Pour les orphelins et les déshérités : le soleil se lève en Suisse et au Cameroun
À la découverte de l’association dénommée «Enfant du soleil».

«Enfant du soleil» est née 2018 à Delémont en Suisse. La branche camerounaise de cette association existe formellement à Yaoundé depuis le dernier trimestre 2022. C’est à cette période en effet que «Enfant du soleil» se fait également remarquer par ses premières œuvres humanitaires en terre camerounaise. Selon son président fondateur, Jordan Barthelemy Ondoua Ayina, résidant en Suisse, le choix pour sa terre natale n’est pas fortuit. «Il est question de donner les armes aux jeunes orphelins en détresse pour leur autoréalisation. Conscient des difficultés que les orphelins vivent au quotidien, nous, à travers l’association, travaillons à illuminer leur vie». Et d’ajouter: «à cet effet, nous essayons de leur faire comprendre qu’en investissant sur leurs propres capacités ou potentialités, ils sont capables de faire de grandes choses. Il s’agit de leur faire comprendre en réalité que la vraie richesse renvoie à ce triptyque: «bonne santé, les relations interpersonnelles, la liberté d’expression ou échange d’idées», poursuit-il. L’association mène dans cette optique une kyrielle d’activités dans la culture, l’art urbain, le vivre ensemble, la paix et le sport. «Il s’agit d’une association aux missions pluridimensionnelles, qui au fond visent l’intégration nationale et le renforcement du tissu social entre les jeunes», précise Bienvenu Gabriel Ottou Ottou, représentant au Cameroun de l’association Enfant du soleil. En dehors de ces actions, l’association se focalise aussi sur l’humanitaire en faveur des couches vulnérables, à l’instar des enfants. Cela trouve son fondement dans le fait que «c’est à travers les enfants que naissent l’estime et l’espoir d’un peuple. C’est une couche sociale que l’on doit beaucoup protéger, parce qu’elle est la lumière du monde», martèle-t-il.
Actions
Selon Bienvenu Gabriel Ottou Ottou, l’association s’est déployée dans un orphelinat le 26 novembre 2022. «Dans la praxis, pour bien mener nos actions, nous avons recensé les orphelinats dans la ville de Yaoundé. Et nous nous sommes rendu compte que la Maison des enfants en détresse de NKoabang est plus nécessiteuse et démunie que le reste. Avec l’assentiment du sous-préfet de Nkolafamba, nous avons fait des dons alimentaires et vestimentaires, puisque nous étions à l’approche des fêtes de fin d’année. Et à cela, nous avons également ajouté des boites à pharmacie pour les premières interventions dans le cas des maladies infantiles», énumère le représentant de l’association Enfant du soleil. Pour plus d’efficacité et surtout à l’ère de la décentralisation, «nous avons signé le partenariat avec la mairie de Yaoundé V à Essos. Par ce partenariat, Enfant du soleil est inscrit dans le registre des associations reconnue par la mairie de Yaoundé 5. Le maire de ladite commune, Augustin Balla, a marqué son accord de principe. Et le conseil municipal à son tour a validé le partenariat», se réjouit le représentant de l’Association Enfant du soleil au Cameroun. L’objectif de ce partenariat avec la mairie est de toucher la cible, puisqu’elle est en contact direct avec les populations parmi lesquelles la jeunesse, les veuves et les personnes à motricité réduite. En plus, «nous voulons créer un jumelage, une fusion entre la mairie de Yaoundé et celle de Delémont en Suisse pour l’atteinte de ces objectifs», révèle-t-il.
SOS
D’après son représentant local, l’association Enfant du soleil, encore à ses débuts, rencontre des difficultés financières. L’impécuniosité plombe les actions, car selon le constat sur le terrain, les orphelinats ont des besoins énormes. «Pour le moment, ce sont les membres de l’association qui contribuent avec des dons. Il y a également l’apport du président fondateur de l’association. Nous lançons à cet effet un SOS auprès du gouvernement camerounais, des bienfaiteurs, des sponsors tels que les sociétés étatiques pour appuyer l’association. En attendant des apports venant des personnes de bonne volonté, nous souhaitons avoir notre propre source de revenus. C’est la raison pour laquelle nous avons demandé une parcelle de terrain de deux hectares, qui va servir de champ de cultures vivrières et à l’élevage des volailles, pour venir en aide aux différents orphelinats. Tout ceci devra contribuer au bien-être des enfants», conclut Bienvenu Gabriel Ottou Ottou.
Olivier Mbessité
Bienvenu Gabriel Ottou Ottou
Main tendue vers les pouvoirs publics et des bienfaiteurs
Pour le représentant local de l’Association Enfants du Soleil au Cameroun, la taille de l’institution est appelée à grandir malgré les difficultés.
Quelle stratégie envisagez-vous pour dupliquer les sièges dans les autres villes du Cameroun et au-delà de nos frontières?
En ce qui concerne l’extension de l’Association Enfants du Soleil, nous avons justement l’ambition d’installer les antennes dans les différentes villes du pays, et à l’avenir dans les pays de l’Afrique centrale. Voilà les perspectives de l’association dans les jours à venir pour plus de visibilité.
L’association s’est mobilisée sur le terrain en fin d’année 2022 dans les centres d’orphelinats. Quelles sont les difficultés rencontrées?
Nous sommes descendus sur le terrain offrir des dons à la Maison des enfants en détresse de Nkoabang. Ceci avec l’approbation du sous-préfet de Nkolafamba. Les difficultés, elles sont nombreuses. À savoir le financement, puisque nous n’avons pas de budget pour mener à bon port toutes nos actions sur le terrain. Et nous avons contacté un donateur pour le champ. Nous sommes en train de vouloir le rentabiliser via l’agriculture, l’élevage, la pisciculture. Dans l’optique de venir en aide aux enfants. Pas seulement ceux de Nkoabang, mais aussi dans tous les orphelinats où les besoins se posent avec acuité.
Pour plus d’efficacité, quelles sont vos attentes vis-à-vis des pouvoirs publics?
Vous savez, en tant que jeune association, nous attendons énormément des pouvoirs publics, des bienfaiteurs, des sociétés parapubliques et des âmes de bonne volonté, aux niveaux national et international. Notre souhait est de mieux nous mouvoir sur le terrain. Ceci n’est possible que grâce aux soutiens multiformes venant de l’intérieur du pays ou de l’extérieur. Nous attendons beaucoup du gouvernement, par exemple la diligence de certains dossiers. En l’occurrence la demande que nous avons introduite au niveau du ministère de l’Administration territoriale pour donner à l’association le statut à caractère international, parce que l’association est basée en Suisse et nous constituons la base au Cameroun. Dans la même veine, le président fondateur a introduit une requête auprès de l’ambassade du Cameroun en Suisse. Nous souhaitons travailler en collaboration avec les autres associations pour le meilleur épanouissement des enfants au Cameroun et en Suisse.
Propos recueillis par
Olivier Mbessité