élargissement de l’assiette fiscale, la maîtrise de la dépense, l’amélioration de la qualité de service au contribuable, l’amélioration du climat des affaires et la modernisation des administrations. De même, l’autre volet, de la liquidité concerne les exportations parce que l’un des ratios est celui du rapport entre le service

Sur le plan quantitatif, peut-on avoir quelques données du niveau d’endettement du Cameroun à ce jour ?
Aujourd’hui, nous avons une dette qui frôle les 10 000 milliards de FCFA. Avec une dette extérieure d’environ 7000 milliards de FCFA et une dette intérieure d’environ 3000 milliards de FCFA. S’il faut faire une comparaison avec d’autres pays, la dette du Cameroun est nettement inférieure à celle de la Cote d’Ivoire ou du Sénégal. Mais je préfère comparer des choses comparables. Car dans ces choses, il faut tenir compte de la structure de chaque pays, son potentiel. Je préfère m’en tenir au Cameroun pour dire que le Cameroun est endetté mais sa dette est fiable et soutenable.

Le Cameroun vient d’abriter le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) avec des infrastructures sportives de qualité. Quel a été le rôle de la CAA dans la mobilisation des financements et partant au succès de ce rendez-vous sportif ?
La CAA a joué sa partition dans les négociations de financement. Nous avons été parmi les équipes de négociation. La CAA a joué un rôle dans la phase d’exécution à travers tous les appels de fonds auprès des bailleurs concernés par ces financements. La CAA participe aux missions de suivi, aux évaluations et la CAA participe aussi dans son rôle premier celui du paiement des dettes engagées. Nous n’avons pas d’arriérés de paiement en ce qui concerne les engagements extérieurs du Cameroun.

Propos sélectionnés
par Landry Kamdem

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